Ex-détenu, devenu SDF : «Mo anvi enn lot lavi»

Après trois ans de prison, Nando est aujourd’hui un homme libre. Sauf qu’il paie très cher cette liberté. Prisonnier des préjugés, il se retrouve à la rue et lance un appel à l’aide.

À 35 ans, Nando a passé les trois dernières années derrière les barreaux. Cela fait à peine quelques jours qu’il a retrouvé la liberté. Une fois à l’extérieur, il ne sait pas où aller. Sa famille l’a rejeté suite à son incarcération. Il a bien un frère et une sœur à qui il pourrait envisager de téléphoner mais il ne le fera pas.  « Zot ena zot fami, mo pa anvi vinn enn fardo » dit-il.

Nando, ex-étudiant du collège St Esprit est détenteur d’un Higher School Certificate (HSC). Il travaillait comme storekeeper avant son arrestation : « Je louais une maison mais quand je suis allé en prison, j’ai tout perdu. Tous  ces jours passés en prison m’ont donné l’occasion de réfléchir aux erreurs commises et de décider de la vie que je voudrais avoir plus tard ».

Cependant la réalité est tout autre. Dès qu’il a été libéré, Nando s’est retrouvé à la rue : « Monn al fer demars pou gayn enn lakaz zot dir mwa ki fode mo marie, mo ena zanfan. Donk zot pa gayn mo traka si mo dormi deor ».

Nando déplore le manque d’encadrement aux ex-détenus : « Sistem la fer ki mem si ou lite pou sanz ou lavi ou fini par real dan prizon ».

Il a lancé un appel sur les ondes de Radio Plus : « Mo anvi enn lot lavi. Mo anvi sanze. Mo anvi fer kitsoz dibien me mo pa pe resi gayn led ».

Jeff, membre de l’association La Passerelle, située à Ste Croix est intervenu pour lui dire de s’y rendre afin de voir de quel encadrement il pourrait bénéficier. Il explique que cette association vient en aide aux jeunes détenus en leur offrant un abri et en les aidant à trouver du travail.

Par la suite, deux personnes ont également appelé pour lui proposer du travail.

Nando a quitté la rédaction en larmes : « Mo dir zot tou mersi. Mo ti nepli kone ki pou fer, kot pou ale ».

Une page se tourne et une nouvelle aventure commence pour lui. Il est certes content mais il veut quand même demander aux autorités de revoir leur politique de réhabilitation et d’encadrement des ex-détenus.