Face cachée : la main verte de Dana Chengan

Son mandat a été étendu de quelques mois. À l'aube de sa retraite du travail social, Dana Chengan, chairman du Macoss, qui compte près de 44 ans de carrière, déroule son parcours et dévoile ses passions.

63 ans, et 44 consacrés au social. Dana Chengan n’en démord pas : sa plus grande passion reste cette envie et ce besoin continus de venir en aide à son prochain. Ce Farm Manager chez ENL Agri Ltd, habitant de Camp-Diable, a durant de longues années contribué au développement de sa région. De par son métier, l'élevage des animaux n'a aucun secret pour lui. Au fil de ses expériences et de ses rencontres, donner de sa personne est devenu une seconde nature pour lui. Et c’est avec bonheur que Dana occupe le fauteuil de chairman du Mauritius Council of Social Services (Macoss).

Il raconte son enfance. « Je suis l’aîné d'une fratrie de 10 enfants et à 18 ans, j’ai dû travailler car mon père et moi étions les seuls à subvenir aux besoins de la famille.» En 1974, Dana Chengan décroche un emploi de clerc sur la propriété de Savannah. Amoureux de chiffres, il suit parallèlement des cours en comptabilité. « À cette époque, la région était plutôt difficile et les adolescents avaient besoin d'encadrement.» Il se retrouve alors à donner des leçons particulières aux jeunes de la localité. Conquis par le social, c’est le début d'une grande histoire d'amour pour Dana.

Actif dans les clubs sportifs, les associations qui œuvrent pour les pauvres, et les clubs littéraires, il décide durant la même année de participer aux élections du Village Council. « On me voyait alors comme une étoile montante et on me sollicitait pour aider à l'épanouissement du village. » Peu après, il est élu vice-président du District Council et malgré son jeune âge, il parvient à faire entendre sa voix.

En 1988, Dana Chengan intègre la Jeune chambre économique. Il est vite propulsé à la tête de la cellule de Quatre-Bornes avant d'être nommé sénateur. Ensuite, il entre au Macoss et siège comme président en 2005. « Il y avait pas mal de problèmes à résoudre au sein de l'organisation.»  En 2012, il prend congé du MACOSS afin de laisser la place aux autres. Rongé par un sentiment d’inaccompli, il relance son projet de centre de formation à Moka en 2015. Il l’a enfin finalisé cette année. « C'était mon bébé et aujourd'hui, je peux partir l'esprit tranquille. »

Homme de terrain, homme de jardin

Le travail de terrain n'a jamais cessé pour Dana. Outre ses responsabilités auprès du Macoss, il est membre exécutif de l'association EDYCS Mauritius. Également formateur, il n'hésite jamais à venir en aide aux jeunes qui veulent un coup de pouce sur la mise en œuvre de leurs projets. C'est d'ailleurs avec émotion qu'il parle de ceux qui viennent le voir le cœur rempli de reconnaissance. « J'ai vu des jeunes du quartier, issus de familles défavorisées, exceller par la seule force de leur conviction ».

C’est aussi un homme qui aime jardiner. En effet, pas un jour ne passe sans qu'il troque ses chaussures pour des bottes en caoutchouc. Toutes les occasions sont bonnes à consacrer à sa passion pour les plantes. Il peut en parler pendant des heures.

« Je compte au moins une bonne cinquantaine de variétés de plantes dans mon jardin dont certaines ont des vertus médicinales. » Le sexagénaire ne plante pas seulement pour son propre plaisir mais aussi pour offrir aux autres. « J’en donne régulièrement aux ONGs et à des connaissances. »

Dana pratique aussi le reiki et la méditation transcendantale à laquelle il consacre ses matinées. « Cela me permet de me ressourcer pour la journée et m'aide à mieux gérer le stress. » Aujourd'hui, après de longues années de sacrifices et de travail acharné, Dana a décidé de lever le pied. « J’ai 63 ans, je prends du recul et cela me permet de passer du temps avec ma famille notamment mes deux filles, mon dernier âgé de 15 ans et mes petits-enfants. »