Economie

Face aux nouveaux défis : un reformatage s’impose pour les TIC

Le secteur des technologies de l’Information et de la Communication (TIC) et notamment l’activité BPO s’essoufflent.

Le manque d’investissement, la main- d’œuvre limitée et la concurrence de Madagascar, sont pointés du doigt. Un reformatage sous la forme d’une nouvelle stratégie s’impose, selon les opérateurs.

Le secteur des TIC n’a pas réalisé les performances escomptées. Pour rappel, selon les données de Statistics Mauritius, la croissance réelle du secteur des TIC passe de 7,1 % en 2015 à 5,4 % en 2016. On est loin de la croissance à deux chiffres promise par les différents ministres qui se sont succédé au ministère de tutelle.

Dev Sunnnasy, président de Mauritius IT Industry Association (MITIA), souligne les faibles investissements publics et privés de ces dernières années dans des projets TIC d’envergure. « 250 entreprises se battent sur un marché où le gâteau diminue. Il faut renverser cette tendance en se tournant vers l’exportation. Dans les TIC, les exportations de services baissent tout comme les exportations de produits. L’ancien modèle économique ne tient plus. Les exportations de services peuvent relancer le secteur. Je pense aux marchés africains avec des services TIC liés à la construction par exemple», commente le président de MITIA.

En 2016, 50,4% du chiffre d’affaires du secteur des TIC provient des télécommunications. Pour le président de la MITIA, « il n’est pas sain que la moitié des revenus engendrés par le secteur soit entre les mains d’une poignée d’opérateurs ». Dev Sunnnasy ajoute que l’externalisation (BPO) commence à s’essouffler car cette activité est limitée par la main- d’œuvre disponible.

Roshan Seetohul, vice-président d’Euro CRM, confirme l’essoufflement du BPO mauricien. « Il faut revoir le secteur et la stratégie. Madagascar se réveille sur ce marché. Ce pays est réputé dans le secteur et devient une alternative dans l’océan Indien avec 3 000 emplois qui n’existaient pas il y a cinq ans. Il faut revoir la stratégie à travers un branding et Maurice doit s’orienter davantage vers le haut de gamme. Il faut se tourner vers Madagascar pour les opérations de base, alors que Maurice possède une expertise qui lui permet d’aller vers le haut de gamme », estime le vice-président d’Euro CRM.

Les TIC en chiffres en 2016

  • La croissance réelle du secteur des TIC est de 5,4 %.
  • Les TIC ont contribué au Produit Intérieur Brut (PIB) à hauteur de 5,7 %.
  • 15 390 personnes travaillent dans ce secteur, ce qui représente une hausse de 2,6 %.
  • Les importations de produits TIC ont chuté de 29,2 %, elles sont de Rs 12,32 milliards.
  • Les réexportations de matériels TIC ont baissé de 61,9 %, elles sont de Rs 4,24 milliards.
  • On compte 143,6 lignes de téléphonies mobiles pour 100 habitants.
(Source : Statistics Mauritius)
 

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