Qui a dit que les jeunes ne sont pas intéressés par le secteur agricole ? Après avoir fait la plantation des légumes pendant 8 ans, Ewen Ian Beekharry, 28 ans se lance désormais dans la culture bio. Son projet : produire des bananes organiques pour ensuite les exporter dans la région et vers l’Europe.
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Cultiver la banane bio sans l’utilisation de produits chimiques. Tel est l’objectif d’Ewen après avoir fait d’intenses recherches sur l’Internet. En effet, dans deux semaines il va débuter avec la culture de banane organique à la Bio Farm à Britannia. Après avoir pris connaissance de la mise en place d’un Bio Farm à travers un communiqué du ministère de l’Agro-industrie l’année dernière, Ewen a présenté son projet et a été éligible pour l’obtention des terres agricoles pour faire de la culture. Par ailleurs, il a crée son entreprise sous le nom de Mega Organic Farming Co. Ltd.
« Mon projet concerne uniquement la culture de bananes, pas d’une façon traditionnelle. La culture se fera, en fait, sans utiliser de produits chimiques. On se servira de matières organiques et d’engrais naturels dans les champs », explique notre interlocuteur. Avec un investissement de Rs 2 millions, Ewen va étendre sa plantation sur une superficie de quatre arpents. Il soutient qu’il faut compter 2 800 plants de bananes. « Par récolte, on prévoit une production de 100 à 150 tonnes de bananes ».
Parcours personnel
Après le CPE, Ewen s’est inscrit pour des formations techniques au Mauritius Institute of Training and Development autrefois connu comme IVTB. « Malgré que je n’étais pas brillant au niveau académique, je n’ai jamais baissé les bras. Le rêve que je tenais toujours à cœur est de me lancer dans un gros projet agricole et devenir auto-entrepreneur», raconte-t-il. Mais il était conscient que le chemin ne serait pas aussi facile. « Peu importe quel projet, il requiert des investissements et d’expérience », dit-il. Ainsi, après avoir complété ses cours au MITD, il a travaillé dans le secteur de la pâtisserie pendant deux ans. « En parallèle, je faisais de la plantation avec mon père à Palma, Quatre-Bornes », ajoute-t-il. Laitue, fines herbes, betterave, radis, carotte… autant de légumes qu’il cultivait pour les ensuite livrer aux maraîchers.
Toutefois, notre interlocuteur avance qu’il est particulièrement intéressé avec la culture de banane. « J’ai constaté que c’est une culture qui demeure très rentable et pour laquelle il y a toujours une demande. Par ailleurs, c’est moins fragile et moins vulnérable par rapport à d’autres légumes et fruits », lance l’entrepreneur.
Un métier d’avenir
Selon Ewen, il y a un manque de bananes sur le marché local. C’est ce qui l’a d’ailleurs encouragé à se lancer dans ce secteur.« Grâce au lancement de la Bio Farm à Britannia, je serai désormais en mesure de produire à grande échelle sur une superficie de quatre arpents », souligne-t-il. Selon le jeune homme, le métier d’agriculteur est un métier d’avenir. « Les consommateurs prennent de plus en plus conscience de la nécessité de bien se nourrir. Ainsi, la demande pour les produits bio est de plus en plus forte. Plus nous serons nombreux à nous lancer dans ce domaine, moins les produits coûteront chers. D’ailleurs, les politiques agricoles vont également dans ce sens », fait-il ressortir.
Pourquoi le bio ?
Le jeune entrepreneur n’était pas particulièrement sensible à l’environnement. Toutefois, quand il a commencé à concevoir son projet, il a appris que l’utilisation des produits chimiques dans les produits alimentaires est la cause de nombreuses maladies. « Je ne pourrais pas continuer d’exercer le métier d’agriculteur si je devais mettre des produits chimiques dans la terre et donc dans les assiettes », avoue-t-il. La prise de conscience a ainsi été rapide. Par ailleurs, dit-il, les Mauriciens sont de plus en plus conscients de ce qu’ils mangent. « Ainsi, la culture bio sera fructueuse dans un futur proche », se dit- il tout content.
Projet d’exportation
Dans un premier temps, notre entrepreneur cible le marché local. Mais il envisage toutefois la possibilité d’exporter les bananes dans la région et vers l’Europe d’ici deux ans. D’ailleurs, le directeur de Mega Organic Farming Co. Ltd révèle qu’il s’est déjà associé avec Enterprise Mauritius pour voir comment rendre son produit attirant sur les marchés internationaux.
Prix : banane bio versus banane traditionnelle
Qui dit meilleur qualité du produit, dit hausse de prix. Ewen fait ressortir que compte tenu de l’investissement dans la culture organique, le prix de la banane bio sera plus cher. « Elle est actuellement au tarif de Rs 35 à Rs 40 le kilo, alors que la banane traditionnelle se vend à Rs 25 le kilo, soit Rs 2,50 à Rs 4 l’unité », dit-il.
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