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Études en médecine : l’Asie et l’Europe de l’Est attirent davantage les Mauriciens

Le ministère de la Santé a revu les critères d’enregistrement des médecins autorisés à exercer à Maurice.

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Il a de ce fait établi une nouvelle liste des institutions de formation dont les diplômes sont reconnus ici.

C’est pour assurer la qualité des médecins que de nouvelles mesures ont été appliquées. C’est l’argument sorti par le ministre de la Santé, Anil Gayan et les représentants du Medical Council, le vendredi 16 septembre dernier. Ils expliquaient la raison derrière l’introduction de la formation continue obligatoire et la liste fermée de 198 universités reconnues. Cette liste doit adresser un problème de médecins qui n’ont pas le niveau et qui viendraient essentiellement de Chine et de l’Europe de l’Est. Pour cause : le nombre de Mauriciens optant d’y étudier la médecine a presque doublé en à peine quatre ans.

« Nous étions arrivés à une liste de 485 universités enregistrées, confie une source du Medical Council. On aurait pu continuer et dépasser le millier avec de nombreux médecins de piètre niveau. »

Ces médecins de piètre qualité viennent d’où principalement ? « Tout le monde le sait déjà : la Chine essentiellement, mais aussi d’Europe de l’Est. Même les Occidentaux ont de sérieuses réserves sur la qualité des études en Europe de l’Est », explique notre source, arguant que le coût abordable des études est un des arguments principaux.

A-t-on raison de s’inquiéter du nombre de Mauriciens qui vont y faire leurs études ? Les chiffres démontrent en tout cas qu’ils sont de plus en plus nombreux. Si on compare le rapport Participation In Tertiary Education pour l’année 2015 de la Tertiary Education Commission (TEC) à celui de l’année 2011, on se rend compte de l’ampleur : de 381 Mauriciens étudiant la médecine en Chine et Europe de l’Est en 2011, on passe à 686 en 2015. Une augmentation de 180 % en quatre ans. En 2015, 65 Mauriciens sont partis étudier en Chine, deux en Roumanie et quatre en Russie. C’est toutefois en 2011 et 2012 que le record pour les départs vers la Chine a été battu avec 84 et 99 respectivement.

En 2013, pour le premier exercice d’examen post-internat afin d’être reconnu comme médecin, cinq des sept candidats avaient échoué. Parmi, deux avaient fait leurs études en Ukraine et deux autres en Roumanie. Même constat du côté des dentistes : parmi les neuf recalés, trois avaient étudié en Russie, un au Pakistan et cinq en Chine. Ces chiffres avaient réalimenté la polémique autour du niveau des études dans certaines institutions de ces pays.

Ce n’est pas pour autant que toutes les universités de Chine et d’Europe de l’Est ont été éliminées. On compte neuf institutions en Chine, deux à Hong Kong, une en République tchèque, une en Estonie et quatre en Hongrie.

La formation continue pour assurer le maintien du niveau

Outre la liste fermée des universités proposée par le Medical Council, une autre décision vise à améliorer la qualité des médecins. Il s’agit de la formalisation du Continuing Professional Development (CPD), à savoir la formation continue obligatoire. Chaque médecin devra cumuler 12 heures de formation par an, lui rapportant un point chacun. La formation est dispensée tous les mercredis après-midi dans les hôpitaux, mais d’autres institutions, à l’instar de l’Open University of Mauritius, proposent également des cours.

Anil Gayan : « Pour la liste, la décision finale revient au Council »

Si nos sources au sein du Council affirment que c’est à la suite des recommandations du Cabinet que l’Université de Maurice et plusieurs autres ont été rajoutées, le ministre de la Santé Anil Gayan laisse planer le doute.  « C’est seulement quand la liste a été publiée dans la Government Gazette qu’elle devient officielle », rappelle le ministre. Le Cabinet a-t-il suggéré des amendements à la première liste proposée ? « Le Medical Council a fait ses consultations et a soumis la liste finale au Cabinet, insiste Anil Gayan, ces consultations ont été faites avec tout le monde, mais la décision finale revient au Council. »

Les résultats du HSC comptent aussi

Les efforts pour améliorer le niveau des médecins remontent à plus de trois ans déjà. En 2013, le ministère de la Santé avait notamment décidé que les résultats du Higher School Certificate compteraient dans la décision d’inscrire une personne sur la liste des médecins pouvant exercer. Toutefois, il n’est pas nécessaire d’avoir étudié une matière scientifique pour être éligible.

 

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