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Extorsion alléguée : l’épouse d’Azaree accuse un haut gradé de la police

Farzanah D., dont l’époux Shahebzada Azaree est détenu pour importation alléguée de Rs 18,9 M de drogue, se dit victime d’extorsion. Elle allègue qu’un policier lui a demandé de contacter un surintendant de police. Celui-ci lui aurait réclamé Rs 150 000. Ce serait un assistant surintendant qui se serait fait passer pour un surintendant.

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Vendredi 14 juillet vers 13 h 30. Farzanah D., 34 ans, se trouvait au bureau de la brigade antidrogue, aux Casernes centrales quand elle reçoit un appel d’un policier du poste de Terre-Rouge. Ce dernier lui aurait dit qu’un surintendant de police de la Central Investigation Division des Plaines-Wilhems lui demandait de l’appeler sur son cellulaire. « J’ai appelé sur le numéro que le policier m’a remis. La personne au bout du fil parlait de mon époux Shahebzada Azaree. Il m’a affirmé que la police avait reçu des instructions pour le conduire en prison et a soutenu qu’il y avait une affaire de drogue contre moi. Il m’a invitée à me constituer prisonnière. J’étais choquée, mais il a affirmé qu’il pourrait régler le problème », explique-t-elle.

L’épouse indique dans sa déposition que ce « chef de police » lui a donné rendez-vous près de la station-service en face des Casernes centrales, vers 15 h 15. « Je devais lui apporter la somme de Rs 150 000 qui serait partagée entre trois personnes », ajoute-t-elle. Elle a immédiatement informé la police des Line Barracks. Des agents l’ont accompagnée discrètement à la station-service, mais personne ne s’est pointé. L’officier l’a de nouveau appelée et lui a demandé de le retrouver chez Courts, Bell-Village. Toujours accompagnée de la police, elle s’est rendue sur les lieux, mais il n’y avait personne. Plusieurs appels ont été échangés entre Farzanah et son interlocuteur. Sollicitée pour une réaction, l’épouse de Shahebzada Azaree n’a pas voulu commenter cette affaire.

Le Défi Quotidien a contacté le policier qui a remis le numéro du ‘surintendant de police’. « Je travaillais quand, vers 14 heures vendredi, le Station Orderly du poste de police de Fanfaron m’a appelé. Banla finn kit mesaz e finn dir enn sirintandan finn pass enn mesaz pou al warn Farzanah pou enn kays. Li finn kit nimero pou rant an kontak. L’agent m’a demandé d’informer la dame. Je l’ai appelée pour lui passer le message. Je n’ai fait que mon travail. J’ignore la véracité de cette information », explique le policier. « Je ne connais même pas ce surintendant ».

Numéro de portable

Notre rédaction a également contacté un responsable de Port-Louis Nord pour confirmer si des officiers du poste de Fanfaron avaient appelé le poste de Terre-Rouge. « Vendredi, nous avons reçu un message vers 10 h 15, provenant du Central CID. Un surintendant a laissé un message urgent indiquant qu’il recherchait Mme Farzanah, l’épouse de Shahebzada Azaree. Nous avons transféré le message au poste de Terre-Rouge », explique le responsable.

Au Central CID, on apprend qu’il n’a aucun surintendant de ce nom. Après vérification de certaines informations, on nous a indiqué qu’il s’agit d’un assistant-surintendant de police (ASP)posté dans un poste des hautes Plaines-Wilhems. Le Défi Quotidien a contacté ce poste et les collègues de l’ASP ont affirmé qu’il s’agit bel et bien du numéro de portable de cet officier, alors que le principal concerné nie les faits.

C’est le 22 juin que Shahebzada Azaree a été arrêté par l’Anti-Drug & Smuggling Unit. Le policier Basana Reddi avait balancé le nom du patron de Gloria Fast-Food aux enquêteurs. Ce policier avait été interpelé alors qu’il tentait de récupérer un colis de 1,2 kilo d’héroïne à l’aéroport, le 12 juin. Cette drogue d’une valeur de Rs 18,9 millions était dissimulée dans deux sacs. Shahebzada Azaree est soupçonné d’en être le commanditaire.


Pas le numéro de l’ASP

L’inspecteur Shiva Coothen, responsable de communication du Police Press Office, confie que le numéro en question n’appartient pas à l’ASP en question. “Ce numéro n’est pas alloué à l’ASP et le Central CID a ouvert une enquête pour retracer l’individu qui a commis ce délit”, explique-t-il.

L’ASP nie

Sollicité pour une réaction, l’ASP nie en bloc les allégations faites contre lui. « Je ne connais même pas ce numéro. C’est à travers la police que j’ai appris... et ce n’est pas le mien. Une personne est en train de se servir de mon nom pour nuire à ma réputation », explique l’ASP.

  • Leal

 

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