- Une nièce : « C’est un crime d’une extrême violence »
Leur histoire d’amour s’est terminée en bain de sang. Après s’être liés d’amitié sur Facebook en 2023, Priscilla Vencanah, 47 ans, et Suraj Nalimoothoo, 49 ans, avaient choisi de se marier en toute discrétion en janvier 2024. Cela a marqué le début du calvaire de la quadragénaire, victime de violences domestiques. Un calvaire qui a culminé au meurtre. Mardi 24 décembre, aux premières heures, son corps ensanglanté a été retrouvé dans le garage de la demeure familiale des Vencanah, à la rue La Reine, Stanley. Suraj Nalimoothoo est passé aux aveux (voir plus loin).
Le jour du drame, Priscilla Vencanah rentrait du travail après un passage dans un salon de beauté. Elle souhaitait se préparer pour les festivités, ce qui aurait exacerbé la jalousie maladive de Suraj Nalimoothoo, qui l’accusait régulièrement d’entretenir des relations avec d’autres hommes. « Li ti extra zalou, li ti pe arsel Priscilla », raconte une nièce de la victime.
D’ailleurs, une semaine avant le meurtre, elle avait quitté le domicile conjugal une énième fois, revenant chez son père à Stanley. Ses proches rapportent qu’elle avait plusieurs fois déposé plainte pour violences domestiques au poste de police de Saint-Pierre. Malgré ces signalements, Suraj Nalimoothoo avait été relâché chaque fois. « Après de violentes disputes, souvent causées par la jalousie excessive de son époux, elle allait chez son père », explique-t-on.
Cependant, le jour du drame, Suraj Nalimoothoo s’est acharné sur son épouse, la poignardant à plusieurs reprises au visage. « C’est un crime d’une extrême violence. Linn gagn plizir kout kouto dan so figir », déclare la nièce de la victime. Priscilla Vencanah a succombé à ses nombreuses blessures, ainsi qu’à une fracture du crâne, selon l’autopsie.
Après avoir commis son crime, Suraj Nalimoothoo a quitté les lieux, abandonnant le corps sans vie de Priscilla Vencanah dans le garage familial. Les proches de la victime déplorent son absence de remords : « Linn kit li dan garaz, linn sove. Si li ti dir ki linn fer enn gran erer, ti kapav sey sap lavi nou fami », regrette une cousine.
Chez les proches de la victime à Stanley, Rose-Hill, la tristesse et la colère sont palpables. Ils affirment avoir toujours nourri des doutes à l’égard de Suraj Nalimoothoo, qu’ils considéraient comme dangereux, et avoir mis en garde Priscilla Vencanah.
Selon eux, Suraj Nalimoothoo aurait même proféré des menaces de mort durant sa cavale, ce qui les avait poussés à solliciter une protection policière. « Nou ti pe rod proteksion lapolis, akoz nou ti pe santi nou an danze. Li ti menas pou touy papa Priscilla », confie un membre de la famille.
C’est jeudi que l’habitant de Circonstance, St-Pierre, s’est présenté à la police de Montagne-Blanche, confessant son crime : « Monn touy mo madam. » Suraj Nalimoothoo a été remis à la Major Crime Investigation Team (MCIT), chargée de l’affaire, et placé en détention. Vendredi matin, il a été provisoirement inculpé devant le tribunal de Rose-Hill.
La police a récupéré des images de vidéosurveillance qui contredisent la version avancée par Suraj Nalimoothoo. Ce dernier avait plaidé la légitime défense. Ces vidéos montrent le suspect sur la scène de crime, effectuant plusieurs allées et venues avant de quitter les lieux avec un sac en plastique. Le conducteur du véhicule dans lequel il avait pris place, un ami du suspect, a affirmé ignorer l’agression mortelle et avoir simplement conduit Suraj pour voir son épouse.
L’enquête, menée sous la supervision du surintendant Vikash Seebaruth, se poursuit. Les enquêteurs s’attellent à reconstituer le fil des événements pour établir le rôle de Suraj Nalimoothoo dans cette affaire.
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