Faits Divers

Fausses promesses d’embauche: Des salaires jusqu’à Rs 85 000 offerts aux ouvriers

Veerazsing B. a été arrêté.
Désillusion pour environ 250 personnes. Ils croyaient avoir trouvé un homme de confiance pour leur trouver du travail à La Réunion et aux Seychelles. Au final, ils se sont laissé berner par Veerazsing B., un maçon de 44 ans. Cet habitant d’Eau-Coulée les aurait détroussés d’au moins Rs 1,7 million. À mardi après-midi, sept victimes s’étaient rendues à la police. Le suspect a été placé en état d’arrestation. Électriciens, maçons, cordonniers et autres ouvriers disent avoir été attirés par les conditions de travail que le pseudo agent leur a proposé, surtout avec un salaire de Rs 85 000 par mois. Une des victimes que nous prénommerons Steeve est âgée de 52 ans et est électricien. Cet habitant des Hautes Plaines-Wilhems songeait déjà à sa retraite après quelques années aux Seychelles. « Il y a deux mois, un ami qui travaille comme maçon m’a dit qu’il y avait un homme qui recrutait des travailleurs pour les Seychelles. Il m’a dit que la personne recherchait des électriciens et des plombiers », relate Steeve. « Avec un autre ami, nous sommes allés voir l’agent recruteur à son domicile. Il nous a expliqué que nous allions être hébergés dans des dortoirs chacun comprenant deux lits. Il a soutenu que notre salaire allait tourner aux alentours de Rs 85 000 (USD 2 700) », soutient l’électricien. Pour conforter les travailleurs dans leur choix, Veerazsing B. leur parle du contrat d’embauche. « Il nous a expliqué que notre contrat allait être renouvelé chaque année, mais il nous a donné la certitude que nous pouvions renouveler notre contrat jusqu’à cinq ans. » Pour Steeve et son ami, une telle opportunité ne se présentera pas de sitôt. « L’agent nous a affirmé que c’est la compagnie qui recrute qui se chargeait de payer notre billet d’avion. Nous n’avions qu’a donné Rs 700 pour des frais de papiers et un test médical », relate, pour sa part, Gerald (prénom fictif), l’ami qui avait accompagné Steeve. Les deux hommes n’ont pas hésité à mettre la main à la poche. « Je me suis dit qu’après cinq ans, j’allais rentrer au pays et prendre ma retraite avec les économies que j’aurais mises de côté », lâche Steeve, déçu. Mais l’offre n’est pas seulement valable pour les Seychelles. « L’agent recruteur nous a expliqué qu’il y avait une autre possibilité d’embauche à l’île de La Réunion », renchérit Steeve. Ainsi, de bouche à oreille, nombreux sont-ils qui se sont présentés devant la porte de Veerazsing B. « Cette fois, il nous a expliqué qu’il y avait de l’emploi dans une serre (plantation agricole close), avec à la clé un salaire de Rs 68 800 (1 500 euros). J’en ai informé mon fils et plusieurs membres de la famille. Il fallait débourser Rs 7 000. J’ai dû vendre un van pour pouvoir payer », soutient notre interlocuteur.

Une véritable aubaine

Pour Donald (prénom fictif), qui avait entrepris les démarches pour l’île de La Réunion, cette offre était une aubaine. « Il parlait avec gentillesse et était convaincant. Il nous proposait de vivre dans une région tranquille. C’était une véritable aubaine. J’ai effectué un premier paiement de Rs 4 000. Nous étions au moins 250 personnes qui ont entrepris les démarches auprès de l’agent », relève-t-il. C’est le mardi 15 septembre qu’elles étaient supposées se rendre à l’île sœur, selon les victimes. « Il nous a donné rendez-vous dimanche matin au Caudan ensuite à l’hôtel Saint-Georges à Port-Louis. Mais il ne s’est jamais présenté. Par la suite, il avait éteint son cellulaire. Nous sommes descendus à son domicile, mais il n’y était pas. » Après une journée d’attente, les victimes ont dénoncé Veerazsing B. à la police mardi. Le suspect a été placé en état d’arrestation. D’autres victimes sont attendues dans cette affaire. Pour l’heure, il n’a pas encore donné sa version des faits.

« Mon époux n’a rien fait »

L’épouse de Veerazsing B. est convaincue de l’innocence de l’homme qui partage sa vie. « Mon époux n’a rien fait », soutient-elle.  Son époux se serait également fait berner dans cette affaire, selon celle-ci. « Un homme a pris contact avec mon époux et l’a informé qu’il y avait de l’emploi aux Seychelles. Il a demandé à mon époux de travailler comme contremaître sur les chantiers des villas en construction », relate l’épouse. Par la suite, selon elle, l’homme dont elle dit ignorer l’identité a repris contact. « Il a dit à mon époux de dénicher des ouvriers pour les chantiers. Pour confirmer, il a téléphoné à des proches aux Seychelles qui lui ont confirmé ces opportunités d’embauche », ajoute-elle. « Mon époux a songé à ces ouvriers qui avaient du mal à joindre les deux bouts. S’il était vraiment coupable, il n’aurait pas donné à tous ces gens son vrai nom ou même les faire venir à la maison. S’il avait reçu Rs 1,7 million, il aurait déjà quitté le pays », lâche-t-elle. Veerazsing B. sera présenté au tribunal de Curepipe sous une
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