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Fermeture des écoles : des cours parallèles proposés aux élèves 

Des enseignants du collège OCEP faisant la classe.
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Les écoles sont fermées depuis le 10 novembre en raison de la recrudescence des cas de Covid-19. Si les autorités offrent aux élèves des cours à la télévision et en ligne, il existe, par ailleurs, une panoplie d’autres cours disponibles à travers l’outil informatique.

«En les regardant, moi-même je ne comprends pas ce qui est expliqué… » Rachèle ne cache pas son inquiétude. Mère de deux enfants, dont une fille en Grade 6, elle déplore la qualité des programmes éducatifs diffusés à la télévision nationale à l’intention des élèves du primaire : « Les cours ne sont pas suffisants. »

Le constat est le même pour de nombreux parents, dont les enfants sont soit écoliers soit collégiens. Ces derniers peuvent néanmoins se rabattre sur les cours en ligne dispensés en parallèle, notamment par certaines institutions, pour consolider leurs acquis et avoir plus de pratique. 

La Roman Catholic Education Authority (RCEA) offre la plateforme pédagogique Shared Learning Mauritius (RCEA). Celle-ci, explique Clive Anseline, le responsable de communication du Service diocésain de l’éducation catholique (Sedec), a été conçue par des éducateurs des écoles primaires catholiques. Objectif : offrir aux enfants des Grades 1 à 6 des éléments pédagogiques pour être en ligne avec le programme d’études. 

Les cours ne sont pas suffisants "

Cette plateforme contient textes, images fixes ou animées, vidéos, bandes sonores, activités ludiques (quiz, jeux interactifs) et autres applications informatiques. Shared Learning Mauritius (RCEA) a la particularité d’être accessible, donnant ainsi aux parents l’opportunité de suivre le progrès des enfants. Le site est mis à jour quotidiennement par une équipe composée d’enseignants de la RCEA. 

Clive Anseline soutient qu’ils reçoivent pas mal d’appels de parents pour les remercier de l’existence du Shared Learning Mauritius (RCEA).

Vente de questionnaires et de livres

Les test papers trouvent preneurs en ce moment. Le directeur de BM Book Centre Co. Ltd, Mahmad Mittoo, indique que la vente a connu une hausse d’environ 10 % ces dernières semaines. Plusieurs parents ne se fient pas à ce qui est diffusé à la télévision, dit-il. « Ils veulent ce qu’il y a de mieux pour leurs enfants. De ce fait, beaucoup viennent dans les librairies pour acheter des tests papers et ainsi faire travailler les enfants à la maison. Nous avons remarqué que c’est surtout au niveau du primaire que la vente se fait le plus. »

Au niveau du secondaire, le scénario est tout autre, puisque les élèves suivent des classes en ligne. Mahmad Mittoo soutient qu’à ce niveau, il n’y a pas de grosses ventes. 

Par ailleurs, au niveau des Éditions Le Printemps Ltée, le directeur Ahmad Sulliman constate que ce sont principalement des livres de lecture qui sont demandés en ce moment. « Je salue les parents qui viennent acheter des livres de lecture pour leurs enfants. Un livre, c’est pour la vie. À travers la lecture, l’enfant apprend la grammaire et ainsi à écrire convenablement. »

Cours gratuits aux élèves de Grade 9

Depuis le lundi 22 novembre, le collège OCEP offre des cours aux élèves de Grade 9. Le directeur, Reza Saumtally, explique qu’en une semaine, environ 400 élèves ont interagi sur la plateforme. Les cours offerts sont gratuits et ne nécessitent qu’une connexion internet, souligne-t-il. 

Nous offrons aux élèves une panoplie de cours parmi 13 matières tout en respectant leur degré de compréhension "

L’idée lui est venue avec l’emploi du temps en alternance qui a été mis en place. « Nous avons tout fait selon le programme d’études du National Certificate of Education (NCE). Nous offrons aux élèves une panoplie de cours parmi 13 matières, tout en respectant leur degré de compréhension. » 
Les cours sont dispensés par les enseignants de l’institution et sont interactifs. « En une semaine, nous avons accueilli des élèves venant de toute l’île. Je suis heureux qu’ils puissent bénéficier de cette initiative. »

À la rentrée en janvier prochain, il faudra faire face aux aléas du climat et à la situation sanitaire. Tout cela, dit Reza Saumtally, n’est pas à l’avantage des élèves. Il a fallu, selon lui, leur donner une aide pour qu’ils puissent se présenter aux prochaines épreuves du NCE. 

En une semaine, nous avons accueilli des élèves venant de toute l’île. Je suis heureux qu’ils puissent bénéficier de cette initiative "

Les élèves intéressés sont invités à s’enregistrer sur le compte Facebook du directeur du collège OCEP, Reza Saumtally. Ils auront tous les détails pour les aider à poursuivre leurs études.

 


Zabeen Mosaheb : « Des livres pour faire pratiquer les enfants »

Auteure de livres pour le primaire, Zabeen Mosaheb détient un Bachelor in Education et complète actuellement son Masters. Elle a écrit spécialement des livres pour les écoliers des Grades 1 à 6. 

Ayant de l’expérience dans le primaire avec des enfants de niveaux différents, je sais comment présenter les matières et concepts pour faciliter l’apprentissage "

Zabeen Mosaheb
Zabeen Mosaheb, auteure de livres pour le primaire.

