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Femmes de foot

Le football n’est plus une affaire de testostérones ! Que ce soit dans les stades ou devant la télé et les projections sur grand écran dans les pubs, les femmes affirment leur appartenance à leur équipe respective pour l’Euro 2016. Toutefois, quand on est femme, l’organisation est de mise. Rencontre avec cinq supportrices ultras.

Catherine Jeanneton: Soccer mum

C’est un mois intense pour Catherine Jeanneton. Cette mère de famille a revu son emploi du temps pour mieux profiter de l’Euro 2016. À 36 ans, elle a su insuffler sa passion pour le foot à ses deux enfants et c’est ensemble qu’ils passent les week-ends devant la télé ou dans les restaurants où les matchs sont projetés. Cette passion pour le ballon rond date de son enfance. [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"19971","attributes":{"class":"media-image aligncenter wp-image-34099","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"748","height":"421","alt":"260616-catherine"}}]] « Petite, mon papa m’emmenait voir des matchs de foot. Il était un grand supporteur de nos équipes locales », raconte-t-elle. Devenue maman, elle a voulu perpétuer la tradition en emmenant ses enfants avec elle visionner les rencontres de l’Euro 2016 dans des restaurants. « C’est aussi et surtout un prétexte pour sortir en famille et profiter d’une soirée ensemble. Le foot vient agrémenter la soirée », dit-elle. Si le week-end, la famille est de sortie, en semaine, la routine change aussi. « Je ne cuisine pas quand il y a des matchs intéressants. Nous optons pour les fast-foods et tout le monde est content. Ce sont des moments qui resserrent les liens familiaux », affime Catherine. Cette commerciale fait toutefois en sorte de rentrer du boulot pour suivre de près les devoirs des enfants, avant de se retrouver en famille au salon.

Deepty Haurdhan: une footballeuse au taquet

Quelques minutes avant 23 heures, l’alarme de son téléphone portable annonce le début du match. Seule ou pas, Deepty Haurdhan compte bien profiter de chaque minute de l’Euro 2016. Quitte à passer pour une folle auprès de sa mère qui ne comprend pas trop cette frénésie autour du football. Il est, en effet, difficile pour Deepty de ne pas s’agiter devant une rencontre. « L’adrénaline monte et des fois, je crie. Ce sont les émotions. J’ai toujours été comme cela quand il s’agit du foot », avoue-t-elle. La jeune femme est fan de foot depuis qu’elle a 10 ans. Elle prenait plaisir à visionner les matchs en compagnie de son père et de son frère. Rien a changé depuis, sauf peut-être qu’elle doit mieux s’organiser pour pouvoir apprécier les rencontres du Championnat d’Europe de football. [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"19972","attributes":{"class":"media-image aligncenter wp-image-34100","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"750","height":"422","alt":"260616-deepyteam"}}]] « J’ai commencé un stage au ministère de la Jeunesse et des Sports et je rentre à des heures différentes. Pour suivre les matchs de 23 heures, je préfère me coucher tôt en rentrant du travail pour me réveiller juste avant le match », raconte-t-elle. Deepty ne se limite pas à regarder ce sport ; la demoiselle aime en jouer également. D’ailleurs, lors de ses années à l’université, elle a participé à divers tournois. L’année dernière, elle a fondé l’équipe Virago, rameutant quelques filles qui partagent sa passion pour le football. Toutefois, elle déplore le fait que le « football féminin n’est pas assez valorisé à Maurice ». Sa dissertation, soumise à la fin de ses études supérieures, était d’ailleurs axée sur ce sujet. Intitulée « Indept study on female football players in Mauritius », celle-ci mettait en avant les difficultés que font face les footballeuses. « On ne soutient pas suffisamment les femmes qui ont choisi ce sport », constate-t-elle.

