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Fausses garanties bancaires soumises au CEB : le Bangladais mis en cause par le patron de PAD Co contredit celui-ci

Alain Hao Thyn Chuan Ha Shun - qui a déjà été inculpé par l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) dans l’affaire St-Louis - sera de nouveau convoqué aux Casernes centrales dans les jours à venir.

En situation illégale, le maçon cueilli par le PIO lundi

L’équipe de l’ACP Hemant Jangi s’apprête à interpeller Alain Hao Thyn Chuan Ha Shun pour les fausses garanties bancaires que PAD Co a émises pour divers chantiers publics. Le Bangladais qu’il croyait hors du pays a réfuté ses explications.

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Manque de bol pour Alain Hao Thyn Chuan Ha Shun. Le Managing Director du défunt Phil Alain Didier Company, la société en bâtiments et travaux publics connue sur la place comme PAD Co, devra revoir sa version des faits dans l’affaire des fausses garanties bancaires soumises au Central Electricity Board (CEB) pour le projet de ferme éolienne à Plaine-Sophie. Le Bangladais qu’il pensait loin de Maurice et qu’il avait présenté aux limiers du Central Criminal Investigation Department (CCID) comme étant celui qui était chargé de soumettre ces documents a été retrouvé lundi par la Tracking Team du Passport and Immigration Office (PIO) dans un village du Nord.

En situation irrégulière dans l’île, ce maçon, recherché depuis le début de l’année, a fermement nié avoir eu un quelconque rôle à jouer dans cette fraude. Il a également réfuté les affirmations d’Alain Hao Thyn Chuan Ha Shun à l’effet qu’il aurait gravi les échelons au sein de PAD Co pour y occuper un poste administratif. Il a indiqué qu’il a, de tout temps, œuvré comme travailleur manuel pour la société fondée par Philippe Hao Thyn Voon Ha Shun. Il a ajouté avoir effectivement aperçu des personnes d’origine chinoise sur des chantiers, mais qu’il ne connaît nullement Alain Hao Thyn Chuan Ha Shun, ni ne l’a-t-il côtoyé à titre privé ou professionnel. 

Fils de Philippe Hao Thyn Voon Ha Shun, Alain Hao Thyn Chuan Ha Shun - qui a déjà été inculpé par l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) dans le dossier St-Louis - sera de nouveau convoqué aux Casernes centrales dans les jours à venir. Il devra non seulement s’expliquer sur les fausses garanties bancaires soumises au CEB pour le projet à Plaine-Sophie, mais aussi sur celles remises à des organismes de l’État, tels que la National Development Unit (NDU). Ces enquêtes, qui remontent au 30 novembre 2018, portent sur un préjudice d’au moins Rs 210 millions autour de cinq projets différents. 

Quatre de ces projets étaient financés par l’État et un dernier par des fonds privés. La HSBC avait saisi le CCID le 29 janvier 2020 pour signaler que PAD Co avait soumis de fausses garanties bancaires à la nouvelle tour de contrôle au Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport (SSRIA), à la Ramsoondar Prayag State Secondary School de Rivière-du-Rempart, aux travaux de réhabilitation de drains d’évacuation et de routes suite aux graves inondations qui avaient touché des villages au Nord et à un projet immobilier à Ébène. 

Le CCID a déjà entendu la direction d’Airports of Mauritius Ltd (AML) sur les deux garanties bancaires offertes par PAD Co à travers le consortium PADCO Endem pour un montant dépassant Rs 106 millions. PAD Co avait aussi fourni une fausse garantie bancaire de Rs 8,7 millions pour le projet Ébène Square et une autre d’un montant de Rs 3 millions pour le collège d’État Ramsoondar Prayag, entre autres. La NDU, de son côté, avait relevé des fausses garanties bancaires équivalant à plusieurs dizaines de millions de roupies qui lui ont été remises par PAD Co. 

Parmi les chantiers que cette société avait obtenus et qu’elle a dû abandonner par la suite figure le « Cruise Terminal » qu’elle pilotait avec la China Road and Bridge Corporation (CRBC). L’ABSA, anciennement Barclays, a accusé PAD Co, il y a exactement un an, d’avoir faussé une garantie bancaire de l’ordre de Rs 25 576 000 et une « performance guarantee » de Rs 9 186 000 sur ce projet estimé à Rs 770 millions. Des accusations similaires pleuvent contre cette société depuis l’éclatement de l’affaire Burmeister & Wain Scandinavian Contractor (BWSC), du nom de la firme danoise qui a avoué avoir graissé la patte à des « officiels mauriciens » dans le cadre du projet de réhabilitation de la centrale St-Louis afin de s’assurer qu’elle décrochera de futurs contrats du CEB. 

Comme annoncé dans la dernière édition du Défi Plus, Philippe Hao Thyn Voon Ha Shun sera entendu par l’ICAC dans le cadre de l’affaire BWSC. Un « money trail » réalisé par la Commission anticorruption a, en effet, révélé qu’une partie de l’argent viré par la société danoise à PAD Co a atterri dans les comptes de cet ancien champion de ping-pong qui officie comme président du Comité national olympique mauricien (CNOM). Il aura également à s’expliquer sur les fausses garanties bancaires auxquelles a eu recours PAD Co, société dont il a cédé les rennes à Alain Hao Thyn Chuan Ha Shun.
 

 

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