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Esther, Sandrine et Nahveerah: étudiantes en quête de sponsoring

Esther Begue, Nahveerah Ganowree et Sandrine Bagnath.
Chaque année, des étudiants en Tourism Management de l'école hôtelière d'Ébène doivent trouver de quoi payer leurs frais d'avion pour des stages à l'étranger. Un véritable parcours du combattant. Trois d'entre eux, Esther Begue, Sandrine Bagnath et Nahveerah Ganowree, étaient dans l'organisation d'une soirée thématique à la discothèque Queen's le 18 décembre. Il leur faut des sponsors… [blockquote]«Avant, les stages avaient lieu à Rodrigues et à La Réunion, mais avec l'ouverture du marché touristique sur l'Asie, les destinations ont été recadrées»[/blockquote] Physiquement, elles n'ont rien en commun. En revanche, c'est une formidable énergie qui les unit afin de réussir leur parcours scolaire. D'autant qu'elles ressentent une obligation de réussir après un exercice de sélection qui a abouti à 60 sur quelque 600 inscrits. « Il faut à tout prix réussir sur les deux plans, la théorie et la pratique, pour obtenir les diplômes », explique Esther, 19 ans et originaire de Clemencia. Son trajet en bus jusqu'à l'école de Rose-Hill est tout aussi épuisant que celui de Nahveerah, native de Surinam. « Rien que l'idée de faire ces voyages, à l'aller et au retour, est stressant. Heureusement, l'ambiance à l'école nous fait oublier ces trajets éprouvants », explique Sandrine, qui elle aussi, de Sainte-Croix où elle habite, n'en subit pas moins la fatigue des trajets. Depuis leur inscription cette année, et comme les autres étudiants, elles ont commencé les activités destinées à récolter les fonds pour le voyage prévu en octobre 2016, qui les mènera de Dubaï à la Grande péninsule, en passant par la Malaisie. « Avant, les stages avaient lieu à Rodrigues et à La Réunion, mais avec l'ouverture du marché touristique sur l'Asie, les destinations ont été recadrées », fait observer Nahveerah. Du coup, le prix du ticket d'avion a pris son envol : Rs 60 000 et une réservation obligatoire de moitié avant mars. Ce n'est pas tout, il leur faudra aussi raquer pour le gîte et le couvert, les sorties et les petites dépenses. Véritable casse-tête pour une soixantaine de jeunes qui partageront le même avion et la même destination. Esther et ses amies se tiennent déjà les cotes. « Cela va être quelque chose à bord ! »

Vente de gâteaux

La première activité à portée de main est, à ce jour, la vente de gâteaux et le lavage de vitres de voitures, sous la supervision du comité organisateur où Esther agit comme secrétaire. Tous les mardis et jeudis, ce sont pâtés de poisson, crêpes au chocolat et autres massepains, cuisinés par les candidats au départ, qui viennent se joindre à l'offre alimentaire de l'école. « Les recettes sont reversées dans un compte commun et, à la fin, on effectuera le décompte », fait ressortir Sandrine. Certes, les seules recettes de ces ventes seront loin de suffire. D’où les autres activités ou les filles se sont engagées pour pallier le reste. Nahveerah se sent quelque peu rassurée après avoir décroché un emploi à temps partiel à La Vallée des Couleurs, avant de mettre le cap sur Dubaï en 2016, où elle effectuera un stage de six mois. Esther, elle, joue aux hôtesses de dégustation dans des supermarchés. Tous les week-ends et les jours fériés, elle gratifie la clientèle de sa bonne humeur. « Je n'ai pas touché à un sou pour ce travail », dit-elle. Elle-aussi s'est dégotée un stage dans un hôtel à Brest, en Bretagne, où a déjà séjourné un stagiaire de l'école de Rose-Hill. Comme Nahveerah, ce sont ses parents qui ont déboursé pour le ticket d'avion. L'objectif de ces stages est double : d'abord s'initier au travail d'hôtel, puis se faire des économies pour le voyage en Asie. Reste Sandrine qui cherche toujours un stage chez un Tour-opérateur. « Je reste confiante. Je ne vais surtout pas endetter mes parents », indique-t-elle. Ces différents stages ont pour but ultime d'acquérir des expériences multiples, de se forger la personnalité, le caractère mais aussi l'empathie. « Ce sont ces stages qui valident la partie théorique. Chaque jour, on se rend compte qu'ici c'est l'école de la vie ». L'apprentissage de langues étrangères, l'étude de la relation clients, du droit, du management ainsi que le marketing, sans oublier le contact avec des élèves venus aussi loin que la Syrie, fournissent aux promus un bagage si complet qu'ils n'éprouveront aucune difficulté à être fonctionnels à la sortie de l'école. Même si cette perspective n'est guère lointaine, la plus pressante, à leurs yeux, reste le financement de leurs voyages par l'organisation de diverses activités, dont la soirée Wild December, tenue vendredi (18 décembre) au Queen’s Club, à Quatre-Bornes.

Parcours sans faute

Pour ces jeunes filles dont les orientations professionnelles sont toutes tracées, un parcours sans faute est impératif. Esther, qui rêve d'une carrière d'hôtesse de l'air et ses deux copines qui visent des postes rémunérateurs dans l'hôtellerie, sont pleinement conscientes de la concurrence dans le monde du travail. « On va se bousculer au portillon et seuls les meilleurs vont être recrutés ».
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