Fête de Noël : le plaisir de se rassembler en famille

Ce dimanche, les petits ont hâte d’ouvrir leurs cadeaux installés au pied du sapin. Outre le partage, la fête de Noël rime avec rassemblement. Les familles vont se réunir autour d’un repas spécial. 

Les familles se retrouvent après deux années marquées par la pandémie. Janice Mélisse Lavigilante, 34 ans, une habitante de Bambous, se réjouit de pouvoir vivre Noël comme avant. 

Noël, c’est surtout la naissance de Jésus pour cette famille. Et c’est ce que Janice Mélisse Lavigilante inculque à ses enfants depuis leur plus jeune âge. Ses deux filles de 5 et 7 ans ont compris qu’au-delà des cadeaux, Noël a une tout autre signification. 

En ce jour du 25 décembre, les enfants découvriront leurs cadeaux. Janice Mélisse Lavigilante se rendra ensuite à l’église de Bambous en matinée, plus précisément à la messe de 7 heures. Elle se rendra en famille chez ses beaux-parents pour le déjeuner et en soirée chez ses parents. 

« Outre la décoration aux couleurs de Noël, les repas se veulent festifs. Au menu, il y aura dinde rôtie, foie gras et champagne. Sans oublier la bûche de Noël », souligne la mère de famille. Les adultes vont procéder à l’échange des cadeaux entre eux pendant que tous offriront des cadeaux aux plus petits. 

« Noël est aussi, pour nous, synonyme de partage. Il faut penser aux autres et surtout à ceux qui n’en ont pas. C’est aussi le moment d’aider son prochain », fait-elle ressortir. 

Annabelle Duval, pour sa part, vivra Noël avec sa petite famille. Cette année sera d’autant plus spéciale car elle vient tout juste d’emménager avec son compagnon et ses deux enfants de 17 et 4 ans à Mont-Roches. Ils vivent leur premier Noël en toute tranquillité et c’est la simplicité qui prime pour eux. 

« C’est ma nouvelle famille, Noël sera marquée par le partage et les cadeaux. » Pour cela, Annabelle Duval a misé sur la décoration afin de mettre la famille dans l’ambiance de Noël. « Nous avons fait le grand nettoyage pour pouvoir installer le sapin à temps. » Ce moment en famille est aussi important pour Annabelle car elle travaille en soirée et son compagnon en journée. « C’est aussi pour cette raison que nous préférons rester à la maison pour Noël », souligne-t-elle. 

Pas de cadeaux hors de prix

Chez la famille Elisa, l’on n’oublie pas que Noël est avant tout une célébration de la naissance de Jésus. Charlène Elisa et son époux Danny se font un devoir d’expliquer tout l’aspect traditionnel et religieux de cette fête si importante pour la communauté chrétienne à leurs enfants de 8 et 2 ans. 
« L’année dernière, nous devions faire face aux restrictions, surtout au niveau des messes. Tout le monde ne pouvait se rendre à la messe de Noël. Nous sommes soulagés que ce soit chose du passé », confie Charlène Elisa. 

Cette habitante de Roche-Bois explique tout le symbolisme de Noël à ses enfants à l’approche de la fête, notamment que Jésus est né dans une mangeoire. Pour elle, il n’est pas question d’acheter des cadeaux hors de prix. Elle a d’ailleurs pris la peine d’emballer même les fournitures scolaires des enfants. 

« Je privilégie des cadeaux utiles. Noël, ce n’est pas que les cadeaux sous l’arbre. Mon aîné l’a bien compris. Il a même joué le rôle d’un des trois mages à l’école », raconte Charlène Elisa. 

Le jour de Noël, c’est chez ses beaux-parents, au rez-de-chaussée, qu’elle ira déjeuner. Ils ne seront pas moins d’une trentaine pour l’occasion, puis en soirée chez ses parents à Roche-Bois.  

Marie Christel Li Yaw Hay et son compagnon profitent de ce jour de Noël pour se réveiller vers 7 heures. Leurs deux fils, eux, vont se ruer sur l’arbre de Noël pour découvrir leurs présents. Elle indique que Noël est une célébration où la joie est au rendez-vous. Mais elle a un pincement au cœur car ses parents ne sont plus de ce monde. 

Ensuite, la famille va prendre le petit-déjeuner. « J’aime préparer le petit-déjeuner pour mes proches. Je privilégie un repas consistant et festif. Les omelettes au fromage, les saucisses grillées, des crêpes, des tranches de pain et des morceaux de fruits sont servis. Il y a aussi du jus de fruits et du café. Mon fils cadet va prendre une tasse de chocolat chaud », dit cette habitante de Buckingham, Rose-Hill. 

