Trouver une bonne idée, mettre son temps et sa carrière et sa sécurité financière en jeu pour mettre en œuvre cette idée. L’entrepreneur est avant tout une personne qui est prête à s’investir. Rencontre avec l’un d’eux.
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Détermination, discipline et innovation ont été les mots clés de sa réussite. Arnaud Michel est un jeune entrepreneur, âgé de 26 ans. Sa bonne idée à lui : investir dans la rénovation ainsi que le nettoyage complet de voitures. Le jeune homme raconte ses débuts dans le monde du travail.
« Pendant mes études en management et en entrepreneuriat à l’Université de Maurice, j’ai travaillé à temps partiel dans une compagnie de Car Wash. Peu de temps après, j’ai commencé à bien connaître le métier et à y prendre goût. Après mes études, j’ai voulu poursuivre dans cette direction, mais je voulais apporter quelque chose en plus. C’est alors que j’ai pensé à ajouter au nettoyage complet, l’option rénovation, qui comprend le garnissage et la peinture, entre autres. C’est ainsi qu’en 2014, Shine My Ride voit le jour à Vacoas », raconte-t-il.
Remettre à neuf votre véhicule, sièges, tapis, moquettes, plastiques, tableau de bord, charnières de porte, etc. sont les services qu’offre Shine My Ride. Pourtant cela n’a pas été facile pour Arnaud Michel de lancer son entreprise.
« Comme vous le savez à Maurice, c’est difficile de trouver un financement. Je suis d’abord allé dans les différentes institutions qui aident les jeunes à démarrer un business, mais cela prenait beaucoup trop de temps. Je me suis alors tourné vers des individus », explique-t-il.
À 23 ans, il savait déjà ce qu’il voulait faire. « Il était hors de question pour moi d’être chômeur. J’ai donc commencé à faire des rénovations et le nettoyage de véhicules à domicile. Maintenant j’ai un garage à Vacoas et j’ai quatre employés. Grâce à Internet et de bouche-à-oreille, j’ai pu me faire une clientèle qui a confiance en moi et dans la qualité de mon travail », raconte le jeune homme.
Bien installé depuis trois ans, le Shine My Ride a pris de l’ampleur, mais le jeune homme ne compte pas en rester là. « Je compte investir dans de nouveaux matériels et produits. Je veux être parmi les pionniers à utiliser ces appareils à Maurice », indique-t-il. Il conseille aux jeunes de ne jamais reculer devant un obstacle, car celui-ci peut devenir une expérience très enrichissante.
Le chômage touche-t-il beaucoup de jeunes ? Pourquoi ?
Meyhish Bissumbur
« Oui, certainement. La situation est évoquée à la radio et à la télévision. Je sais qu’il y a beaucoup de jeunes qui ont un diplôme universitaire, mais qui n’ont pas d’emploi. Néanmoins je sais que ceux qui sont les plus touchés ce sont les jeunes qui n’ont pas de diplôme. Les entreprises emploient ceux qui en ont et qu’elles n’ont pas à former. Selon moi, c’est la raison principale du chômage chez les jeunes. »
Yvan Perrine
« Oui. Je pense que c’est à cause de la faible création d’emploi. La demande de travail reste constamment plus élevée que l’offre. »
Sameehoullah Mosafeer
« La plupart des chômeurs sont principalement les jeunes. Ils n’ont pas d’expérience, il est donc difficile pour les entreprises de les embaucher. La famille aussi joue un rôle dans le chômage. Si les aînés sont au chômage, les jeunes ne se soucient pas de trouver un emploi. »
Pensez-vous que les jeunes ont assez de facilités pour devenir des entrepreneurs ?
Meyhish Bissumbur
« Je sais qu’il y a un gros travail qui est fait pour diminuer le chômage chez les jeunes. Il y a beaucoup de formations qui sont offertes aussi. Le problème vient bien souvent au niveau financier. Il y a des prêts que les banques offrent, mais les procédures sont compliquées. Il faut souvent une garantie et les entrepreneurs hésitent. »
Yvan Perrine
« Il existe de nombreux dispositifs d’aide à la création d’entreprises pour les jeunes. Néanmoins ils ne sont qu’une aide et non une garantie de réussite. Mis à part le coup de pouce financier, il serait peut-être utile de faire un suivi, au moins pendant un certain temps au début de la création de l’entreprise. »
Sameehoullah Mosafeer
« Il est assez difficile pour les jeunes de monter leur propre entreprise. Le principal facteur est le capital. En raison de leur manque d’expérience, c’est dur pour eux d’obtenir des prêts auprès des banques. Il faudrait un guide pour les aider. Si les jeunes ont une formation adéquate et les ressources, ce sera facile pour eux de lancer leur propre entreprise. Cela aidera à réduire le chômage. Pour mon restaurant, j’ai dû me tourner vers un ami qui m’a beaucoup aidé. Je trouve que l’entourage joue un grand rôle. »
Quelle est la solution ?
Meyhish Bissumbur
« Il y a beaucoup de choses qui sont faites pour que les jeunes trouvent un emploi, mais ce n’est pas suffisant. Il faudrait les encourager à ouvrir leur propre entreprise. Ce serait une façon pour eux de créer du travail à leur tour. À Maurice on encourage les entreprises à employer les jeunes. Je pense qu’il faudrait faire plus. Mettre une clause où les entreprises doivent obligatoirement avoir en moyenne 30 % de jeunes comme main-d’œuvre. »
Yvan Perrine
« Les jeunes ne s’intéressent plus vraiment aux métiers traditionnels. Il y en a, mais très peu. Il faudrait créer des entreprises qui intéressent les jeunes, comme la technologie. Voilà un domaine dans lequel excellent les jeunes et où il y a de nombreuses possibilités d’évolution. »
Sameehoullah Mosafeer
« En fournissant des programmes d’éducation et de formation pour trouver un emploi. Par exemple, le secteur des services touristiques est en progression, donner une formation aux jeunes pour leur faciliter l’obtention d’un emploi dans ce domaine est une idée à exploiter. En outre, l’âge de la retraite pourrait être revu pour que les jeunes trouvent un emploi. Il est aussi utile de motiver les jeunes à créer leur propre entreprise. »
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