Une exposition stimulant la réflexion sur l'erreur vous attend au Blue Penny Museum. Jusqu'au 29 juin, découvrez l'exposition « Timbrés », qui, avec une approche teintée d'humour, met en vedette plus d'une centaine de timbres comportant des erreurs, ainsi que des œuvres d’art postal des artistes locaux.
Lors de la fabrication en série d'objets répondant à des normes de qualité strictes, il arrive parfois qu'un incident ou une erreur se produise, entraînant la création d'objets légèrement différents du modèle standard, qui peuvent être mis en circulation. Dans le domaine de la collection, un tel objet insolite, distinct des autres, est naturellement considéré comme plus rare, voire unique.
Cependant, cette rareté ne suffit pas à lui conférer une valeur extraordinaire ; d'autres critères, souvent subjectifs, doivent également être pris en compte. « L'erreur ou le défaut doivent être particulièrement significatifs, voire spectaculaires, pour susciter un intérêt. De plus, l'ensemble de ces éléments doit présenter un attrait spécifique afin de générer une demande qui se confirme dans le temps », souligne Emmanuel Richon, conservateur du musée.
Parfois, l'erreur peut aussi être un mythe, une imperfection inventée de toutes pièces, comme c'est le cas des deux célèbres timbres-poste, le Two Pence bleu et le One Penny rouge vermillon. « On l’appelle le Blue Penny alors que le timbre est un Two Pence et non un One Penny.
De plus, les gens disent que les deux timbres auraient dû porter la mention ‘Post Office’ au lieu de ‘Post Paid’, mais ce n’est pas vrai. Ce n’est pas une erreur. L'appellation ‘Post Office’ est correcte. Le premier timbre américain à l'effigie de Benjamin Franklin porte également la mention ‘Post Office’ », explique Emmanuel Richon.
C’est suite à cette observation qu'Emmanuel Richon et Ah Lan Lam Yan Foon ont décidé d'organiser cette exposition axée sur les erreurs dans la philatélie et autres domaines. Plus d'une centaine de timbres sont exposés, ainsi que divers objets tels que des plagiats, des films, des romans et des tableaux. « Certains timbres présentent jusqu'à trois erreurs, tandis que d'autres comme ceux à l'effigie de Rahman Osman des années 90 affichaient le visage d'une autre personne. Ces timbres ont été retirés du marché.
Il y a aussi des erreurs comme l'altitude incorrecte de Maurice sur le timbre de George VI, ainsi que l'illustration erronée d'un cerf sur la pièce de 50 sous, qui n'est pas un cerf de Java, mais une espèce d'Angleterre », explique Emmanuel Richon.
Outre les timbres et autres objets, des œuvres d'artistes tels qu'Ismet Ganti, Deepa Bauhadoor, Ravi Beekharry, entre autres, sont exposées. « Il ne faut pas oublier que, qu'il s'agisse de photographie ou de gravure, le timbre commence souvent par une véritable œuvre d'art, parfois même signée. Poussant plus loin et faisant abstraction de l'aspect officiel du timbre, des artistes se sont employés depuis longtemps à dévier le processus avec délectation, à toutes les étapes de sa fabrication. Des faux timbres plus vrais que nature, de fausses lettres : la surface d'une enveloppe ou d'un timbre peut être détournée de son usage habituel, suscitant un art véritable et authentique qui a ses propres règles, l’art postal ‘mail-art’) », souligne Emmanuel Richon.
À noter que l'entrée à l'exposition, ouverte tous les jours, sauf le dimanche, de 10h00 à 16h30, est libre et gratuite.
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