Le pays fait face à un problème aigu d’accumulations d’eau en raison, d’une part, des ‘flash floods’ et, d’autre part, drains sous-dimensionnés. Les autorités concèdent que les drains doivent être revus et elles travaillent en ce sens. Dans un rapport publié cette semaine, la station météorologique évoque une année record de pluviométrie.
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Janvier 2018 a été le mois le plus pluvieux depuis 1980. Cela fait 38 ans que nous ne recevons pas autant de pluie. Or, cette abondance d'eau n'a pu être absorbée par le sol, donnant lieu à des inondations localisées et subites. Notre système de drain n’a pas été à la hauteur dans plusieurs régions. « Il faut revoir tout notre système de drain », souligne la direction de la Land Drainage Authority (LDA).
Le Plateau central, le Sud, le Sud-ouest et l'Est ont subi des inondations depuis janvier. Les drains n'ont pas été efficaces pour évacuer ces flots d'eau. Seewoo Baduth, directeur de la LDA, estime que le flux d'eau de pluie change d'année en année. Cela occasionne des averses et des inondations localisées. Dans plusieurs régions, les drains ne suffisent plus à évacuer le trop plein d’eau. C'est pourquoi, la LDA a commandité une étude topographique. Elle établira une cartographie des drains et zones inondables, étudiera la pluviométrie et fera un constat des drains dans chaque région. Une demande d'assistance financière a été effectuée auprès de l'Agence française de développement.
« Nous reverrons la capacité hydraulique des drains existants », explique Seewoo Baduth. Des anomalies apparentes font que les drains ne sont plus adaptés dans certaines régions. Le premier couac, c’est l'urbanisation ; la construction de morcellements et de maisons clôtûrées. Ces types de structures influencent et modifient le parcours et le flux d'eau de surface, déviant les drains existants.
Le directeur de la LDA évoque aussi la modification de la topographie lors des développements agricoles et commerciaux. « Nous devrons revoir la dimension des drains dans diverses régions », souligne notre interlocuteur. Une fois le rapport d'étude soumis, la LDA fera ses recommandations. « Nous voulons investir judicieusement l'argent de l’État et surtout éviter les inondations », explique Seewoo Baduth.
Une source proche du dossier indique que le type de drains appropriés dans certaines régions du Sud, du Sud-ouest et l'Est est le ‘storm water drains’. Ces canaux de presque quatre mètres de large et trois mètres de profondeur peuvent acheminer l'eau émanant des averses subites. L'exemple du Ruisseau du Pouce est cité au sein de la LDA. Les experts qui y siègent parlent de vision à long terme de Mahé de Labourdonnais.
« Il nous faut une planification à long terme », explique le Dr Vasant Jogoo. Il souligne que nos drains sont « mal planifiés, sous-dimensionnés et pas adéquats ». La topographie des terrains a été modifiée durant les 25 dernières années, et les drains naturels ont été éliminés. Ces développements ont changé la trajectoire des eaux de pluie. Il affirme que la LDA devra tenir compte des averses subites et abondantes sur un court laps de temps, avant de faire soumettre ses recommandations.
Depuis 2012, le pays a investi quelque Rs 7 milliards dans les drains. Pour cette année financière, plus de Rs 720 millions seront investies.
2018, l’année record
Ram Dhurmeea, chef météorologue à la station de Vacoas, souligne que le pays a enregistré une pluviométrie record cette année. En janvier 1980, le pays avait enregistré presque 1 000 millimètres (mm) de pluie. Durant la même période sur les 38 dernières années, le seuil de 600 mm n’a pas été franchi, sauf en janvier 2018 où la pluviométrie a atteint 800 mm, alors que la moyenne saisonnière est de 200 mm. Selon Ram Dhurmeea, ces pluies frappent surtout l’Est, le Sud-ouest et l’Ouest de Maurice. « Nous accumulons 24 heures de pluie en une heure seulement. C’est cela qui occasionne des inondations. » Il prévoit une accalmie jusqu’au 8 ou 10 mars. Les averses abondantes et subites frapperont le pays à nouveau vers la première semaine d’avril.
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