Dans une déposition consignée le 4 juillet au poste de police de Piton, Pooja (prénom fictif), âgée de 19 ans, relate le calvaire qu’elle a vécu durant la nuit du vendredi 30 juin.
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Son ex était supposé venir lui rendre ses effets personnels. Au lieu de cela, il l’aurait forcée à entrer dans sa voiture pour ensuite la conduire derrière un collège d’état, où il aurait tenté d’abuser d’elle. Devant le refus de la jeune femme, le policier se serait montré violent et l’aurait frappée, avant d’arrêter sa voiture près d’un cimetière, où il l’a menacée de mort. « Mo pou touille twa zordi », aurait-il proféré à l’encontre de Pooja.
Selon la jeune fille, le policier de 29 ans est affecté à la Northern Division de la police. Elle sortait avec lui depuis 2015 avec promesse de mariage. Cependant, la date du mariage a été plusieurs fois repoussée par son compagnon, sous prétexte qu’il avait des soucis financiers. Elle a vite compris que le policier la menait en bateau et a pris la décision de rompre avec lui sur le conseil de ses parents.
Comme elle avait laissé des vêtements chez son ex, elle lui a fait parvenir un texto afin de les récupérer. Le policier lui a répondu qu’il ferait le nécessaire au moment opportun.
Vendredi 30 juin, elle a reçu un appel de ce dernier, qui était de service, lui demandant de venir l’attendre près du poste de police pour que lui soient restitués ses vêtements.
Le policier en uniforme n’a pas mis trop de temps pour venir la rejoindre dans sa voiture. « J’ai remarqué qu’il n’y avait aucun vêtement avec lui. Il m’a tirée par le bras et m’a forcée à entrer dans la voiture, démarrant en trombe. Il s’est rendu à l’arrière d’un collège d’état, où nous avions l’habitude de nous rendre. Linn koumans rod gagn relasion ar mwa. Monn refize. Linn tap mwa kalot, linn lock laport loto pou mo pa gagn sorti. Linn amen mwa kot enn simin simitir e linn dir: Mo pou touy twa zordi. Mo ti pe plore bokou e mo ti pe gagn per. Lerla li finn rekondir mwa kot mo lakaz », raconte Pooja.
Mais ce ne fut pas avec tendresse, puisque son ex l’a balancée de la voiture, la laissant sur l’asphalte avant de repartir à toute vitesse. La scène s’est déroulée devant un motocycliste et l’occupant d’un véhicule, qui sont venus à sa rescousse. L’un d’eux a téléphoné au poste de police pour relater l’incident et un officier lui a conseillé d’appeler une ambulance.
Pooja a été blessée à la jambe et aux mains lors de sa chute. Cet incident a fait monter la moutarde au nez des personnes se trouvant sur les lieux. Le motocycliste, en bon Samaritain, a alors téléphoné au quartier-général de la Northern Division pour réclamer leur assistance. La police de Piton a répondu à l’appel et a conduit la victime à l’hôpital SSRN, où des soins lui ont été prodigués. Elle a affirmé avoir voulu déposer une plainte contre son ex au poste de police de sa localité, mais en vain. « Ban lapolis la dir pa kapav ar zot de la, tou kout mem problem. Gaspiyaz pran depozition. E zot finn refize », dit Pooja. Par ailleurs, au cours de la soirée, son ex a fait une entrée au poste de police par mesure de précaution contre Pooja, afin de se protéger contre toute allégation.
Pooja est fille unique et vit avec sa mère, qui travaille comme vendeuse. En septembre 2015, Pooja, âgée alors de 16 ans, avait téléphoné à la police suite à un feu qui avait pris dans des buissons à côté de sa maison. C’est ainsi qu’elle a fait la connaissance de son ex, qui était venu en compagnie d’un autre policier. Il avait pris son numéro de téléphone et ils sont devenus par la suite des amoureux. « Depuis l’âge de 16 ans, il me fait venir chez lui à l’insu de nos parents respectifs. Li finn bien kas poz ar mwa e kan mo mama ek so paran finn aprann sa, zot finn fer enn renion fami. Linn dir li pou marie ar mwa, me li fer fos a sak fwa. Li zis servi mo lekor », dit Pooja.
Nous sommes entrés en contact avec l’ex petit-ami de Pooja, qui a nié tous les faits qui lui sont reprochés. Il nous a priés de le rappeler le lendemain, puisqu’il assistait à des funérailles. Depuis, nous avons tenté de l’avoir au téléphone, mais il continue à jouer à l’abonné absent. Le responsable de la Northern Division a pris cette affaire au sérieux et une enquête approfondie a été initiée.
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