Zayenab Mandarun: au rythme de l’Euro et du jeûne

Sa passion pour le foot est mise à rude épreuve. Avec le Ramadan, Zayenab Mandarun doit fait un planning chronométré pour pouvoir voir les matchs de l’Euro cette année. Cette jeune femme de 22 ans travaille dans un centre d’appels et rentre tous les jours à 22 heures. Timing idéal donc pour se mettre en pyjama et attendre le début du match. Ensuite, il lui faut absolument trouver sommeil vite pour pouvoir se réveiller pour le « sehri ». [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"19973","attributes":{"class":"media-image aligncenter wp-image-34101","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"763","height":"429","alt":"260616-zayenab"}}]] Le temps de se remplir la panse rapidement et de faire ses prières, Zayenab est de nouveau au lit à 6 heures pour ensuite se lever à 10 heures. Cette course contre la montre, elle la fait tous les jours depuis le 10 juin. « Mais, c’est un réel plaisir d’être devant la télé et de voir ces matchs. Le foot chez nous, c’est une histoire de famille. C’est avec ma grande sœur que j’ai commencé à regarder le foot à l’âge de 5 ans », relate cette habitante de Vacoas. Les deux sœurs continuent à privilégier ces petits moments de détente avec leur père. « Ma mère aussi regarde d’habitude mais pas cette année car, avec le Ramadan, ça devient plus compliqué », ajoute-t-elle. Le week-end, dit-elle, l’ambiance est plus festive à la maison. « Nous allumons la télé plus tôt avant un match et commençons à préparer des gâteaux et des snacks pour passer la soirée », indique celle qui s’est aussi acheté le livre Panini et les stickers des joueurs.

Divya Murugesan:Contaminée par la fièvre footballistique

Depuis le début de l’Euro, sa vie n’est pas de tout repos. Divya Murugesan a dû sacrifier ses heures de sommeil pour pouvoir apprécier les rencontres du Championnat d’Europe. Et même si elle se couche à des heures tardives, la jeune femme se réveille à 6 heures tous les matins, travail oblige ! [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"20001","attributes":{"class":"media-image aligncenter wp-image-34102","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"811","height":"456","alt":"260616-divyua"}}]] « Dès que je rentre du boulot, j’allume la télé pour suivre le premier match du jour. Il m’arrive de rater la première mi-temps mais après, j’enchaîne avec celui de 20 heures. Après, je fais une petite sieste avant de regarder la dernière rencontre à 23 heures », souligne Divya qui profite ensuite de ses week-ends pour faire la grasse matinée. Au bureau, dit-elle, les conversations tournent autour du foot, tiens ! « Learning & Development Officer » chez Brinks, la jeune femme de 24 ans est entourée d’hommes étant la seule femme au bureau à parler du foot. « Le foot a été un bon moyen d’intégrer l’équipe de Brinks », indique-t-elle. Lorsqu’il lui reste du boulot, elle s’arrange pour le terminer à la maison afin de ne rater aucun match de l’Euro 2016. Divya Murugesan souligne que c’est à l’âge de 14 ans que son frère et son père lui ont contaminé avec la « fièvre footballistique ». « Je suis très proche de mon frère et, du coup, nous partageons aussi cette passion pour le football. De plus, nous sommes fans de Liverpool à la maison », argue notre interlocutrice.

Stacy Pondor: passionnée jusqu’au bout des ongles

On peut aimer le football sans être un garçon manqué. C’est ce que fait ressortir Stacy Pondor qui nourrit sa féminité et sa passion pour le foot. Grande fan de l’Angleterre, la jeune femme de 21 ans rate rarement les matchs de l’Euro depuis le 10 juin. C’est en compagnie de son frère et de son père, qu’elle suit de près l’évolution du Championnat d’Europe. [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"19974","attributes":{"class":"media-image aligncenter wp-image-34103","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"596","height":"335","alt":"260616-stacy"}}]] « Enfant, je regardais le foot avec mon frère et mon père. Je voulais savoir ce qui les intéressait et ils me racontaient comment ça se passe sur un terrain, et c’est ainsi que j’ai fini par aimer le foot », raconte-t-elle. Notre interlocutrice suit actuellement des cours d’ACCA ; ce qui fait qu’elle arrive à s’organiser pour suivre les matchs quotidiennement. « Je rate surtout les rencontres qui sont diffusées tard le soir. Mais, dès le lendemain, je me fais un devoir de regarder les rediffusions ou de me renseigner sur Internet pour connaître les scores et meilleurs buts du match », raconte-t-elle avec passion. Pourtant, elle fait partie d’une grande famille avec beaucoup de filles à la maison. Stacy a quatre petites sœurs, âgées de 8 à 17 ans. « J’aime la lecture et la musique, donc nous avons d’autres centres d’intérêt avec mes sœurs. Par contre, en ce moment, pour l’Euro, la télé est réservée pour les matchs uniquement, donc elles trouvent autre chose à faire dans leurs chambres », conclut Stacy avec le sourire.
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