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Faizal Jeeroburkhan : «Il faut un leadership politique calqué sur la notion d'une île Maurice avant-gardiste»

La cohésion sociale a été jusqu'ici la force du pays.

Maurice s'apprête à célébrer le 56e anniversaire de son indépendance et le 32e anniversaire de son passage au statut de République. Au fil des années, le pays a connu des hauts et des bas dans divers domaines. Cependant, sur le plan social, malgré une certaine fragilité en tant que nation multiraciale, le vivre-ensemble et la construction nationale ont prévalu pendant toutes ces années.

Le vivre-ensemble est une condition indispensable pour le développement social, économique et environnemental de notre pays. C'est ce que pense l'observateur Faizal Jeeroburkhan. Selon lui, il s'agit d'un environnement où les citoyens jouissent de leurs libertés individuelles et de l'égalité des chances pour tous (level playing field), se sentent impliqués et respectés, et sont capables de réaliser leur potentiel.

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Mauricianisme 

« Cela favorise le sentiment d'appartenance, de patriotisme et du mauricianisme, qui sont des éléments essentiels dans une société multiculturelle exposée aux risques de tensions communales. Le nation-building est primordial pour la promotion d'un développement équilibré et durable, pour un partage équitable du gâteau national, pour la paix sociale, pour améliorer la vie des citoyens et pour faire face aux menaces économiques externes », indique notre interlocuteur.

Épanouissement

Faizal Jeeroburkhan ajoute que pour l'épanouissement futur de notre pays, nous devons à tout prix préserver et consolider ces attributs. « Pour cela, il faut un leadership politique calqué sur la notion d'une île Maurice avant-gardiste, une démocratie participative, des institutions dépolitisées, indépendantes et performantes, des dirigeants intègres, compétents et capables, de la bonne gouvernance, de la transparence, de la redevabilité, de la méritocratie, de l'inclusion, etc. aussi bien que l'absence de népotisme, de favoritisme, de fraude, de corruption, d'impunité et d'abus de pouvoir, entre autres », estime ce dernier.

Confiance

L'observateur ajoute qu'il faut que les citoyens aient davantage confiance dans la classe politique et les institutions publiques. Faizal Jeeroburkhan avance que ces dernières doivent opérer avec plus de professionnalisme, d'efficacité et d'efficience basés sur la recherche, l'innovation, les technologies nouvelles, la coopération régionale et internationale, etc. « Le bien vivre-ensemble dépend aussi des valeurs morales et citoyennes véhiculées par les dirigeants politiques, le système éducatif, le Parlement, le judiciaire, les sociétés socio-culturelles et autres », dit-il.

Division mondiale

Pour sa part, l’observateur Jack Bizlall revient sur l’année 2024 qui est une année marquée par la division du monde entre deux blocs capitalistes autour, d’une part, les USA et l’Europe et, d’autre part principalement la Russie, la Chine et l’Inde. « Cette situation est alarmante et peut déclencher non pas une guerre économique ou une guerre froide, mais un vrai conflit militaire surtout avec comme vectrices de la guerre en Ukraine et celle de la bande de Gaza », met-il en garde. 

Construction

Jack Bizlall estime que, dans le cadre d’un débat interne sur le « vivre-ensemble » et la « construction de la nation » il faut avant tout changer de cap immédiatement par rapport à Diego Garcia et à Agalega. « Il y a un risque d’être impliqué dans cette guerre déjà annoncée, en tant que cobelligérant. On ne devra pas récupérer Diego Garcia pour louer la base militaire aux USA ou permettre le transit ou le stockage d’armes à Agalega », souligne ce dernier. 

Nation 

Par ailleurs, il affirme que sur le plan de la construction de la nation, la question ne se pose plus. « Nous n’avons jamais constitué une nation dans le cadre politique du terme et c’est une notion dépassée par l’histoire depuis la destruction du mur de Berlin. Le nationalisme a assez fait de dégâts. C’est un réel danger. Les frontières tombent et la mondialisation de l’économie ouvre la voie au libre mouvement des populations à travers le monde », met-il en avant. 

Jack Bizlall pense qu’il nous faudra trouver des solutions aux nombreux départs des jeunes Mauriciens vers l’étranger et les arrivées encore plus nombreuses des étrangers à Maurice. 

Changement

« Nous, les Mauriciens, les Rodriguais, les Chagossiens et les Agaléens devrons nous entendre pour ce changement majeur. Heureusement, nous avons un fond commun de civilisation impressionnant en ce qu’il s’agit du vivre-ensemble et nous ne sommes pas des xénophobes, et encore moins des nationalistes  », avance-t-il. 

Nouvelle Constitution et Deuxième République

L’observateur estime néanmoins qu’il faut à tout prix opter pour une vraie constitution républicaine – passer à la Deuxième République. « Il ne faut pas laisser ce dossier important entre les mains des dirigeants politiques, ils vont faire valoir leurs opportunismes et leurs pratiques manœuvrières et électoralistes », lance notre interlocuteur. 

 

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