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Fermeture de l’usine Palmar Ltée : colère, désarroi et scènes de désolation

Des travailleurs désespérés devant le portail cadenassé de Palmar Ltée.

L’espoir de sauver l’industrie textile de Palmar Ltée s’est évanoui. Les 1 300 salariés ont dû faire face aux portes cadenassées des usines à Flacq et à Mon-Loisir. Ils n’ont pas caché leur révolte.

« Coma nou pou viv ? » : disent les travailleurs de l’usine Palmar Ltée le vendredi 22 février. Face aux portes cadenassées, c’était la colère, le désarroi rempli d’émotions et une forte tristesse qui a pris place dans le cœur des salariés. De nombreux employés étaient complètement abattus par la soudaine fermeture de leur usine de textile alors qu’ils gardaient toujours un espoir. Les portes fermées, l’atmosphère était pesante à leur arrivée. Le désespoir et la peine pouvaient se voir sur tous les visages de ces mères et pères de famille. Certains arrivaient à peine à contenir leurs larmes face à ce drame humain.

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Dans l’espoir d’obtenir une explication auprès de la direction, ils se sont massés devant le portail. Après des heures sans réponse, ils n’ont pas caché leur révolte. Mimine, une machiniste âgée de 59 ans, s’inquiète pour ses fins de mois. Cette habitante de Bois-d’Oiseaux voit l’avenir sombre à un an de la retraite. « Serons-nous payés ? Qui sont ceux qui nous indemniseront ? C’est un véritable choc. Comment vais-je faire désormais ? Je réside seule et maintenant que vais-je manger et boire ? Depuis plus de vingt ans je travaille au sein de cette usine », lâche-t-elle en sanglots.

Maya est une autre employée de cette compagnie. Cette mère de famille se retrouve désormais face à une difficulté : financer les études de ses trois enfants. Cette quinquagénaire a voulu se montrer forte devant ses collègues mais ses larmes ont eu raison d’elle. « La direction aurait dû nous prévenir. Ils nous ont mis à la porte sans nous avertir. C’est aberrant. Comment ferai-je désormais pour financer les études de mes enfants. L’aîné est en HSC, alors que l’autre est en SC. J’ai un troisième qui suit actuellement des cours. Où trouverai-je du travail ? » se lamente-t-elle.

La forte chaleur de l’Est n’a pas découragé les salariés. Certains sont déterminés à obtenir gain de cause. À l’instar de Suzy, qui se dit prête à lutter contre la direction. « Nous avons donné notre vie pour cette usine. Nous nous sommes donnés corps et âme pour le bon fonctionnement de la compagnie. Malgré notre fatigue, nos maladies et nos douleurs, nous avons travaillé. Nou kapav pena bel ledikasion me nou pou marse ziska nou gagn la zistis. »

Ils n’étaient pas que des Mauriciens qui se sont massés aux abords des usines. Les expatriés ont eux aussi tenté d’obtenir une explication. Bangladais et Malgaches déploraient le manque de communication de la direction. Le Malgache Rakotoarisoa est dépourvu de tout espoir. Il n’a qu’un seul souhait : rentrer chez lui. « Je suis venu à Maurice pour travailler. J’ai un permis de travail au nom de cette usine. Je n’ai d’autre choix que de retourner dans mon île natale. »


Forte mobilisation policière

La tristesse a vite laissé place à la colère à Flacq et à Mon-Loisir. Face au mécontentement des centaines d’employés, la police régulière n’a eu d’autre choix que de solliciter l’aide d’autres unités. La brigade anti-émeute (SSU) a été mandée sur les lieux pour dégager la route principale, obstruée par les travailleurs. Plusieurs véhicules de la Special Mobile Force (SMF) étaient en attente au poste de police de Flacq.

Police

Une rencontre avec le ministre Callichurn réclamée

Face à toutes ces incertitudes, les employés exigent une rencontre urgente avec la direction dans les locaux du ministère du Travail. « Nous voulons rencontrer le ministre. Il s’était déjà exprimé sur ce sujet lors d’une conférence de presse. Il doit intervenir pour remédier la situation. »

Les administrateurs vont vendre l’usine

Du côté de la firme BDO, on souligne que les Receiver Managers essaient de chercher un repreneur. « Yacoob Ramtoola et Afsar Ebrahim vont essayer de vendre tout ce qu’ils peuvent au sein de l’usine mais, initialement, essayer de vendre l’usine », indique un proche du dossier. Ce dernier souligne également que les Receiver Managers vont faire des démarches afin que les 1 300 employés puissent recevoir leurs salaires de février.

Les employés référés au ‘workfare programme’

Le représentant des employés, Desiré Guildary, déplore la façon de faire des directeurs de l’usine. Ce dernier explique qu’il a pu rencontrer les administrateurs. « Maintenant, les employés vont faire partie du ‘workfare programme’. J’ai fait une demande auprès des Receiver Managers afin que l’usine puisse ouvrir ses portes lundi dans le but d’avoir toutes les données des employés, car en ce moment certaines entreprises veulent recruter mais ne savent pas comment y procéder. Déjà une usine veut recruter une soixantaine des machinistes », souligne-t-il. Desiré Guildary explique que la Mauritius Export Association (MEXA) va donner une liste des usines qui vont recruter les employés mais pour cela il faut impérativement avoir toutes les données.

 

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