Fausse promesse d’embauche : il débourse Rs 170 000 pour un emploi à la SBM

Sandeep Beeharry ne pourra plus jouer le rôle d’agent recruteur. Soupçonné d’avoir fait une fausse promesse d’emploi au sein de la State Bank of Mauritius (SBM) à Hans (prénom fictif), un habitant du Sud, il a été mis sous les verrous.

Hans voulait à tout prix avoir un emploi stable et n’a pas hésité à débourser une importante somme d’argent. Et il a dû pour cela avoir recours à des emprunts. «Mone alle pran kas preter are fami pou mo donne li. Li pou extra difficile pou mo rembourse sa somme la. Pas ene ti kas sa », lâche Hans qui se sent aujourd’hui désabusé. Marié et père de famille, il était à la recherche d’un emploi stable comme bon nombre de Mauriciens. Auparavant, il était affecté dans un bureau de poste à titre de free-lance. Puis, il avait rejoint une firme engagée dans les paris hippiques. « Pas facile pour gagne ene bon travail », déplore-t-il. 

Entre-temps, le père de Hans avait fait la rencontre de Sandeep Beeharee. Ce dernier, au look bien soigné, projetait l’image d’un homme sérieux. Aussi connu comme Deepak et habitant Eau Coulée, il s’était présenté en tant qu’agent recruteur qui possédait un bon carnet d’adresses comprenant des hommes influents exerçant dans des institutions bien établies à Maurice. « Mo papa dire li ki mo pena travail. Et li dire li ki li pou kav faire démarche. » Sandeep Beeharee aurait ainsi promis au père de Hans qu’il pourrait intervenir auprès du conseil d’administration de la SBM pour que son fils y trouve un emploi. 

Pour pouvoir se joindre à l’institution bancaire toutefois, Hans devait débourser une somme d’argent. Selon Hans qui a porté plainte au Central Criminal Investigation Departement, l’agent recruteur lui a demandé la somme de Rs 170 000. Mais au bout de plusieurs mois d’attente, Hans devait se rendre compte qu’il avait été berné. « Lin roule nous pendant huit mois. Sak fois li dire nous dans ene mois pour gagne travail la. Ene soi-disant boss la bank ti telephone moi, ti koz zis en anglais avec moi. Sandeep ti dire nous li korek are boss la. Aster, nous penser li besoin ena encore complices », relate Hans. Lui et ses proches croient fermement alors que Sandeep est sincère. 

Jouer aux abonnés absents

Hans entame des démarches pour trouver de l’argent qu’il n’hésite pas à remettre à l’agent recruteur. « Ena coup, line prend Rs 30 000, noune faire virement bancaire pour paye li. Li tire pretexte, li dire encore pe passe dans board et qui directeur pas pe d’accord. » Hans et ses proches sont contraints de remettre d’autres sommes d’argent en diverses occasions. Au bout de huit mois, Hans réalise que les démarches n’ont guère avancé. Et l’agent recruteur commence à jouer les abonnés absents. Il devient de plus en plus injoignable. « Li commence arret prend call, nous alle guette li so lakaz mais li pas la, li jouer sauver », raconte Hans. En attendant, ses dettes s’accumulent. Il aura emprunté en tout Rs 170 000 à des proches et n’a pas les moyens de leur rembourser. 

Saisie de l’affaire, la Criminal Investigation Division de Rivière-des-Anguilles a procédé à l’arrestation de Sandeep  Beeharry. Traduit devant le tribunal de Souillac, ce dernier a été provisoirement inculpé d’escroquerie. Aujourd’hui, Hans, dépité et furieux, n’a qu’un souhait : celui de voir Sandeep Beeharry moisir en prison !