« S’il y a eu faute professionnelle, les sanctions tomberont. Cela servira d’exemple aux autres afin qu’ils ne mettent pas en péril la santé et la vie des patients ». C’est ce qu’a affirmé une source au ministère de la Santé sur le cas de Mireille (*nom modifié). Cette dernière attend depuis plus d’un an les résultats d’une biopsie effectuée à l’hôpital SSRN à Pamplemousses.
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Le ministre Anwar Husnoo n’est pas content et l’a fait comprendre aux responsables de l’hôpital de Pamplemousses. Une patiente, en « traitement » pour une grosseur au sein depuis 2013, ignore toujours de quoi elle souffre. Il a fallu son intervention sur une radio privée, samedi dernier, pour qu’on remue ciel et terre pour retrouver son dossier et qu’elle bénéficie des traitements appropriés. Elle avait remarqué des saignements à son sein déformé par une grosseur qui n’a cessé de grossir depuis 2013.
Remonté par cette nouvelle affaire d’erreur médicale alléguée, le ministre suit la situation de près, explique un de ses collaborateurs. « Le ministre Husnoo se sent très concerné. Si des personnes n’ont pas assumé leurs responsabilités, il n’hésitera pas à sévir. Que cela serve de leçon pour tous et que le personnel ne joue pas avec la santé, la vie des patients », ajoute notre interlocuteur.
Mireille, elle, tente de garder la tête froide pour ses enfants et les membres de la famille, qui ignorent tout de sa maladie. « Je fais de mon mieux pour dissimuler ma souffrance et ma maladie pour ne pas les inquiéter. Mais mes enfants ont remarqué que je ne suis plus la même depuis quelque temps. » La quadragénaire est mère de trois enfants d’un an et demi à 16 ans. Son époux, conscient de la gravité de la situation est désormais anxieux quant à l’état de son épouse.
En 2013, après avoir découvert cette grosseur, Mireille décide de faire un test de dépistage du cancer du sein à l’hôpital SSRN. Après examen, elle obtient un rendez-vous pour une échographie. « On lui a indiqué qu’il n’y avait rien de grave ». Hélas, la petite boule grossit et déforme son sein. La différence était plus flagrante quand elle est tombée enceinte. Les médecins n’ont pourtant rien décelé d’anormal. Après son accouchement, le personnel lui conseille de ne pas allaiter le bébé avec le sein porteur de la grosseur. Elle subit une biopsie en février 2017. Depuis, elle attend les résultats prévus… ce mercredi 17 octobre.
« J’ai été à l’hôpital Victoria le lundi 15 octobre. On m’a dit de revenir ce mercredi, pour qu’on trouve mon dossier », dit-elle confiante. Malgré ce qu’elle a enduré, Mireille reste persuadée qu’elle recevra de meilleurs soins à Candos. Il a cependant fallu l’intervention d’un médecin du privé pour que Mireille sorte de son mutisme. « Il m’a dit qu’il ne pouvait se prononcer sur mon état sans biopsie, ajoutant que la forme de mon sein n’était pas normale. »
*prénom modifié
Shamima Patel : «Je suis outrée»
Outrée et choquée par le cas de Mireille, Shamima Patel de Breast Cancer Care espère que la patiente aura les traitements qu’elle mérite. « Aucune intervention chirurgicale n’est possible sans une chimiothérapie au préalable, si la grosseur que porte Mireille au sein s’avère une tumeur cancéreuse. Nous attendons ses résultats pour savoir quel traitement elle va bénéficier ».
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