Elle explique qu’elle avait l’habitude de préparer de tels travaux pour ses élèves. Ensuite, elle a eu l’idée de tout compiler et de les présenter sous forme de livres : « C’est pour que les enfants puissent avoir plus de pratique dans les différentes matières composant le programme d’études. C’est un supplément aux manuels scolaires ». L’objectif, avance-t-elle, est aussi d’aider les enseignants à avoir suffisamment de matériaux déjà préparés.

Les écoliers des Grades 4 à 6 doivent prendre part à des épreuves au niveau national. Zabeen Mosaheb a donc conçu un matériel différent pour eux.

« Pour les Grades 4 à 6, je donne les réponses séparément dans le livre pour faciliter la correction par les parents. Ayant de l’expérience dans le primaire avec des enfants de niveaux différents, je sais comment présenter les matières et concepts pour faciliter l’apprentissage. » 

Elle insiste sur le fait que ce n’est qu’en enseignant qu’on remarque les difficultés des apprenants : « Cela m’a permis de donner des explications simples, efficaces et explicites dans mes livres pour faciliter l’apprentissage. » 


 

Anagnorisis Educational Services 

Pour réussir aux examens, il faut étudier, mais surtout pratiquer des questions d’examens. C’est le concept d’Anagnorisis Educational Services. Le directeur, Binyamine Kurmally, enseignant de mathématiques au Islamic Cultural College de Port-Louis, souligne que travailler les anciens questionnaires offre beaucoup d’opportunités. 

Il faut pratiquer des questions d’examens pour une bonne préparation.
Il faut pratiquer des questions d’examens pour une bonne préparation.

« Un élève doit se préparer pour aller à ses examens. Pour ce faire, il doit travailler d’anciens questionnaires, qui ont un rythme et une répétition. Ainsi, il sera à l’aise lorsqu’il aura son propre questionnaire devant lui pour les examens », affirme Binyamine Kurmally. 

Pour les écoliers des Grades 4 et 5, des questionnaires de 2002 à 2018 regroupés sous forme de livret sont proposés. Des vidéos avec des explications sont aussi disponibles. Les apprenants de la Grade 5 découvriront également des questionnaires de 2017 pour les Sciences et l’Histoire-Géographie. Les candidats de Grade 6 peuvent, eux, découvrir des explications et un livret sur les matières au programme d’études. 

Binyamine Kurmally est d’avis que le soutien des parents est essentiel pour le progrès des élèves : « Plusieurs parents sont stressés à l’approche des examens. Avec le support vidéo, ils peuvent suivre les explications et aider leurs enfants. » 

Les élèves de School Certificate (SC) et de Higher School Certificate (HSC) ne sont pas en reste. Toutes les matières y sont travaillées. Le responsable souligne que l’utilisation de l’outil informatique est très prisé dans ce type d’échange et d’apprentissage. Tous les détails sur la disponibilité des livrets et des vidéos peuvent être obtenus en appelant les numéros suivants : 5712 5974, 5428 2546 ou le 216 8248.


Les mesures des autorités 

À une interpellation du député du PTr Mahen Gungaparsad sur les cours à distance, mardi dernier au Parlement, la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, a rappelé les mesures mises en place pour la diffusion de programmes éducatifs à la télévision pour les élèves des Grades 1 à 6. Ceux des Grades 7 à 9 peuvent se connecter au Student Support Portal (SSP). Les plus grands des Grades 10 à 13 sont connectés sur différents supports informatiques, comme Microsoft Teams, Zoom ou WhatsApp. Le suivi est assuré par le Quality Assurance Department du ministère de l’Éducation, a-t-elle fait savoir.

Témoignages

Marie-Lourdes : « J’aide mon fils à ma façon »

Le fils de Marie-Lourdes est en Grade 11 dans un collège confessionnel. Parmi les matières dans lesquelles il devra se présenter, il y a Art et Design & Technology. « Avec la fermeture des écoles, il est difficile pour les élèves de suivre les cours comme il se doit. Vu que mon fils a des travaux pratiques à présenter, la préparation est difficile », confie-t-elle. « J’aide mon fils à ma façon », poursuit la mère de famille. « J’ai surfé sur internet pour voir comment faire les travaux pratiques de Design & Technology. En Art, je peux le faire, vu que je l’ai fait jusqu’au HSC. »

Cindy : « Ma fille a recours à divers sites pour se préparer aux examens »

La fille de Cindy se prépare aux examens de SC, dont ceux de sciences. « L’école n’est plus la même. Tout a changé. Les autorités ont mis en place les cours en ligne, mais dans la pratique, cela ne marche pas », soutient la mère de famille. 

Les enseignants qui ont commencé le travail depuis le premier confinement continuent toujours, alors que les autres ne sont présents qu’une ou deux fois la semaine, fait-elle remarquer. « J’attendais le délai de deux semaines après la fermeture des écoles pour les dénoncer. » Entre-temps, « ma fille a recours à divers sites pour se préparer aux examens ». 

Cindy a dû investir dans des leçons particulières pour sa fille. « Les profs du collège ne sont pas assidus avec les explications. Ils donnent plusieurs devoirs, c’est une façon pour eux de rester en ligne et ainsi compléter leur emploi du temps. Cela m’étonne que les autorités aient maintenu les examens, alors que le travail ne se fait pas comme il se doit en classe. » 

 

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