Farhad Aumeer alerte sur des “manipulations possibles” au Forensic Science Laboratory

Lors de la Prime Minister’s Question Time, le député du Parti travailliste, Farhad Aumeer, a interpellé le Premier ministre, Navin Ramgoolam, au sujet de possibles manipulations au sein du Forensic Science Laboratory (FSL). Ces inquiétudes concernent les analyses d’ADN liées à deux affaires, impliquant l’avocat Akil Bissessur et l’activiste politique Bruneau Laurette.

Farhad Aumeer affirme disposer d’informations laissant entendre des « interventions à haut niveau » visant à influencer les résultats d’analyse. Il a qualifié ces allégations de graves et réclamé des éclaircissements.

Réagissant à ces accusations, Navin Ramgoolam a admis avoir été informé de la situation et a promis une enquête approfondie. Le chef du gouvernement en a profité pour dénoncer les défaillances chroniques du FSL.

« Depuis dix ans, le Forensic Science Laboratory fonctionne de manière inefficace, provoquant des retards considérables dans la soumission des rapports d’analyse », a-t-il déclaré. Selon lui, ces retards impactent directement les dossiers transmis au Bureau du Directeur des Poursuites Publiques (DPP).

Navin Ramgoolam a rappelé qu’en 2010, une tentative de réforme avait été initiée avec le recrutement d’une directrice étrangère. Toutefois, cette dernière aurait été victime de harcèlement et de menaces, l’amenant à quitter ses fonctions en octobre 2011.

Des chiffres alarmants

Le Premier ministre a également présenté des statistiques préoccupantes. Sur 44 710 dossiers soumis au FSL entre janvier 2022 et novembre 2024, 39 836 ont été finalisés. Cependant, 4 874 affaires restent en attente, dont 3 640 liées à des affaires de drogue datant de décembre 2023 et 500 échantillons d’ADN non analysés depuis août 2024.

Face à ces chiffres, Navin Ramgoolam a souligné l’urgence d’une restructuration. « Nous devons impérativement restaurer la crédibilité de cette institution, qui joue un rôle central dans notre système judiciaire », a-t-il insisté.