Société

Fête de la lumière: célébrations à l’ère moderne

De nombreux Mauriciens célèbrent le Divali, une fête qui s’est modernisée au fil du temps, ce mercredi. Jeux de lumière, décorations, gâteaux traditionnels, rangolis, prières, pétards et feux d’artifices… Tout y est pour marquer un moment de partage et de réjouissances… Chaque année, le Divali est célébré à travers le monde pour perpétuer les traditions, de génération en génération. Comme à l’accoutumée, petits et grands s’adonnent aux préparatifs. Les maisons et les rues brillent de mille feux. La nouvelle génération, qui vient avec des idées innovantes, célèbre la fête à sa façon en toute modernité et simplicité. Outre les gâteaux faits maison, les lampes comme décoration, et les habits faits à la main, elle préfère opter pour plus de facilités.

Du propre et du neuf

Manesha Luximan, 28 ans, nous confie qu’elle achète des habits neufs pour sa fille et ne commande que trois variétés de gâteaux. « Pour moi, c’est surtout l’occasion de faire un grand ménage. J’en profite pour entamer des travaux de rénovation car la fête est célébrée deux mois avant le Nouvel An. Les anciens rideaux seront remplacés par de nouveaux pour le Divali et  les fêtes de fin d’année. Quelques jours avant la fête, je prépare les lampes de terre et mon époux s’occupe des courses. Je procède à une sélection de pétards et de boîtes à gâteaux », explique-t-elle.

Une journée autour de la tradition

Tina Dalloo, secrétaire administrative, est d’avis que beaucoup d’importance est accordée à la décoration. « Quand j’étais enfant, je me souviens que le Divali était célébré avec ferveur. Mes amis et moi, nous attendions cette fête avec impatience. Mais tout est différent aujourd’hui. La plupart d’entre nous sommes pris par le travail. Nous faisons ce que nous pouvons ce jour-là par tradition », témoigne-t-elle. Cette mère de deux enfants avance qu’elle doit commencer les préparatifs une semaine à l’avance. « J’offre quatre à cinq variétés de gâteaux aux voisins et proches. Je ne m’attarde pas à préparer un dîner spécial car personne ne s’intéresse aux repas. Car, les enfants consomment des gâteaux pendant toute une journée », affirme-t-elle.

Célébrer la victoire du bien sur le mal

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"4060","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-6229","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"692","height":"508","alt":"Lampes"}}]] Selon la mythologie hindoue, des milliers de petites lampes illuminent les rues pour accueillir le dieu Rama, accompagné de son épouse Sita et de son frère, qui retourne à son royaume après 14 ans d’exil et après avoir vaincu le démon Ravana. C’est la victoire du bien sur le mal… La déesse de la prospérité, Lakshmi, est aussi vénérée en ce jour spécial.

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Simplifier les préparatifs

Mala Pandia, la soixantaine, confirme que la façon dont on célèbre le Divali a changé depuis quelques années. Elle ne fait que finaliser les préparatifs chez elle car ses enfants s’occupent  de tout. «Auparavant,  c’était le moment le plus attendu de l’année. La semaine précédant la fête, on nettoyait la maison. Nous n’avions pas les moyens d’acheter des gâteaux. Ainsi, c’était toute une préparation pour en confectionner avec des patates douces et des ingrédients comme la noix de coco râpée, les raisins, entre autres. Ma mère achetait des tissus pour la confection des Salwaar Kameez. Le Jour-J, nous nous rassemblions dans la cuisine. Ensuite, nous mettions les gâteaux dans des sachets en plastique pour les distribuer. Nous n’avions que quelques lampes de terre que nous utilisions année après année. Nous terminions la soirée avec un dîner exclusivement végétarien », se souvient-elle.  « À l’époque, les femmes passaient leur temps aux fourneaux à préparer plusieurs délices. Maintenant, tout est fin prêt et disponible dans les centres commerciaux, entre autres. Il suffit d’en commander et de les partager dans des boîtes », avance-t-elle. « De la décoration aux douceurs, ma fille assume des responsabilités pour m’aider. Nous devons nous aussi nous adapter aux changements pour une mode de vie plus moderne et facile. Désormais, de nombreux jeunes couples célèbrent Divali, à leur manière, rompant avec la tradition », dit-elle.

« La fête a pris une ampleur commerciale… »

Manveer Aubeeluck, 32 ans, affirme qu’à Maurice, la tendance veut que le Divali soit célébré au niveau national. Les coutumes, dit-il, ont évolué. « Auparavant, avec les familles élargies, même si les moyens financiers étaient limités, nous ressentions une joie immense de célébrer le Divali. Avec de plus en plus de familles nucléaires, chacun commémore le Divali de son côté. « J’habite à l’étage et pour le Divali, j’ai le temps d’adresser mes meilleurs vœux à mes parents et  de m’occuper de la décoration. La fête a pris une ampleur commerciale. Aujourd’hui, chacun apporte sa petite touche d’originalité. Les ampoules Led, les projections laser et des pétards à vous couper le souffle même si tout cela représente une dépense exorbitante », lance-t-il.
 

Ashok Ramgutty: « Aujourd’hui, on préfère acheter les friandises »

  [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"4062","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-6232","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1920","height":"1080","alt":"Gateaux Divali"}}]] Ashok Ramgutty, directeur d’Ashoka Sweets Distributors, explique que la demande pour les gâteaux sur commande est constamment en hausse.  Pour la plupart, le partage est un must ce jour-là. Certains commandent deux semaines en avance alors que d’autres, par faute de temps, y viennent le jour de Divali. D’ailleurs, 30% de nos ventes sont enregistrées à la dernière minute », précise-t-il. Les Mauriciens sont de plus en plus conscients des conséquences sur leur santé quand il s’agit des sucreries. « Chaque année, nous proposons des nouveautés. Nos clients exigent peu sucre pour la préparation des douceurs », dit-il.
 

Acharya Bramdeo Mokoonlall: « Mieux comprendre la signification de la fête »

L’acharya Bramdeo d’Arya Sabha constate qu’il y a une évolution par rapport aux célébrations de Divali. « Même si le sens du partage, la coutume de décorer sa maison et les achats sont toujours là, certains délaissent le côté traditionnel. Ils se contentent de décorer leur maison avec des ampoules électriques ou de marquer le Divali  sans vraiment comprendre la signification de la fête. Dans certains cas, l’éveil spirituel de l’homme est complètement négligé. De nos jours, plusieurs individus se préoccupent de leur carrière et de leur statut social », dit-il. Notre interlocuteur explique que Divali comporte un aspect mondain et un aspect mythologique. « Dans la société moderne, plusieurs se contentent de favoriser l’aspect mondain, c’est-à-dire les divertissements. Toutefois, on ne réalise pas qu’il faut aussi connaître les autres aspects. La mythologie n’est pas vraiment pris en considération. Le plus important est de faire jaillir la lumière en soi », souligne-t-il.
 

Témoignage - Vishal Keenoo: « Une célébration de réelle convivialité et de joie »

Vishal Keenoo, 28 ans, affirme que les préparatifs chez lui ont commencé la semaine dernière. Pour lui et son épouse, Divali est réservé aux prières et au partage de gâteaux. Chez lui, on y accorde beaucoup d’importance. « On se réveille tôt le jour de la fête afin de préparer les gâteaux. Or, le fait que ma femme et moi travaillons, nous préférons acheter certaines friandises. Nous complétons les rituels pour ensuite décorer la maison. Mon épouse fait des ‘Rangolis’ et utilise quelques lampes de terre pour les embellir. Une bonne planification et la préparation d’un budget facilitent la tâche », relate-t-il. En fin d’après-midi, il partage des gâteaux avec les voisins. « Au final, nous souhaitons que Divali soit une célébration de réelle convivialité et de joie. Pour le dîner, la famille se réunit autour d’un repas spécial », dit-il.

Divali: quand on illumine on ne compte pas

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"4063","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-6233","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1920","height":"1080","alt":"Divali maison"}}]] Divali est célébré en grande pompe ce mercredi 11 novembre. Des milliers de petites lumières en honneur à Lakshmi, déesse de la prospérité, ornent les maisons. Certaines rivalisent de beauté sans se soucier du prix ou de la note d’électricité. La tradition consistant à décorer la maison tout entière avec des guirlandes lumineuses perdure depuis 16 ans chez les Bissoondyal, à Bel-Étang. « Divali est une fête de la lumière, symbolisant la joie. Ce jour-là, nous accueillons Lakshmi, déesse de prospérité, de fortune et de beauté. Nous lui souhaitons la bienvenue en éclairant toute la maison. C’est une tradition que ma mère m’a léguée et que je continue après mon mariage », dit Ansu, esthéticienne. Si, auparavant, son époux et elle s’occupaient eux-mêmes de l’installation des guirlandes électriques, ils font appel depuis cinq ans à un entrepreneur. « Le temps nous fait défaut. Chaque année, pour Divali, nous sollicitons les services d’un entrepreneur. Nous louons ses guirlandes et il se charge également de l’installation, trois à quatre jours avant la fête », indique-t-elle. Les préparatifs démarrent très tôt afin de pouvoir mener les séances de prières précédant Divali. Lundi, par exemple, la famille Bissoondyal a organisé une prière dédiée à la divinité, ‘Dhanteras’. Depuis, la maison est illuminée à chaque crépuscule. Les guirlandes sont réalisées du haut vers le bas et autour de la maison à étage.