Par la suite, elle va s’atteler à la préparation des ingrédients pour le déjeuner. Elle va couper les pommes d’amour et les épices. Son compagnon va nettoyer et découper le poulet. « Nous allons mettre les ingrédients dans un sac et nous irons chez ma belle-mère à Beau-Bassin. Quand elle va retourner de la messe, elle va cuisiner un ‘salmi’ de poulet », partage Marie Christel Li Yam Hay. La sœur et le beau-frère de son compagnon vont aussi venir. Une bûche de Noël glacée est servie après le déjeuner. 

Les festivités de Noël se poursuivront dans la soirée. 

« La sœur et le beau-frère de mon compagnon nous ont invités pour le dîner chez eux à Chebel. Après le repas, on va échanger les cadeaux. »
Elle a misé sur des cadeaux pratiques. « Comme chaque année, nous nous serrons la ceinture pour les fêtes de fin d’année. Cette année, il est important de faire des économies car le coût de la vie a augmenté. Nous n’achetons que des produits nécessaires pour éviter le gaspillage. » 

Symbolisme de Noël : « Jésus est lumière »

D’emblée, le père Patrick Fabien explique que les textes d’évangile ne font mention d’aucune date pour la naissance du Christ. « En revanche, nous savons que sa naissance se passe en hiver. Dans les pays du nord de l’Europe, le 25 décembre est le premier jour où la lumière prend le pas sur la nuit. Cela veut dire autour du solstice d’hiver. Comme Jésus est la lumière, cette date symbolique a été arrêtée. Noël est donc la fête de la nativité, la fête de Jésus », indique-t-il. 

Il note que Noël est devenue une célébration populaire. Cela rime avec contentement. Elle rend petits et grands joyeux. « Les familles installent le sapin. Cet arbre reste toujours vert et ne perd pas ses feuilles. Il est un symbole de Noël car Jésus est toujours présent. Outre les cadeaux, la crèche se trouve au pied du sapin. La crèche est une représentation de la nuit où Jésus a été accueilli par Marie et Joseph », poursuit le prêtre. 

Les fidèles assistent à la messe du 25 décembre et ils se recueillent auprès de la crèche. Il y a des chants. Dans certaines paroisses, on mime l’évangile. « La veille, soit dans la nuit du 24 décembre, la messe revêt une lumière spéciale. Des grands chants sont entonnés comme Gloire à Dieu aux plus hauts des cieux », dit le père Fabien. 

Après la messe, les familles se réunissent autour d’un repas. « À mon époque, on vivait avec des moyens limités. Quand on rentrait de l’église, la famille se retrouvait autour de la table. Le riz blanc, le cari poul ainsi qu’une salade de laitue étaient servis. La fête de Noël est fédératrice et 
conviviale », affirme-t-il. 

La dinde, star des assiettes pour Noël 

Tradition venue tout droit des pays anglo-saxons, la dinde se veut la star des repas de Noël. Une tradition qui prend de l’ampleur à Maurice. 
« La dinde est une volaille dont la chair, contrairement à celle du poulet, est plus sèche. Je conseille donc de la rôtir. Ça ne demande pas trop d’assaisonnement, nul besoin d’ail ou d’épices, juste une marinade un peu sucrée comme une compote dans laquelle on rajoute de l’huile d’olive et du miel pour plus de goût », explique le chef Mooroogun Coopen. 

Dépendant de la grosseur de la dinde, les plus grosses prendront entre 2 heures et 2 h 30 au four à 150-160 degrés. « Il faudra par la suite augmenter un peu la température pour la colorer. » 

Pour accompagner votre dinde, surtout si celle-ci est tranchée, il vous faudra, selon le chef, une sauce au champignon par exemple. Cela donnera du goût à votre volaille. « Ceux qui ont un peu plus d’expérience en cuisine peuvent opter pour la ballottine de dinde farcie. Il faudra alors désosser la dinde et la ficeler en ballottine. »

La farce peut comprendre un peu de chair de dinde mixée avec des herbes, du champignon, des fruits confits. Vous pourrez laisser la ballottine mijoter dans une sauce. Le chef Mooroogun Coopen conseille de prévoir une purée de pomme de terre ou de patate douce, des légumes glacés au beurre et des feuilles de thym ou même un gratin de giraumon. 

Les origines de la bûche de Noël

Les bûches de Noël pâtissières ou glacées ornent les tables de fête en ce dimanche. Ce gâteau roulé aux divers parfums est le parfait dessert pour clôturer le repas de Noël. D’où vient cette tradition de servir la bûche de Noël ? 

Ses origines remontent au Moyen Âge. Elles sont liées au solstice d’hiver, soit la nuit la plus longue de l’année. Il intervient le 21 décembre. L’hiver était rude. Ainsi, une bûche était brûlée pour se protéger du froid et garder les maisons au chaud. Les familles se retrouvaient autour de ce feu convivial. 

La bûche provenait des tronches d’arbres fruitiers car elles pouvaient faire des étincelles. Ce n’est qu’à la fin des années 1800 que la bûche est adaptée en pâtisserie.