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Face à la hausse constante des prix : les nouvelles tendances d’achat des Mauriciens 

Les consommateurs sont beaucoup plus prudents dans leurs achats.

Depuis le début du mois de juillet marqué par une flambée des prix, principalement en raison de la fin des subventions, de nouvelles tendances d’achat se dessinent dans les grandes surfaces et même dans les petites boutiques de quartier.

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1.  Opter pour les produits les moins chers 

Avec la montée en flèche des prix, la priorité des consommateurs demeure l’alimentation. Or, ce sont surtout ceux des denrées de base qui ont pris l’ascenseur. Le prix de l’huile, par exemple, a subi une majoration de 100 %. Celui du lait en poudre a grimpé de 40 % à 50 %. Ceux des grains secs ont crû de plus de 10 %. 

« Dans pareille situation, les consommateurs sont condamnés à dépenser le moindre sou avec beaucoup de prudence. C’est une période d’austérité où il faut absolument se serrer la ceinture », explique Suttyhudeo Tengur, président de l’Association pour la protection de l’environnement et des consommateurs. 

2. Comparer les tarifs chers 

Chez Super U, les clients ont tendance à choisir les produits alternatifs les moins chers. C’est ce que note Yannick Lew Yew Yim, le responsable de qualité. « Beaucoup de consommateurs n’adhérent plus à leurs marques préférées », soutient-il. 

Même constat dans l’un des supermarchés Winner’s. « Nous ne pouvons pas dire que les ventes ont chuté.  Les Mauriciens continuent de faire leurs achats car ils doivent consommer pour vivre. Cependant, nous constatons qu’ils sont plus prudents dans leurs dépenses », explique un manager.

Il trouve que les clients passent plus de temps à faire leurs courses car ils comparent les prix afin de trouver les marques les moins chères. « Il y a, par exemple, une hausse des ventes de pâtes produites localement et une baisse au niveau de celles qui sont importées et qui coûtent plus cher. »

3.  Acheter au « détail »

Baisse draconienne des ventes dans les boutiques du coin. C’est ce qu’observe Sutcheedanand Dussoye, Acting President de la Shop Owners’ Association. « Depuis que le prix du litre d’huile a doublé, nous constatons que les clients n’achètent plus le carton qui contient quatre sachets. Ils préfèrent acheter au détail, c’est-à-dire un ou deux sachets, dépendant du budget dont il dispose », dit-il. Idem pour les grains secs. « Au lieu d’acheter un sachet de 500 g de lentilles noires, ils en achètent pour 250g voire un quart », soutient-il.

Excluant légumes, viande, poulet et poisson : un caddie moyen coûte Rs 8 000 à Rs 10 000 

Selon les grandes surfaces interrogées, la somme que dépense un ménage pour l’achat des produits alimentaires et d’autres articles de nécessité continue de grimper même si le nombre de produits achetés, lui, est en baisse. Actuellement, il faut compter en moyenne Rs 8 000 à Rs 10 000 pour un caddie à la fin du mois. Ce montant ne comprend pas l’achat de légumes, de viande, de poulet et de poisson. 

Pour Suttyhudeo Tengur, il est très difficile de faire une comparaison entre la situation telle qu’elle est maintenant à celle qui prévalait trois à six mois de cela. Il souligne que les données ont changé, faisant remarquer qu’il ne se passe pas un jour où il n’y a pas d’augmentation de prix. « J’estime que la corbeille ménagère a augmenté par au moins 75 % par rapport au récent passé », dit-il. 

Sutcheedanand Dussoye : « Nous ne sommes plus en mesure de vendre à crédit » 

Si les boutiques du coin ont toujours la cote, c’est principalement pour les facilités de crédit offertes à leurs clients. Mais bon nombre d’entre elles n’arrivent plus à proposer ce service. « Avec la cherté des produits de base, nous ne sommes plus en mesure de vendre à crédit. Il nous faut désormais un plus gros budget pour pouvoir acheter des produits auprès des fournisseurs et remplir nos boutiques », explique Sutcheedanand Dussoye, Acting President de la Shop Owners’ Association. 

Il poursuit qu’à titre d’exemple, il fallait autrefois compter Rs 5 000 pour l’achat de 25 cartons d’huile. Désormais, déplore-t-il, avec la fin des subventions, il faut débourser au moins Rs 10 000 pour le même volume. « Si nous vendons à crédit, nous ne pourrons pas continuer d’opérer », dit-il. Mais il dit que des exceptions peuvent être faites dans certains cas urgents. 

 

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