Le lancement du Festival International Kreol, jeudi au village du Morne, a mis en avant la richesse de la culture créole. Le Premier ministre Navin Ramgoolam et son adjoint Paul Bérenger ont exprimé leur soutien à l’unité nationale et aux artistes pour valoriser ce patrimoine.
Même si le Premier ministre reconnaît que la langue créole est attaché une communauté distincte de Maurice, il a fait comprendre que cette langue appartient à toute la nation mauricienne.
C’était lors du lancement du Festival International Kreol au village du Morne, jeudi. Étaient aussi présents Paul Bérenger, les ministres Richard Duval, Mahen Gondeea, des Junior Ministers, de l’ex-présidente de la République Ameenah Gurib-Fakim, des diplomates, des journalistes venant principalement d’Afrique et d’autres personnalités, sans oublier les artistes.
« Notre langue créole est une richesse, elle nous unit plus qu’elle nous divise. Paul Bérenger et moi, nous donnons la garantie aux artistes que vous serez heureux sous notre gouvernement », a dit le PM Navin Ramgoolam. Il ajoute que, pour lui, « la créolité rassemble à travers sa cuisine, sa langue, son séga et son artisanat. C’est ce qui fait notre beauté, notre richesse. La population a dit un gros non à ceux qui ont voulu nous diviser. Le mauricianisme est notre force. Koma Paul inn dir, sa festival la depas de lwin enn kominote. Nou pe selebre enn kiltir. Bien ki kiltir kreol li indisosiab avek kominote kreol ».
Navin Ramgoolam n’a pas été long, mais il dit avoir ressenti « une joie de vivre depuis les dernières élections. Je vais, avec mon équipe, rassembler notre nation autour de notre drapeau, car vu les résultats, je comprends que le peuple, toutes les communautés confondues, a dit que nous sommes avant tout Mauriciens. Les Mauriciens ont voté avec rage, c’est une deuxième indépendance. Nounn gagn nou liberte enn 12 novam kouma nounn gagn lindependans le 12 mars 1968 e azordi nou pe selebre kreolite le 12 desam. Li pa enn kwinsidans e mo felisit tou bann ki finn fer sa fer-la enn sikse ».
Paul Bérenger : « Nous sommes tous des migrants »
L’histoire de Maurice est son dada. Le Premier ministre adjoint a rappelé que notre pays n’était pas habité. « Nous sommes tous venus de Madagascar, de France, du Mozambique, de Chine et de l’Inde, mais nous sommes un peuple. Et cette semaine de la créolité célèbre notre langue Kreol qui est notre langue nationale. Tou dimounn koz kreol », dira Paul Bérenger.
Le leader du MMM a tenu à souligner ceci : « Les dernières élections ont démontré un modèle d’unité, nous avons un respect mutuel pour toutes les communautés et je suis fier que, sous ce gouvernement, les artistes seront traités comme ils le méritent ».
Le ministre du Tourisme, Richard Duval, à l’initiative de ce festival, a expliqué sa vision : « Ce festival va mettre le pays en avant, on aura une visibilité internationale. 30 journalistes venant de 13 pays, sont présents. J’ai voulu rassembler les artistes, leur redonner confiance dans leur métier et cela a été un plaisir ». Il a aussi rendu hommage aux disparus qui ont fait la gloire de notre sega que tout le monde aime, à l’exemple de Ti-Frère et Marclaine Antoine, entre autres.
Le ministre des Arts, de la Culture et du Patrimoine, Mahen Gondeea, a, lui, fait les éloges de la langue créole. « Notre sega – le sega mauricien ou le sega tambour de Rodrigues ou des Chagos, est reconnu comme notre patrimoine culturel. Le sega tipik n’est pas seulement de danser et de chanter, mais c’est l’expression d’une joie et cela nous rappelle aussi les larmes et la souffrance des esclaves marrons qui ont choisi la mort au lieu d’être continuellement sous le joug de leurs barons ».
Un festival de saveurs
On ne savait plus où donner de la tête tant il y avait de choix à manger. Au village du Morne, pour cette soirée du Festival International Kreol, les menus étaient tout simplement époustouflants. Quel que soit votre appétit, tout était là, à portée de main et à des prix très abordables.
Un petit détour sous les couverts de ces étals s’imposait. Une petite équipe, en pleine effervescence, proposait des frites de fruit à pain. « C’est notre star ! Les gens adorent, ils découvrent et ils se régalent, » confie une vendeuse avec enthousiasme.
Un imposant monsieur, un enfant du village qui a voulu garder l’anonymat, intriguait les visiteurs avec ses plats aux noms insolites : « Mwa mo vann fridmer, ena betay sote, le lars-dam, ou oritt. » Il a tenté de nous expliquer, mais nous, on a rien compris…
Plus loin, Priscila tient un stand d’artisanat. Elle présentait des porte-bougies originaux qu’il suffit de remplir avec un mélange d’eau et d’huiles essentielles pour parfumer agréablement la chambre, le salon ou encore la salle à manger.
Et puis, il y avait les autres étals, débordants de saveurs et de couleurs : farata, ti-puri, hot-dogs, gratin de giraumon, koutchia de mangue, curry de bananes finement râpées, vindaye de poisson, chips, bananes grillées au feu de bois, salmi de porc, wantan de porc, daube d’ourite, menus végétariens, et bien d’autres encore.
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