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Face aux pics record de consommation : le CEB contraint de puiser dans ses réserves énergétiques… à prix fort

Les turbines à gaz étaient Initialement conçues pour les urgences et les pics de consommation.
  • Les Independent Power Producers également fragilisés

Le Central Electricity Board (CEB) est sur la corde raide, confronté à une situation sans précédent. Il doit puiser massivement dans ses réserves énergétiques. Depuis une décennie, jamais l’organisme n’a autant eu recours aux turbines à gaz pour répondre à la demande croissante en électricité. 

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Le recours accru aux turbines à gaz pose un véritable problème. Ces unités sont censées être utilisées en cas d’urgence ou pour absorber les pics de consommation, mais elles deviennent désormais un levier de production incontournable. Le gouvernement et le ministère de l’Énergie s’inquiètent de cette tendance, car si elle se poursuit dans les semaines à venir, le CEB pourrait se retrouver dans une situation critique.

Face à cette situation, le ministère a demandé au CEB et à l’Energy Efficiency Management Office (EEMO) d’élaborer un plan d’action national pour la maîtrise de la demande énergétique, en marge de la Journée de l’efficacité énergétique prévue le 6 mars.

L’incertitude qui pèse sur le secteur énergétique s’accentue avec l’aggravation du dérèglement climatique. Les températures élevées, qui devraient persister en février, exercent une pression supplémentaire sur la demande en électricité. Mercredi 22 janvier, un record historique a été atteint à 21 heures : la consommation a grimpé à 545,7 MW, éclipsant largement le précédent pic de 528 MW. Cette envolée, anticipée initialement pour février avec un seuil estimé à 544 MW, souligne la fragilité du réseau et laisse entrevoir des tensions accrues dans les prochaines semaines. 

La situation est d’autant plus préoccupante que la tendance ne semble pas près de s’inverser. Les prévisions météorologiques annoncent des vagues de chaleur persistantes, ce qui signifie que la demande en électricité restera élevée. De plus, avec la prolifération des climatiseurs et autres équipements énergivores, la consommation des ménages et des entreprises continue de croître. Mais certains ingénieurs du CEB se demandent si l’organisme peut encore se permettre de puiser dans ses réserves énergétiques issues des turbines à gaz. 

Impact financier lourd

Au-delà des risques opérationnels, l’impact financier est considérable. L’électricité produite par les turbines à gaz coûte Rs 17 le kilowatt au CEB, contre Rs 6 pour celle issue des moteurs à charbon. Cette dépendance aux turbines à gaz pourrait donc encore aggraver la situation financière déjà délicate du CEB, qui a enregistré une perte record de Rs 4,8 milliards lors de l’année financière 2023-24. L’organisme doit même recourir à des découverts pour assurer le paiement des salaires de ses employés en fin de mois.

Autre élément préoccupant : les Independent Power Producers (IPP) ne sont pas en meilleure posture. Leurs moteurs montrent des signes de faiblesse et, selon nos informations, pas moins de deux IPP ont demandé, en l’espace d’une semaine, à être temporairement retirés du réseau pour des travaux de maintenance. Cette situation accroît la pression sur le CEB, déjà en difficulté pour répondre à la demande énergétique nationale. « Avec des moteurs datant de 25 ans, les IPP sont de plus en plus contraints d’effectuer des services de maintenance plus réguliers et lorsqu’ils demandent à sortir momentanément du réseau, c’est surtout aux heures où la demande est importante, ce qui ajoute encore plus de pression sur le CEB », souligne une source autorisée au sein de l’organisme. 

Un réseau d’énergies renouvelables fragilisé

Parallèlement, la fragilité du réseau d’énergies renouvelables se fait sentir. La part des énergies renouvelables dans le mix énergétique national a chuté de 23,4 % en 2013 à seulement 17,6 % en 2024, réduisant les alternatives viables face à la crise actuelle. Cette baisse s’explique notamment par le manque d’investissement dans le secteur, la dépendance aux sources traditionnelles d’énergie et les défis techniques liés à l’intégration des énergies renouvelables au réseau national.

Les objectifs fixés semblent de plus en plus hors d’atteinte, et l’urgence de la situation met en lumière les lacunes de la politique énergétique du pays.

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