« C'est tout ene lékonomi kin perdi la ». En larmes, Béatrice (prénom modifié), 51 ans, relate sa mésaventure avec colère. Sa fille qui travaille actuellement à l'étranger a fait la connaissance, via le réseau social Facebook, d'un ressortissant britannique prénommé Leonardo Richard, âgé de 36 ans et résidant en Angleterre.
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Assistant directeur de profession, cet homme issu de la ville de Manchester, s'est au fil des mois, rapproché de la fille de Béatrice. Une amitié qui s'est transformée en amourette entre les deux tourtereaux. « Zon conne zot camarad lor Facebook, mo tifi ine prend so létan ine conne li, mois dernier mo tifi ine accepter pour alle de l'avant dans sa relation la », nous confie Béatrice .
Leornardo Richard et la fille de Béatrice avaient prévu de sceller leur union à Maurice bientôt. Entre-temps, Leonardo Richard signifie son intention d'expédier un colis à Maurice contenant argent, bijoux, sac à main et autres accessoires pour sa future épouse. Comme cette dernière est toujours à l'étranger, c'est sa mère qui a pour responsabilité de récupérer le colis à Maurice.
Afin de s'assurer que le colis arrive à bon port, Leonardo Richard sollicite les services d'un agent répondant au nom d’Oliver Georges en vue de faciliter les démarches de dédouanement.
Oliver Georges, qui utilise un numéro de téléphone local et conversant en Anglais, se met en liaison avec Béatrice. Il l’informe que le colis est effectivement arrivé au pays. Mais pour pouvoir récupérer ce colis, Béatrice a des frais de dédouanement à honorer. Sur les ordres d’Oliver Georges, les 17 et 18 juin, Béatrice effectue des paiements de Rs 20 000, Rs 45 000, Rs 68 000 et Rs 25 000 sur le compte bancaire de trois différentes personnes possédant des comptes dans deux banques commerciales à Maurice.
Ces quatre paiements effectués, Béatrice ne voit aucune trace du colis. Au même moment, Oliver Georges réclame une somme d'argent additionnelle. « Li dire moi Customs pé demande encore cash pour gagne certificat pour kav release mo parcel mo besoin paye enkor Rs 55 000 ».
C'est à ce moment que Béatrice flaire une démarche suspecte. « Kan lin demand moi ça cinquième versement la, mone commence senti l'ail, mon fini conner tou ça la fake », déclare Béatrice. Entre elle et l'agent, la tension monte d'un cran. « Je l’ai informé que je vais le dénoncer à la police, il m'a dit que ce n'est pas à moi de lui expliquer comment faire son travail », ajoute la victime désabusée. Elle précise que, dès le départ, elle avait insisté auprès de l’agent pour avoir une rencontre physique dans le but de faire les démarches administratives pour récupérer le colis.
Sans perdre de temps, Béatrice s'est précipitée au poste de police de Pointe-aux-Sables en vue de porter plainte. Aujourd'hui elle n’a qu’un souhait : « J'ai remis tous les documents bancaires à la police, j'espère qu’elle va agir au plus vite car ce n'est pas facile de perdre Rs 158 000 en deux jours à la suite de cette démarche frauduleuse ; ma fille est en train de souffrir énormément », se désole la mère.
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