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Essence et diesel : plusieurs options à l’étude pour faire baisser les prix

Le gros souci reste le déficit du Price Stabilisation Account qui a atteint les Rs 4,7 milliards.

Les automobilistes sont restés sur leur faim après la réunion du Petroleum Pricing Committee (PPC), le jeudi 11 mai. Beaucoup s’attendaient à une baisse des prix de l’essence et du diesel. Mais le statu quo avec l’essence à Rs 74,10 le litre et le diesel à Rs 54,55 le litre est difficile à digérer. Il revient que différentes options sont à l’étude à la State Trading Corporation (STC) et ministère du Commerce dans l’espoir de faire baisser les prix.

Déjà, des propositions ont été formulées au ministère des Finances pour que le ministre Renganaden Padayachy annonce des mesures pouvant permettre une baisse des prix. Pour savoir si celles-ci ont été retenues, il faudra attendre la présentation du Budget 2023/24, dont la date n’a pas encore été annoncée mais qui pourrait avoir lieu au plus tôt vendredi 30 mai et au plus tard le mardi 13 juin. Toutefois, à ce niveau, on ne s’attend pas à des miracles. « Nous avons plusieurs fois demandé qu’il y ait des changements au niveau du mécanisme de structure des prix pour les carburants, mais ça ne devrait pas permettre aux automobilistes d’économiser plus que Rs 2 ou Rs 3 », explique un proche du dossier.

Un Price Stabilisation Account encore plus déficitaire

Le gros souci reste le déficit du Price Stabilisation Account qui a atteint les Rs 4,7 milliards. Malgré la baisse du prix du brut sur le marché mondial, ce compte, utilisé par la STC pour éviter de fortes hausses de prix lorsque le pétrole flambe, continue à s’enfoncer dans le négatif. À la réunion du PPC, qui décide du prix de l’essence et du diesel, le 11 janvier dernier, le déficit était de Rs 4,4 milliards. À la dernière rencontre, le 11 mai, le déficit avait augmenté de Rs 300 millions. À titre de comparaison, le 28 décembre 2021, le déficit était de Rs 1,5 milliard. Notre source explique que c’est surtout le diesel qui pose problème. « Nous avons pu réduire progressivement le déficit sur l’essence qui est passé de Rs 1,1 milliard, le 18 mai 2022, à Rs 300 millions le 11 mai dernier. Par contre, pour la même période, le déficit pour le diesel est passé de Rs 2,2 milliards à Rs 4,4 milliards ».

C’est d’ailleurs pourquoi, à la dernière réunion, le PPC avait recommandé une hausse de Rs 5,05 le litre de diesel. Une proposition refusée par le ministre du Commerce, Soodesh Callichurn. De ce fait, fort probablement, le déficit du Price Stabilisation Account continuera à s’accentuer, car la STC perd de l’argent pour chaque litre de diesel vendu. Ironiquement, le gouvernement se fait un peu moins de Rs 20 par litre de diesel et Rs 30 par litre d’essence vendu sous forme d’impôts prélevés (Excise Duty, TVA, contribution à la Road Development Authority). 

Regards tournés vers le ministre des Finances

« Avant de pouvoir parler de baisser de manière conséquente les prix de l’essence et du diesel, on doit donc pouvoir combler ce déficit qui a atteint Rs 4,7 milliards », indique-t-on à la STC. Et si le ministre des Finances annonçait durant le Budget que le gouvernement va financer ce déficit totalement ou en partie ? La probabilité est mince, assure-t-on au Bureau du Premier ministre. 

Est-ce que la Mauritius Investment Corporation (MIC), filiale de la Banque de Maurice, pourrait être utilisée pour injecter cet argent ? Créée en juin 2020 avec un budget de Rs 80 milliards pour venir en aide aux firmes affectées par les effets de la COVID-19, elle a aussi pour mission d’épauler l’économie du pays et des sociétés présentant de nouveaux projets à fort potentiel. De cette somme, il lui reste environ Rs 31 milliards. Sauf que le genre de soutien dont a besoin la STC n’entre pas dans le mandat de la MIC. Il faudrait donc un changement dans les attributions avant qu’elle vienne au chevet du Price Stabilisation Account. 

D’autres options sont à l’étude. « Nous travaillons sur plusieurs fronts. Nous discutons, entre autres, avec des raffineries, nos partenaires commerciaux. Il y a aussi des discussions de gouvernement à gouvernement. On parle avec les compagnies maritimes. Il est même envisagé d’augmenter notre capacité de stockage pour pouvoir acheter un plus gros volume et ainsi négocier de meilleurs prix, mais ça prendra du temps », confie-t-on à la STC.

La STC espère aussi que l’appel d’offres qu’elle a lancé pour l’achat d’essence, de diesel, de Jet A-1 et d’huile lourde pour une durée d’un an apporte du positif. « Nous avons assoupli certaines conditions au niveau des appels d’offres pour permettre à un plus grand nombre d’opérateurs de participer. Le contrat prend bien sûr en compte les évolutions du brut sur le marché, mais c’est au niveau des autres frais, dont la prime prélevée par les opérateurs et le raffinage, que nous espérons parvenir à de meilleurs prix », soutient notre source.

Avec l’appel d’offres de l’année dernière, la STC avait constaté amèrement que la prime réclamée par les soumissionnaires avait été multipliée par 4 en moyenne. L’exercice avait donc été annulé avec finalement un contrat alloué pour six mois seulement.

 

 

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