Escroquerie en bande organisée via Facebook : le faux ingénieur d’Emirates soutire Rs 179 400 à une jeune fille 

Sabir Ukkhoy, un habitant de Ville Noire de 26 ans, a été arrêté par la CID de Mahébourg en début de semaine. Il est accusé d’avoir plumé une étudiante de l’Université de Maurice de Rs 79 400, avant d’effectuer des retraits de Rs 100 000 du compte de la mère de la jeune fille. 

Trois jeunes habitants du Sud ont monté un plan pour extorquer de grosses sommes d’argent à des jeunes filles. Sabir Ukkhoy, issu de Ville Noire, Mahébourg, a misé sur son bagout naturel et son look de ‘bad boy’ pour séduire ses victimes et a embrigadé Fardeen Nunoomiah et Norbert Sohun, deux habitants de Riche-en-Eau, pour s’en mettre plein les poches. 

C’est Sabir Ukkhoy qui est le cerveau du trio et qui identifie ses victimes à travers Facebook. Il leur envoie une Friend Request et se fait passer pour un dénommé Yadav Ramchurn. Il se présente aussi comme un ingénieur aéronautique, employé par la ligne aérienne Emirates, pour leur en mettre plein les yeux. À mesure qu’il joue avec leurs sentiments, il leur extorque de l’argent en soutenant qu’il est à court de sous pour régler une contredanse ou pour financer certaines dépenses. 

Dans un cas qui a été porté à la connaissance de la Criminal Investigation Division (CID) de Mahébourg, il a été découvert que Sabir Ukkhoy a pompé près de Rs 100 000 du compte en banque de la mère d’une étudiante de 21 ans qu’il avait décidé de plumer. Il l’avait ajoutée sur le réseau social le 16 juin dernier. Il lui a soutiré Rs 79 400 après lui avoir fait croire que son compte en banque à Dubaï a été gelé en raison de la Covid-19. 

Épargne de Rs 2,3 millions

Norbert Sohun avait appelé la jeune fille en se faisant passer pour un banquier pour « confirmer » que le compte de Sabir Ukkhoy avait été gelé. Mais, comment ce Mahébourgeois a-t-il pu escroquer la mère de sa proie ? En demandant de l’argent à la fille, il lui a réclamé une photo de la carte d’identité et le code bancaire de sa mère.... Il lui a fait croire qu’il allait lui rembourser à travers le compte bancaire de sa mère. Dans les faits, il a donné des instructions à Fardeen Nunoomiah de télécharger l’application mobile d’une banque commerciale afin d’accéder au compte bancaire de la mère de sa victime. 

Il a ainsi découvert que celle-ci avait des économies de Rs 2,3 millions. « Kan monn trouv sa mo pann dormi, » a avoué Sabir Ukkhoy aux enquêteurs. Arrêté en début de semaine, il a expliqué avoir effectué un premier retrait de Rs 50 000 et un second d’un même montant à la mi-juin et dans le courant de ce mois. C’est la jeune fille qui a décidé d’emmener sa mère à la banque pour des vérifications lorsqu’elle s’est rendu compte qu’il manquait Rs 100 000 sur le compte. 

Malgré les dénégations de Sabir Ukkhoy, elle a voulu en avoir le cœur net. En portant plainte contre lui, elle n’arrive toujours pas à comprendre comment elle a pu se faire embobiner. « Il me faisait part de ses soucis financiers. J’ai accepté de lui transférer la somme totale de Rs 15 000 en deux tranches pour régler une amende. Il avait promis de me rembourser cette somme, », relate la jeune fille au Défi Plus. Pour lui faire croire qu’il allait tenir parole, il lui avait restitué Rs 1 000.  

Rendez-vous avait été pris aux abords d’une ‘guest house’ et Sabir Ukkhoy s’était pointé au volant d’une BMW. Elle n’y a vu que du feu. Elle nourrissait même des sentiments pour lui, ce qui l’a poussé à lui remettre encore plus d’argent, d’autant qu’il lui a promis le mariage, ayant constaté qu’elle était une véritable machine à sous. « Quand il m’a réclamé la photo de la pièce identité de ma mère et son mot de passe, j’ai sincèrement cru qu’il allait me rembourser » dit la jeune fille, dans un soupir.

« Kan monn chek kont mo mama monn trouve ki larzan inn sorti. Lerla monn kontakte li, linn dir ki momem mon fer Repeat Mode monn tir sa kas-la », dit-elle, expliquant que c’est cet incident qui lui ouvert les yeux. Saisis de l’enquête les limiers de la CID de Mahébourg, dirigés par l’inspecteur Jugasing, sont vite remontés jusqu’à Sabir Ukkhoy, Fardeen Nunoomiah et Norbert Sohun. Seul le cerveau est maintenu en détention et il est soupçonné d’avoir commis des cas similaires à travers l’île, notamment dans le Nord.