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Extrémisme, terrorisme et opportunisme

On peut être d'accord ou pas avec la décision de la France de participer au bombardement des positions du groupe État islamique (EI) en Syrie, mais rien ne permet de justifier les actes de barbarie et d'atrocité perpétrés par des terroristes sanguinaires à Paris le 13 novembre dernier. Car la loi de la terreur ne fait qu'engendrer et exacerber la violence sous toutes ses formes et dont les victimes, dans la plupart des cas, ne sont que des innocents, femmes et enfants compris. D'ailleurs, c'est sur fond de terrorisme que s'est ouvert dans la capitale française lundi dernier le Sommet mondial sur le climat où seule une solidarité inébranlable sur le plan global pourrait faire échec à cette menace écologique qui guette notre planète. Certes, la situation en Syrie est hautement préoccupante. Mais si ce pays ressemble ces jours-ci à une poudrière, prête à exploser à la face du monde, c'est justement à cause de l'incapacité voire d'un manque aigu de volonté de la part de la communauté internationale  de se mettre d'accord afin de dégager une solution à cette guerre fratricide qui a déjà fait plus de 250 000 morts et environ deux millions de réfugiés en Europe et ailleurs. Et les profondes divergences entre la Russie et les États-Unis sur le sort de Bachar-el-Assad ne font qu'éloigner davantage toute perspective de paix dans ce pays meurtri. [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"5247","attributes":{"class":"media-image alignright wp-image-9404","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"400","height":"1219","alt":"GGIR Bill"}}]]Force est de reconnaître que si le groupe EI a pris de l'ampleur ces dernières années pour devenir ce qu'il est aujourd'hui, cela est, dans une grande mesure, dû à la politique géostratégique ambivalente des Occidentaux eux-mêmes, des Américains en particulier. En effet, à l'instar des Talibans que les États-Unis soutenaient militairement dans les années 70 et 80 pour faire front aux gouvernements prosoviétiques en Afghanistan, le groupe EI profitait du chaos créé par les alliés occidentaux en Irak après 2003 pour étendre ses tentacules dans cette région du monde. En Syrie, également, l'affaiblissement du régime de Bashar-El-Assad face aux rebelles soutenus par Washington après 2011 n'a fait que consolider l'influence du groupe EI avec toutes les conséquences que cela implique aujourd'hui sur la paix au Proche-Orient. À Maurice, au vu des événements tragiques qui ont tant bouleversé le pays dans le passé – Gorah-Issac qui, à propos, revient dans l'actualité ces jours-ci, L'Amicale...  –, notre société pluriethnique n'est certainement pas à l'abri d'autres actes de barbarie, voire de terrorisme. Combien de Mauriciens ont effectué ou effectuent actuellement le jihad en Syrie ou ailleurs ? Y a-t-il un suivi après leur retour au pays ? Qu'en est-il de notre sécurité dans son ensemble ? Autant de questions pertinentes sur un sujet d'importance vitale et d'intérêt national que le leader de l'Opposition aurait bien pu soulever lors de sa PNQ du 17, 24 novembre, 2 ou 3 décembre dernier. Or, un tel sujet ne lui est manifestement pas bénéfique du point de vue électoral.  Par contre, ce qui pourrait lui rapporter des dividendes politiques non négligeables – et, en opportuniste endurci, il le sait pertinemment –, c'est sa demande faite lors des débats sur le Public Holidays (Amendment) Bill de décréter  Varusha Pirappu jour férié de même que sa revendication récente de faire du Tamoul une communauté à part entière. Ce peu importe  les  risques d'une dérive vers la balkanisation de la nation mauricienne et du morcellement de la communauté majoritaire après la création de différents centres culturels sous sa mandature, alors que la Première Cédule de la Constitution ne reconnaît que 4 communautés officielles. Par ailleurs, la décision de Paul Bérenger de soutenir au Parlement le Constitution (Amendment) Bill No. 29 de 2015 mais en même temps de ne pas voter le GGIR Bill même si de nombreux amendements y ont été apportés  prête à controverse. Or, il est indéniable qu'en l'absence des mesures efficaces et courageuses, l'enrichissement de manière frauduleuse et illicite a pris une ampleur considérable ces dernières années. Il fallait, par conséquent, crever l'abcès. Car un des principaux objectifs de tout gouvernement digne de ce nom est justement d'assainir la société en menant un combat acharné contre la fraude et la corruption sous toutes leurs formes. L'Alliance Lepep avait pris des engagements forts et concrets en ce sens lors de la campagne électorale et une année après son installation au pouvoir, il est déjà grand temps de passer à l'action.
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