Etudiants en pèlerinage : absence justifiée ou injustifiée à l’école?

Un père de famille conteste la décision du ministère de l’Éducation de compter comme absence les jours que ses enfants ne sont pas allés à l’école, parce qu’ils étaient en pèlerinage à La Mecque.

Aux mois de mars-avril, voulant profiter des vacances scolaires, Iqbal et sa femme partent en pèlerinage à La Mecque. Ils emmènent leurs enfants avec eux.

La fille et le garçon sont en Lower Six et School Certificate respectivement. Avant de partir, Iqbal écrit aux collèges de ses enfants pour leurs informer qu’ils seraient de pèlerinage et les dates de ce voyage. L’absence devant déborder hors de la période des vacances, Iqbal demande à l’administration de ne pas compter ces jours comme des absences. Cela, pour ne pas enfreindre les critères relatifs au taux de présence requis à l’école pour ne pas payer les frais d’examens de SC/HSC. Avec les correspondances, il annexe les photocopies des billets d’avion et des visas des enfants.

Les collégiens se sont absentés 9 ou 10 jours de plus que la limite autorisée. Ils ont pris l’avion le 28 mars. Le lendemain était un jour férié. Le 1er et le 2 avril tombaient en week-end, ainsi que les 8 et 9 et les 15 et 16 avril. Ils sont rentrés au pays le 26 avril.

Rentré de pèlerinage, Iqbal n’a toujours pas reçu de réponse du ministère de l’Éducation. Le 15 mai, il adresse un e-mail au directeur du secondaire. Lindsay Despois répond qu’il avait déjà soumis sa décision et que le père devait s’adresser au recteur/rectrice du collège de ses enfants. C’est  la réponse qu’Xplik Ou K a obtenue quand elle a contacté le ministère de l’Éducation.

Absence due à la maladie

La direction du collège informe Iqbal que le ministère a rejeté sa demande et on le réfère au paragraphe 4 de la circulaire de 2017, qui stipule que le seul motif admissible pour une absence, c’est la maladie de l’étudiant.

Iqbal écrit de nouveau au directeur du secondaire pour exposer ses arguments. Il précise qu’il faut distinguer entre ‘absence justifiée’ et ‘absence non justifiée’. « Mes enfants se sont absentés, car partis en pèlerinage, c’est une activité noble. J’estime que le ministère devrait reconsidérer une absence due à un pèlerinage. »

Un problème pour tous

« La Constitution de Maurice garantit le droit à la liberté religieuse de tout citoyen. Ce qui implique qu’il ne faut pas faire obstacle à la liberté de conscience et à la liberté religieuse. Aucun étudiant de Form IV, SC et HSC ne devrait être pénalisé «, soutient Iqbal.Le père d’ajouter que ce problème concerne toutes les communautés confondues, et pas une communauté spécifique. « Un enfant n’a pas seulement besoin de développement intellectuel, il faut aussi assurer son développement moral et spirituel. C’est ce qui fera de lui un bon citoyen de demain, dit-il. »

Le ministère de l’Éducation ne s’étant pas prononcé sur ce point, Xplik Ou K compte aller plus loin dans ses investigations.