
L’enquête sur la Mauritius Investment Corporation (MIC) prend un tournant décisif. Après l’interrogatoire des six anciens membres du Board, les enquêteurs scrutent des documents sous scellés, notamment les procès-verbaux des réunions, pour élucider l’approbation controversée de Rs 2,4 milliards.
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Après l’interrogatoire des six anciens membres du Board de la Mauritius Investment Corporation (MIC), clôturé par l’audition de Louis Rivalland, ex-Independent Non-Executive Director, le mercredi 26 mars, les enquêteurs de la Financial Crimes Commission (FCC) se penchent sur un élément clé. Ils examinent minutieusement les documents placés sous scellés à la MIC, en particulier les Minutes of Proceedings des réunions du Board, avec une attention particulière pour celle du 5 février 2024.
Si Louis Rivalland et d’autres membres du Board interrogés affirment avoir donné leur aval pour une transaction ne dépassant pas Rs 2,1 milliards, les enquêteurs devront, dès la semaine prochaine, établir comment la somme finale de Rs 2,4 milliards a été validée lors de cette réunion, en contradiction avec les recommandations du MIC Investment Committee, qui préconisait un financement de Rs 2,1 milliards.
Dans cette optique, l’ex-Chief Executive Officer (CEO) de la MIC, Jitendra Bissessur, est déjà dans le viseur des enquêteurs. Arrêté à la mi-janvier par l’Anti-Money Laundering Unit (AMLU) du Central Criminal Investigation Department (CCID) dans l’affaire Menlo Park/Pulse Analytics, il sera convoqué à son tour au Réduit Triangle pour s’expliquer sur les zones d’ombre entourant le décaissement controversé de Rs 300 millions en faveur d’Apavou Hotels, propriété d’Armand Paquiry. En poste à la MIC depuis mars 2021, Jitendra Bissessur devra justifier plusieurs décisions prises sous son mandat afin d’évaluer son rôle dans cette affaire de malversation.
L’affaire prend une dimension plus complexe pour la FCC, qui, depuis la fin de cette semaine, oriente ses investigations vers une possible falsification des procès-verbaux du Board de la MIC. C’est du moins l’argument avancé par Louis Rivalland lors de son interrogatoire ‘under warning’, qui a duré presque 10 heures, le mercredi 26 mars. Ce dernier a catégoriquement nié toute implication dans l’approbation du décaissement des Rs 2,4 milliards (48 millions d’euros) pour l’acquisition de 70 % des actions d’East Coast Hotel Investment, propriétaire de l’hôtel Ambre, appartenant au groupe Apavou.
Louis Rivalland et les autres anciens membres du Board de la MIC – Mardayah Kona Yerukunondu, Neemalen Gopal, Swadicq Nuthay, Ragen Swaminathan et Hemlata Sadhna Sewraj-Gopal – ont été mis face aux éléments rassemblés par la FCC. Lors de leurs auditions respectives, les enquêteurs leur ont reproché d’avoir validé l’acquisition de 1 596 actions d’East Coast Hotel Investment pour Rs 2,4 milliards, alors qu’ils savaient que l’Investment Committee avait initialement fixé un plafond de Rs 2,1 milliards pour cette transaction.

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