Embellir le sol avec le «rangoli»

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"4065","attributes":{"class":"media-image alignright wp-image-6235","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"400","height":"378","alt":"Divali Rangoli"}}]]Outre l’éclairage, Ansu et ses deux filles s’attellent à l’élaboration de l’incontournable ‘rangoli’. Elles dessinent des symboles liés à la fête de la lumière avec du riz coloré sur le sol. Ansu invoque également la divinité Ganesh chez elle dans le ‘rangoli’. L’esthéticienne ne cache pas le fait qu’un budget de Rs 10 000 à Rs 15 000 est nécessaire pour l’organisation de la fête cette année. Toutefois, elle tient à préciser qu’il n’est pas question d’extravagance ou de rivalité quand il s’agit de décorer sa maison. « Cela me fait tout simplement plaisir d’embellir ma demeure et de l’illuminer pour accueillir la déesse Lakshmi. Cela fait aussi la joie des enfants », ajoute notre interlocutrice. À La Marie, où elle vient d’emménager, la famille Kooraram célèbre la fête de la lumière pour la première fois dans sa nouvelle demeure. « Divali signifie le triomphe du bien sur le mal et de la lumière sur les ténèbres. La déesse Lakshmi doit donc être accueillie toute en lumière et beauté. Nous lui demandons de toujours veiller sur notre famille et d’éclairer chacun de nos projets », explique Gaetree Kooraram. Cela fait 21 ans depuis cette Nursing Officer et son époux décorent leur maison. « Autrefois, nous habitions à Phœnix. Nous nous occupions nous-mêmes de l’embellissement de la maison à l’intérieur comme à l’extérieur. Mais cette année-ci, un entrepreneur est venu placer les guirlandes électriques, car notre nouvelle résidence est plus grande que la précédente », dit-elle.

Place à la tradition également

Gaetree et ses enfants placent aussi les traditionnelles diyas à l’entrée de leur domicile et sur les bords des fenêtres pour illuminer la venue de la déesse. Après la grande prière dédiée à Lakshmi lundi, la maison est éclairée tous les soirs. « Auparavant, nous consacrions un budget de Rs 2 000 pour l’achat d’ampoules de toutes les couleurs et de luminaires. Mais cette année, nous avons loué les services d’un entrepreneur, pour la somme de Rs 3 500 », indique-t-elle. Tout comme Ansu Bissoondyal, elle affirme que la décoration n’est certainement pas pour impressionner les voisins. « Il s’agit avant tout de marquer notre désir de recevoir la bénédiction de Lakshmi », fait ressortir Gaetree Kooraram.  

Sandiven Kathapermall, entrepreneur: « Mes clients investissent entre Rs 4 500 et 150 000 »

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"4064","attributes":{"class":"media-image alignright wp-image-6234","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"400","height":"400","alt":"Divali d\u00e9coration "}}]]Sandiven Kathapermall offre les services de décoration à tout type d’événements depuis 17 ans maintenant. Sa présence sur le terrain se multiplie à l’approche de Divali. « Le nombre de Mauriciens voulant illuminer leur maison le jour de la fête de la lumière augmente. Les citadins font souvent appel à mes services, plus particulièrement ceux de Quatre-Bornes », explique-t-il. Cette année, une trentaine de maisons a retenu l’expertise de Sandiven Kathapermall, en sus de certains centres commerciaux. Ces derniers figurent d’ailleurs parmi ses plus fidèles clients. « Les premières réservations se font habituellement trois à quatre mois au préalable, voire un an, pour certains clients. Ils investissent entre Rs 4 500 et Rs 150 000 », indique-t-il. Qui plus est, ils n’ont aucun souci à se faire si le temps est pluvieux ! « Toutes les dispositions sont prises afin de s’assurer que la pluie n’abîme pas les guirlandes ni la prise électricité », affirme l’entrepreneur. La tendance, dit-il, est aux ampoules LED, car elles sont économiques. Selon Sandiven Kathapermall, les clients préfèrent le traditionnel éclairage jaune aux nuances multicolores.
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