État des infrastructures : un audit lancé dans 498 établissements scolaires

• Une envelope de Rs 438 millions pour des travaux de rénovation

Face à la vétusté alarmante de nombreux écoles et collèges, un audit national des infrastructures scolaires, attendu depuis 2020, démarre pour prioriser les rénovations urgentes et assurer sécurité et apprentissage.

Après des années de retards et de constats alarmants, le ministère de l’Éducation a annoncé le lancement d’un audit complet des infrastructures scolaires, accompagné d’une enveloppe de Rs 438 millions pour la rénovation, du pré-primaire à l’enseignement supérieure. Cette initiative vise à identifier les établissements nécessitant des travaux urgents et à garantir aux élèves un environnement sûr et propice à l’apprentissage.

Si certaines écoles s’en sortent grâce à la contribution régulière des parents, de nombreux établissements restent dans un état jugé déplorable. Dans plusieurs écoles primaires, les salles de classe se fissurent, les toitures fuient et les sanitaires sont défaillants. Du côté des collèges d’État, certains bâtiments réclament une rénovation complète pour assurer la sécurité des élèves et améliorer les conditions d’enseignement.

Le constat n’est pas nouveau. Dès 2020, le gouvernement avait prévu une dotation de Rs 10 millions pour réaliser un audit visant à établir un état des lieux des infrastructures scolaires, mais cette initiative n’a jamais été concrétisée. Avec le Budget 2025-26, le ministre Mahend Gungaparsad a confirmé que le « survey », longtemps repoussé, est désormais en cours. L’objectif : identifier les faiblesses et lacunes des établissements, prioriser les projets de rénovation, et formuler des recommandations précises pour les prochains chantiers.

La question avait déjà été soulevée à l’Assemblée nationale en mars 2025 par le député Ashley Ramdass. Le ministre Mahend Gungaparsad avait reconnu l’ampleur du problème et apporté plusieurs précisions. « Sur un total de 319 écoles primaires et de 179 établissements secondaires publics, plusieurs bâtiments nécessitent effectivement des travaux de rénovation et de réparation, notamment pour assurer la sécurité, la fonctionnalité et de meilleures conditions d’apprentissage. Le ministère prévoit de lancer un survey couvrant aussi bien le primaire que le secondaire, afin d’évaluer l’état de ces bâtiments et de déterminer les besoins urgents en matière de rénovation », avait-il déclaré.

Entre soulagement et vigilance

Le syndicat des enseignants, représenté par Arvin Bhojun de l’UPSEE, accueille l’annonce avec un mélange de soulagement et de vigilance. « Nous avons dénoncé à maintes reprises la situation déplorable dans certains collèges. Ce survey constitue une première phase attendue depuis longtemps », explique-t-il. Il insiste toutefois sur la nécessité de transparence : le rapport final doit être rendu public, et ses recommandations effectivement appliquées, faute de quoi le problème persistera malgré les investissements.

« Les trouvailles du rapport devront non seulement être respectées, mais surtout suivies d’effet. La grande question demeure : est-ce que le ministère aura les moyens financiers pour mettre en œuvre toutes les recommandations ? » s’interroge-t-il. Arvin Bhojun rappelle que l’urgence est bien réelle : « Certains collèges sont dans un état des plus déplorables. »

Pour Vikash Ramdonee, président de la Deputy Rectors and Rectors Union, ce survey sera déterminant. Certains collèges et écoles sont laissés à l’abandon depuis plus de dix ans, et la somme allouée jusqu’ici, soit Rs 100 000, reste insuffisante, notamment pour les établissements nécessitant des travaux d’urgence. « Nous avions dans un premier temps demandé la somme de Rs 200 000, mais nous avons reçu Rs 100 000 », dit-il.

Mais, ce n’est pas tout. « Après l’infrastructure, il faudra aussi revoir la question du personnel. Comment pallier aux problèmes alors que notre système éducatif menace de s’effondrer à tout moment sans la moindre réforme ? » s’interroge Vikash Ramdonee.