Expérimentations sur des chiens et chats - Rubina Judhoo : «Je n’ai rien inventé»

Rubina Judhoo, ancienne membre de l’administration de la Mauritius Society for Animal Welfare (MSAW), sort du silence. À l’origine d’un rapport rédigé en avril 2022, aujourd’hui au cœur d’une enquête officielle, elle déplore l’absence de suites concrètes à ses constats sur des pratiques controversées, notamment des expérimentations impliquant chiens et chats. « J’ai été appelée pour mener une investigation sur ordre du président d’alors. Mais je ne comprends pas pourquoi, à ce jour, aucune action n’a été prise. Pour moi, cela démontre un profond dysfonctionnement de nos institutions », affirme-t-elle au Défi Quotidien.

Dans ce rapport, Rubina Judhoo met en cause un présumé accord entre la MSAW et Clinglobal, société sud-africaine implantée à Tamarin et active dans la recherche biomédicale. Elle cite notamment un vétérinaire toujours en poste, accusé d’avoir mené des expérimentations qu’elle juge « graves ». Ce professionnel aurait aussi adopté plus d’une cinquantaine de chiens et de chats sans qu’aucune trace officielle n’atteste de ces démarches. « Non seulement cette personne est allée à l’encontre des dispositions prévues par la législation, mais elle a aussi conduit des expérimentations animales d’une gravité immense », poursuit Rubina Judhoo, qui insiste : « Je n’ai rien inventé. Les faits sont documentés, mais je regrette qu’aucune action concrète n’ait été prise à ce jour. »

Sollicitée pour réagir, Clinglobal n’a pas donné suite. Un silence qui, selon la militante, alimente les inquiétudes : « Les personnes mentionnées dans ce rapport sont toujours en fonction. On ne peut pas continuer de fermer les yeux lorsqu’un document met en lumière une telle atrocité, qui va totalement à l’encontre de la mission de la MSAW. »

Cette affaire est désormais entre les mains des autorités. Lundi, au Défi Media Group, le ministre Arvin Boolell a souligné la gravité des faits : « On parle d’expériences menées sur des chiens et chats par un laboratoire. Le ministère et la MSAW suivent cette affaire de près. (…) Les coupables ne resteront pas impunis. »