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Extradition refusée au gouvernement mauricien : Soornack présentée comme victime de persécution politique

C’est au rapport du Département d’état américain sur les droits humains que la femme d’affaires doit son salut. Ce document dénonçait, entre autres, l’arrestation arbitraire de son avoué, la mort en détention policière d’Iqbal Toofany, la chute du groupe BAI ainsi que l’interrogatoire nocturne des directeurs de Dufry.

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Qui sème le vent récolte la tempête... Trois jours après la décision de la Cour suprême italienne de maintenir la décision de la Cour d’appel de Bologne de ne pas déporter la femme d’affaires vers Maurice, Mes Mario Zanchetti et Raj Boodhoo ont eux-aussi tenu à s’expliquer. Dans un communiqué émis vers minuit mercredi 8 février, ils rejettent les arguments avancés par l’avocat du gouvernement mauricien et soulignent que c’est le verdict de la Cour d’appel de Bologne, où il ressort que Nandanee Soornack peut être victime de persécution politique, qui tient toujours la route.

« The Court of Bologna, after having heard and analysed the arguments raised by the Mauritius Government, entirely rejected them stating multiple reasons to deem that the person whose extradition has been requested will be subject to persecutory and discriminatory acts due to her political opinions or personal or social circumstances », avancent Mes Zanchetti et Boodhoo. Ils ajoutent que cette instance s’est largement appuyée sur un rapport du Département d’état américain, datant de 2015, sur les droits humains.

Trois ans après avoir dénoncé l’interpellation de Yogida Sawmynaden à cause de Nandanee Soornack, ce rapport a non seulement évoqué la mort en détention policière d’Iqbal Toofany mais a aussi dénoncé avec autant de virulence l’arrestation, le samedi 14 mars 2015, de Me Pazany Thandarayan, l’avoué de la femme d’affaires, à son retour d’une réunion de travail avec elle en Italie.

Dans ce rapport, les Américains constatent que bien que la Constitution mauricienne interdise les arrestations et les détentions arbitraires, le gouvernement « did not always respect these rights». Ils se sont ainsi appesantis sur « l’interrogatoire » des deux directeurs de Dufry par Pravind Jugnauth, l’ex-ministre de la Bonne gouvernance Roshi Bhadain, et l’Attorney General Ravi Yerrigadoo.

La saisie des avoirs du groupe British American Investment (BAI) dirigé par Dawood Rawat tient une bonne place dans ce document : « The Rawat family had close ties with former Prime minister Navinchandra Ramgoolam, leading observers to conclude that political retribution could be behind the seizure. »

En fin de compte, ce rapport a été une bien belle arme contre les arguments du gouvernement mauricien. Ce qui fait dire aux avocats de Nandanee Soornack que « the Italian Court has clearly recognised and accepted the political persecution against our client and, according to the Italian Law, rejected the extradition request to Mauritius. »

À l’hôtel du gouvernement, c’est motus et bouche cousue tant que le jugement final n’a pas été dûment traduit. Certains pensent encore que d’autres recours sont possibles, contrairement à Nandanee Soornack qui nous avait déjà transmis un clip officiel du groupe Queen, « We are the Champions », en guise de réponse quant au déroulement de son procès vendredi.

 

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