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Fareed Barkhut : Bûcheron à 77 ans

Fareed Barkhut Fareed travaille toujours malgré ses 77 ans.

Cela fait 57 ans que Fareed Barkhu exerce comme bûcheron. Cet habitant de Bambous revient sur sa carrière.

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« De mémoire, je suis déjà monté sur un arbre qui faisait 100 pieds de haut. Et à cette hauteur, il est préférable de ne pas avoir le vertige »

Fareed Barkhut ne compte pas ranger sa tronçonneuse de sitôt. 

 

Assis sous un grand manguier, Fareed affûte les dents de sa tronçonneuse. Sous l’ombre de sa casquette, le bûcheron regarde les passants s’éloigner, comme pour remonter dans son passé. Un passé glorieux, dont Fareed est fier.

Nous sommes dans les années 1950. Le pays compte beaucoup de bûcherons. En effet, à cette époque, ce métier était très prisé, en raison de la fabrication du charbon. Fareed était alors un adolescent et il a, lui aussi, voulu être charbonnier.

Quand on est bûcheron, mieux vaut ne pas avoir le vertige.

« J’avais 12 ans, quand ce métier a vraiment commencé à m’intéresser. Quand on est charbonnier, il faut impérative-ment savoir couper du bois. J’ai donc commencé par couper les branches, avant de m’attaquer à de gros arbres. »

En 1985, avec la baisse de la production du charbon, Fareed prend la décision de vivre exclusivement de l’abattage des arbres. Avec le temps et le bouche à oreille, son professionnalisme lui permettra de travailler aux quatre coins du pays.

« Les gens de diverses régions me contactaient. Je parcourrais parfois plusieurs kilomètres pour abattre des arbres. Je pense que mes clients ont toujours su apprécier mon professionnalisme. »

Il y a pas si longtemps, Fareed grimpait aux arbres facilement. 

Et pour cause ! Il suffit que Fareed regarde un arbre pour savoir de quel côté il va tomber. « L’œil du bûcheron s’aiguise avec l’expérience. Ainsi, très vite, j’ai pu savoir dans quelle direction l’arbre abattu allait tomber. »

À l’époque, les arbres s’abattaient à la hache. « Dépendant de la taille de l’arbre, je pouvais prendre une journée pour le mettre à terre et encore une journée pour le débrancher. Tout cela se faisait à l’huile de coude, parce que les tronçonneuses n’existaient pas encore. Et quand elles ont fait leur apparition sur le marché, j’étais l’un des premiers bûcherons à m’en acheter une à Rs 1 500. »

De plus, si abattre un arbre est un art, pour Fareed c’est aussi une gymnastique. « Plus jeune, je pouvais m’accrocher sur une branche la tête en bas pour en couper une autre. Je pouvais aussi me balancer d’un arbre à l’autre à l’aide d’une corde. Avec l’âge, le corps ne suit malheureusement plus. Par contre, j’accompagne toujours mes hommes à chaque sortie. S’ils ont la force, ils ont toujours besoin de mes conseils pour effectuer des travaux sans reproches et, surtout, pour ne pas se blesser. »

Couper un arbre requiert du jugement.

Par ailleurs, pour être un bon bûcheron, il faut aussi ne pas avoir le vertige. « Quand il s’agit d’élaguer, il faut dans bien des cas, grimper sur l’arbre. De mémoire, je suis déjà monté sur un arbre qui faisait 100 pieds de haut. Et à cette hauteur, il est préférable de ne pas avoir le vertige. » Et Fareed en sait quelque chose.

« J’ai perdu l’usage de l’œil droit. C’est arrivé alors que je coupais un arbre, quand un morceau de l’écorce est venu se nicher dans mon œil. Avec le temps, la blessure s’est infectée et ma vue a baissé. Aujourd’hui, je ne vois plus rien de cet œil. »

Qu’en est-il du prix ? « L’abattage d’un arbre varie de Rs 3 000 à Rs 50 000. J’ai demandé ce prix pour abattre un grand figuier banian, il n’y a pas si longtemps. »

 

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