Faizal Jeeroburkhan : «Il y a un feu sous la cendre» 

Est-ce que la révocation de Vikram Hurdoyal provoquera des remous au sein du Mouvement socialiste militant (MSM) ? Quelles répercussions cette décision aura-t-elle sur l’échiquier politique ? Autant de questions qui se posent depuis dimanche soir. Les avis des observateurs politiques divergent sur le sujet. 

Faizal Jeeroburkhan estime que la révocation du ministre de l’Agro-industrie et de la Sécurité alimentaire risque de créer un certain « désordre » au sein du MSM. « Cela semble montrer qu’il y a un feu sous la cendre. Les soucis de Hurdoyal ont commencé avec l’affaire Jeewooth. Il avait commis une erreur en publiant quelque chose qu’il n’aurait pas dû. Il devait sans doute penser à démissionner en publiant ces messages d’adieu. Cela a dû faire agir le Premier ministre. Toutefois, la façon dont se sont déroulées les choses est intrigante », estime-t-il. 

Selon lui, le chef du gouvernement aurait, comme le disent des bruits de couloir, pris la décision de révoquer son ministre de l’Agro-industrie et de la Sécurité alimentaire parce qu’il serait en contact avec le leader des rouges, Navin Ramgoolam. « Cela a été démenti par Vikram Hurdoyal. Il semblait sincère quand il a dit ne pas être en contact avec le leader du Parti travailliste. Toutefois, c’est étrange que le Premier ministre prenne une décision aussi drastique », fait ressortir Faizal Jeeroburkhan. 

Il se désole aussi de la façon de procéder du Premier ministre qui a décidé d’agir alors que Vikram Hurdoyal n’était pas au pays. « Un autre aspect frappant est qu’il a été révoqué pour une petite affaire alors que d’autres ministres sont en fonction malgré des affaires plus sérieuses et graves. Je trouve cela inacceptable. Je suppose que cela aura un impact car Hurdoyal est très actif sur le plan social. Il est un modèle de simplicité », dit l’observateur. 

Il avance cependant que le ministre est critiqué pour sa capacité de gestion. Il cite l’exemple de Vikram Hurdoyal alors qu’il était à la tête de la Fonction publique. « Il avait évoqué un manque d’effectif. Il disait qu’il fallait recruter 6 000 personnes pour un service plus efficace. Après ce qu’il a dit, rien ne s’est passé. Quand il a atterri au ministère de l’Agro-industrie et de la Sécurité alimentaire, il y a encore eu des failles. Le dossier des oignons et des pommes de terre montre qu’il n’est pas un ministre compétent. Sur le plan social, il peut être bon, mais en termes de compétence en tant que ministre, cela laisse beaucoup à désirer », dit-il. 

Après la révocation de Vikram Hurdoyal, Faizal Jeeroburkhan souligne qu’il est difficile de prédire comment la majorité agira. « On se demande si le gouvernement essaiera de le dénigrer ou de tirer sur tous les mauvais dossiers comme cela a été le cas pour Sherry Singh. Or, ce n’est pas correct de le dénigrer pour essayer de gagner des points », estime-t-il. 

Il avance qu’il y a d’autres feux qui couvent sous la cendre dans d’autres circonscriptions. Il indique que ces situations peuvent devenir « explosives ». « Le PM doit pouvoir gérer cela avec une certaine flexibilité et ne pas jouer les matadors, mais qu’il naviguera plutôt avec des problèmes pour relever d’autres circonscriptions. C’est également un signal qu’a voulu envoyer le PM pour démontrer son aversion pour Navin Ramgoolam. » 

Selon lui, les autres membres comprendront qu’un rapprochement avec ce dernier est inacceptable. « Il peut accepter autre chose mais pas cela », déclare notre intervenant. 

Quant à Jack Bizlall, il exprime son indifférence quant à savoir si les membres du gouvernement démissionnent ou sont expulsés. « À plusieurs reprises, j’ai dit que ce gouvernement ne devrait pas continuer à diriger le pays. Néanmoins, j’espère qu’il y a une bonne raison derrière l’expulsion du membre en question. Cela suscitera la peur au sein du gouvernement, incitant les membres à se soumettre au leadership de Pravind Jugnauth », prédit l’observateur.