Live News

Facebook: vigilance accrue

Le ministre Roshi Bhadain annonce des contacts avec Facebook pour prévenir des atteintes à « l’harmonie sociale » à Maurice. Mais les choses sont loin d’être aussi simples que pourrait laisser entendre le ministre.
[panel contents="C’est à partir d’une adresse ‘Internet Protocole’ qu’on peut identifier le matériel par lequel quelqu’un se connecte à l’Internet. Routeur, ordinateur, modem ou smartphone, la connexion se fait par adresse unique assignée individuellement ou par l’administrateur d’un réseau local. Avec des logiciels, la Cyber Crime Unit peut trouver l’adresse physique ou le propriétaire d’un mobile grâce à l’IP individuelle." label="IP: virtuelle mais réelle" style="info" custom_class=""]
La série d’actes de vandalisme perpétrés récemment dans le Sud, qui a entraîné des dérapages sur les réseaux sociaux, dont Facebook, incite l’Etat à plus de vigilance sur la toile. Le ministre de la Technologie et de la Communication, Roshi Bhadain, a annoncé le vendredi 9 octobre une collaboration prochaine entre les autorités mauriciennes, Facebook et l’État de Californie, pour combattre les risques de tels dérapages et d'atteintes à l’harmonie sociale.
« Une équipe se penche sur ce dossier, composée de l’Attorney General et de représentants de l’ICTA, de l’IBA, et de la Cyber Crime Unit de la police. Avec les dérapages sur Facebook, il faut des règlementations. Nous sommes en contact avec Facebook et le Parquet prépare un projet d’entraide judiciaire avec l’Etat de Californie pour contrôler des contenus nuisibles sur Facebook et d’autres réseaux sociaux. Nous n’allons pas tolérer des dérapages qui menacent l’harmonie sociale de Maurice. Il nous faut protéger nos acquis », avertit Roshi Bhadain.
Si, à Maurice, la détection d’utilisateurs malintentionnés sur réseaux sociaux est fort possible (voir hors-texte), comme attestée par l’arrestation de quelques personnes suite aux troubles survenus dans le Sud, ce n’est pas évident dans le cas de ceux résidant à l’étranger ou qui utilisent localement le Virtual Private Network (VPN) (voir hors texte). « Facebook est en mesure d’identifier les IP de tous ses utilisateurs. Au premier trimestre 2015, il comptait 1,49 milliard d’abonnés. Les autorités mauriciennes doivent être en mesure de prouver la pertinence d’une telle demande à Facebook, qui n’a aucun intérêt commercial, pour qu’elle coopère. Avec l’administration judiciaire de Californie, les procédures sont coûteuses et prennent beaucoup de temps », nous explique une personne très au courant du fonctionnement de Facebook. Elle estime cependant que les administrateurs de groupes de discussion doivent montrer plus de responsabilité . Si pour les ‘Fans Pages’, il y a une modération en amont, avec possibilité de filtrage, les ‘Groups’ sont souvent laissés sans surveillance renforcée par les administrateurs. « Il nous faut une organisation indépendante qui puisse intervenir sur des échanges entre utilisateurs et prévenir des dérapages. Et même alerter les autorités en cas de récidive. Mais cela doit se faire dans les plus brefs délais. Un dérapage en entraîne malheureusement beaucoup d’autres », dit notre interlocuteur. [padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1]

Propos «racistes» sanctionnés en 2014

En juin 2014, Krishnee Bunwaree a écopé d’une amende de Rs 25 000 pour avoir publié des commentaires jugés « sectaires » sur Facebook en 2012. Shesad Dowlut, un receveur d’autobus, avait également été arrêté. Ils étaient poursuivis pour avoir transgressé l’article 46 (h) de l’Information and communication Technologies (ICT) Act 2001 sous la charge de « using an information and communication service for the transmission of a message likely to compromise public order ». Si Krishnee Bunwaree était accusée d’une charge, Shesad Dowlut devait en répondre de six.

Quelques pays ayant eu recours à l’interdiction

Lors du dixième anniversaire de Facebook en 2014, le magazine Index on Censorhip a publié une liste de pays où il avait déjà été banni.
 

La Chine

Le ‘firewall’ chinois a interdit Facebook en 2009 lors des émeutes d’Ürümqi. Depuis, le Parti communiste contrôle Internet. Techniquement, l’interdiction sur Facebook a été enlevée en 2013.
 

Le Bangladesh

La publication d’une caricature sur Facebook a entraîné un arrêt complet du réseau Internet en 2010. Depuis, l’Etat mène une surveillance sur du contenu blasphématoire.
 

Maurice

En 2007, quand un faux profil du Premier ministre a été découvert sur Facebook, ce réseau a été bloqué. L’accès intégral a été rétabli le lendemain.
 

Le Pakistan

Des caricatures en 2010 ont entraîné la fermeture de Facebook pendant deux semaines. Les comptes individuels sont surveillés de près pour identifier du contenu blasphématoire.
 

La Turquie

Les autorités turques ont ordonné en avril 2015 le blocage de Twitter, Facebook et YouTube pour cause de photos « inappropriées ». C’est le premier blocage de grande ampleur des réseaux sociaux depuis celui décrété en 2014 pour empêcher la diffusion d’accusations de corruption.

<
Publicité
/div>
Reconnaissant les faits en cour, ils ont présenté des excuses plaidant une « une erreur de jeunesse ». Shesad Dowlut a écopé d’une amende de Rs 300 000. Il faut noter que toute personne en effraction par rapport à cette loi est passible d’une amende ne dépassant pas Rs 1 million et d’une peine de prison ne dépassant pas cinq ans. [padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1]

VPN: à partir d’ici mais d’une adresse ailleurs

Le VPN est un système permettant de créer un lien direct entre des ordinateurs distants. On l’utilise notamment dans le milieu de l’offshore et pour le ‘cloud computing’. Un serveur VPN permet d'accéder à des ordinateurs distants comme si on est connecté au réseau local. On peut ainsi avoir un accès au réseau interne (intranet) et l’Internet. Il dispose souvent d’un pont pour accéder à un réseau à l’étranger, ce qui permet de changer l’adresse IP source. Cela rend difficile l’identification et la localisation de l’ordinateur émetteur. Cependant, le prestataire du service VPN dispose généralement d’informations permettant d’identifier l’utilisateur, mais cela exige une demande formelle auprès de l’autorité concernée du pays où est basé le service quand on sait où chercher.

Related Article
 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !