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Extortion, liaison, vengeance et allégations : une infidélité à double tranchant

Rajiv Rajiv a porté plainte à la police.

Amour, infidélité, doute, chantage émotionnel et extorsion de fonds : un cocktail explosif à l’origine d’une affaire de cœur mettant en cause un officier du privé et une mère de famille, qui travaille à son propre compte. En septembre, Rajiv, 59 ans, a saisi la justice pour prouver que son ex-dulcinée lui a soutiré Rs 400 000. Rani, 43 ans, dément certaines allégations. Une enquête est en cours pour tirer cette affaire au clair.

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L’affaire tourne autour d’une plainte déposée à la station de police de St-Pierre par Rajiv. Un divorcé qui a refait sa vie avec une autre femme, Malini. Cette dernière le quitte pour cause d’infidélité en juillet 2017. Le quinquagénaire avoue : « Elle m’a quitté parce que j’ai une liaison depuis dix ans avec Rani, une entrepreneure habitant l’Est du pays, qui est mariée et mère de deux enfants. »

Rajiv et Rani sont deux personnages qui semblent sortis tout droit d’un feuilleton sentimental. Mais qui sont au cœur d’une affaire bien réelle, menaçant la santé fragile du mari de Rani. « Je veux qu’elle avoue qu’elle m’a soutiré de l’argent. Je lui ai tout donné. Elle nie ses liaisons avec d’autres hommes », martèle Rajiv. Ce dernier, en colère, fulmine car il avance que l’enquêteur qui a pris en charge sa plainte lui a fait comprendre : « Pena case la dan ». D’où sa décision d’éclater cette affaire en public pour que justice soit faite, selon ses dires.

La rencontre au marché

Rajiv raconte que c’est en 2008-2009 qu’il a fait la connaissance de Rani alors qu’il s’est rendu au marché. Les rencontres se multiplient grâce à une intermédiaire qui est l’amie de Rani. S’ensuit l’échange des numéros et, au fil des conversations, Rajiv, qui venait d’obtenir son divorce de sa première femme, tombe éperdument amoureux de Rani. Cette dernière consentit à cette relation amoureuse. « Elle me disait que son mari ne lui donnait pas d’amour. Et qu’elle était victime de violence conjugale. J’ai voulu l’aider et lui apporter du réconfort. Au fil des jours, notre relation est devenue de plus en plus intime. Je l’entretenais pour ses besoins personnels. Elle me demandait de l’argent à chaque fois. Je lui ai donné, car je l’aimais. »

Rani est malade. Rajiv paie les frais d’hospitalisation de sa copine dans une clinique privée. Il lui offre aussi des bijoux et de l’argent. Les deux amoureux se rencontrent souvent dans des pensionnats à Rose-Hill et un autre situé dans l’Est.  Les ébats sont filmés par Rajiv sur son téléphone. « Tous les couples le font », dit-il.

En 2013, des rumeurs circulent et portent atteinte à l’intégrité de Rani. Rajiv est hors de lui. Il lui demande des explications. Celle-ci nie en bloc. Faute de preuve et ayant perdu confiance en elle, Rajiv décide de se remarier. « Elle n’était pas d’accord avec ma décision. »  En décembre 2013, Rajiv convole en juste noces avec Malini. Rani refait une apparition et dit à Rajiv qu’elle l’aime. « Elle m’a dit que son mari souffrait du cœur.

Et qu’adviendra-t-il d’elle s’il mourait », confie Rajiv, qui accepte de garder contact avec Rani. La relation est repartie pour deux à trois mois. Mais il se fait chopper par sa femme et commencent ainsi les embrouilles.

Le virement bancaire de Rs 50 000

En 2016, Rajiv soutient que Rani a fait appel à lui pour un projet agricole dont s’occupera son gendre. Comme Rajiv opère dans ce secteur, il se porte volontaire pour faciliter les démarches. Mais se plaint toutefois que Rani ait fait pression sur lui pour qu’il lui remette Rs 50 000 pour que le projet aboutisse. « Elle m’avait dit qu’elle ne dira pas à ma femme qu’on avait une liaison. J’ai accepté de lui donner cette somme pour que je n’ai pas de problèmes », soutient Rajiv.

En avril 2017, Rajiv multiplie les prétextes pour contrecarrer une demande de Rs 60 000 de Rani pour entamer des travaux dans le sillage du projet agricole. Mais Rajiv se retrouve dans de beaux draps lors du mariage de la fille de Rani. « Elle m’a demandé de payer le gâteau nuptial coûtant Rs 18 000. » Il accède la demande de sa dulcinée. Cette dernière lui réclame ensuite Rs 25 000 pour l’installation d’un chapiteau pour la cérémonie du mariage. Faute de fonds, Rajiv refuse. « Li ti pe ankoler. Li dir li viv ar mwa me mo pa ed li. »

En juillet 2017, Malini, preuves à l’appui, se sépare de Rajiv après avoir eu vent de la relation extra-conjugale que son mari entretenait avec Rani. Après de multiples disputes, Rani et Rajiv se remettent ensemble. « Mo ti touzour bizin donn li larzan », affirme Rajiv.

Le 12 mai dernier, Rajiv donne Rs 3 000 à Rani pour ses besoins personnels. « Elle m’avait dit qu’elle avait des dettes à rembourser. Mais elle a affirmé qu’elle devait me supplier pour avoir de l’argent, tout en insinuant que d’autres hommes lui auront donné bien plus que ça », raconte Rajiv.

Blessé dans son égo, Rajiv s’interroge sur sa relation avec Rani. Une soudaine prise de conscience fait qu’il a des doutes sur les intentions de son amante. « Et si elle n’était avec moi que pour me soutirer de l’argent ? »

Il la dénonce à la police   

Après plus de 100 rencontres et après avoir, selon lui, déboursé Rs 400 000 pour entretenir la femme, Rajiv dénonce être victime d’extorsion à la police de la localité. Dans sa déposition, il déballe toute l’histoire, notamment les rencontres dans les pensionnats, les sommes d’argent demandées et la chronologie des événements. Il donne sa version des faits aux officiers de police. Et fait le va-et-vient au poste de police, tout en insistant que justice soit faite. Mais il affirme : « La polis inn dir moi pena case ladan. »

Contacté, le caporal Bernard Mootoosamy du Police Press Office affirme que le cas a été référé au poste de police de Rose-Hill. « Il faut la version des faits des deux personnes concernées et effectuer une vérification approfondie des allégations formulées par le plaignant. Une enquête est actuellement en cours pour tirer cette affaire au clair. »

Rani : « Il veut simplement briser mon couple »

Sollicitée pour sa version des faits, Rani confie qu’elle a eu effectivement une liaison avec Rajiv. Mais elle dément toutes les allégations d’extorsion de Rs 400 000. « Li pe koz manti », dit-elle. Et d’ajouter que c’est vrai que Rajiv a payé ses frais d’hospitalisation dans une clinique privée, mais nie en bloc les autres sommes d’argent que son ex-amant lui aurait  données.  En ce qu’il s’agit des Rs 50 000 pour le projet agricole, Rani soutient que c’est Rajiv qui a proposé de faire le virement bancaire et que le remboursement était convenu.

La mère de famille dit que Rajiv lui fait du chantage émotionnel, car il a en sa possession des vidéos de leurs ébats. « En s’attaquant à ma vie privée, il veut me faire peur. Car il sait que la santé de mon mari est fragile. Oui, j’étais victime de violence domestique et on a eu une histoire. Il ne veut pas accepter que c’est fini. Il est malade. » « Il raconte n’importe quoi sur mon lieu de travail. Il fait des esclandres et veut que j’avoue que j’ai eu des liaisons avec d’autres hommes. Si ce n’est pas vrai, comment je peux avouer. Il veut juste se venger et briser mon couple ainsi que celui de ma fille », conclut-elle.

 

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