Stéphanie Perrine dirige une modeste école maternelle à Baie-du-Tombeau. L’école, dûment enregistrée auprès du ministère de l’Éducation, est fréquentée par une vingtaine d’enfants. Stéphanie doit toucher une allocation de Rs 200 par tête par mois, soit Rs 4 000. Cette allocation lui a été supprimée depuis mars.
«Faute de recevoir ces Rs 4 000, je ne peux plus envoyer ma fille au collège depuis une semaine. Notre situation n’évoluera pas d’ici la fin du mois. Je n’ai ni argent de poche, ni rien à mettre dans son pain le matin. Elle ne peut aller à l’école avec du pain sec », déclare Stéphanie Perrine, 42 ans, d’une voix très émue.
Comment en est-elle arrivée là ? « Je vis séparée de mon compagnon et j’ai quatre enfants à ma charge. Je suis l’unique source de revenus. Avec ce que je touche, je dois payer le loyer (Rs 5 000 mensuel), les factures du CEB et de la CWA, acheter des provisions et autres. Quand on m’a coupé mes allocations de Rs 4 000 pour les enfants de la maternelle, c’est tout mon budget qui est débalancé. Le père ne donne pas un sou pour ses enfants. »
Stéphanie a trois filles âgées de 20, 16 et 12 ans, et un fils de 14 ans. « La benjamine est en Form I. Elle est une brillante élève et s’est classée 1ère aux examens du CPE à son école, l’an dernier. Mais voilà, je n’ai plus les moyens financiers de l’envoyer au collège. Mon fils, lui, continue d’aller au collège : mes camarades me donnent à manger, m’a-t-il dit. »
Stéphanie s’interroge sur le non-paiement de ses allocations de Rs 4 000. « Est-ce parce que j’ai changé d’adresse depuis janvier 2015 ? J’ai signalé le changement au bureau de l’Éducation, à Helvetia, mais ils n’ont fait aucune correction. Quand je me suis plaint auprès d’un officier de l’Éducation, il m’a répondu sèchement : “Si vous avez un problème d’argent, contactez la Sécurité sociale ! “Je ne réclame pas une aide sociale, plutôt ce qui m’est dû selon les règlements. Heureusement, ma mère me soutient autant qu’elle le peut. »
Son école maternelle est située 4, Mahatma Gandhi Road. « Les 19 enfants de l’école sont en majorité issus de familles pauvres. Certains parents me donnent Rs 400, d’autres Rs 300 par mois. Ils sont reconnaissants qu’on aide leurs petits à avoir une éducation. L’État doit verser Rs 200 par enfant tous les mois. Je suis une pauvre qui aide des pauvres, je compte 18 ans d’expérience dans ce domaine », souligne Stéphanie.
Alerté, le bureau du ministère de l’Éducation a fait savoir à la rédaction de Xplik Ou K qu’il ferait le nécessaire pour résoudre le cas de cette dame.
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