En 2017, Eric Freymond a confié de l’argent à un couple mauricien, les Rungasamy, vivant en France, à des fins d'investissement. Quatre ans après, victime d’escroquerie, il poursuit trois hommes d’affaires mauriciens et un homme de loi dans le but de récupérer son argent. Jeudi dernier, le banquier suisse a modifié sa plainte devant la Cour Suprême de Maurice à travers l’avoué Preetam Chuttoo.
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Eric Freymond avait entré une affaire en Cour en juillet 2019 par l’entremise d’une intermédiaire locale. Par la suite, il a réalisé qu’il risquait de perdre son cas, car ses opposants contestaient la capacité de sa représentante à intenter un procès en son nom. Afin de mettre toutes les chances de son côté, il a modifié sa plainte le 16 juillet, mais en vain. Il n’a toujours pas retracé les Rs 3 milliards. À priori, il semble que son argent aurait changé de main à plusieurs reprises avant de disparaitre.
Une histoire d’intermédiaires
Cette affaire remonte à avril 2017. À cette époque, les Rungasamy avaient signé deux protocoles d’accord avec Eric Freymond et Mandavani (Jenssy) Sabapathee, une ressortissante mauricienne. Le couple devait acheter des actifs à Maurice au nom du banquier suisse. Un protocole d’accord signé en juin 2017 entre les trois parties avait donné à Jenssy Sabapathee le droit d’effectuer des ventes et achats au nom du couple qui représente, à leur tour, Eric Freymond. Mais il se trouve qu’aucun achat n’a été fait et l’argent s’est volatilisé. Jenssy Sabapathee a eu pour mission de récupérer la somme d’argent.
Dans un premier temps, Eric Freymond avait accusé les Rungasamy d’escroquerie. Mais, le couple, à son tour, a allégué qu’il s’est fait escroquer par Ramen Sawmynaden, un homme d’affaires mauricien et ses trois associés. Suite aux enquêtes menées par Jenssy Sabapathee, le banquier a appris que les hommes d’affaires auraient détourné la somme de 84 300 000 Francs Suisse (l'équivalent de Rs 3 milliards) qu’il a confié à ses intermédiaires.
Première plainte en juillet 2019
Afin de recouvrir les Rs 3 milliards, les intérêts ainsi que les frais légaux, Jenssy Sabapathee a logé la plainte en Cour suprême en juillet 2019. Cependant, les défendeurs contestaient le droit (locus standi) de Jenssy Sabapathee à représenter le Suisse, ce qui a retardé l’affaire.
Preetam Chuttoo, l’avoué d’Eric Freymond, s’était même, retrouvé au milieu d’une polémique. En effet, il avait été accusé par Ramen Sawmynaden d'avoir agi sans l'approbation de son client et de l'avoir harcelé afin de tenter de trouver un accord hors du tribunal. Une plainte avait été effectuée le 19 août 2019 devant la Mauritius Law Society contre l’avoué. Ce dernier devait riposter en portant plainte à la police pour complot contre son accusateur.
Eric Freymond se défait de son intermédiaire locale et précise sa plainte
Le 16 septembre dernier, l’avoué a déposé une reformulation de la plainte initiale au nom d’Eric Freymond. Il a modifié le titre de représentation du Suisse pour effacer tout argument portant sur le « locus standi » (droit de porter plainte devant un tribunal). Cette reformulation a pour but de faire tomber à l’eau les allégations qu'il n'avait pas l’autorisation voulue du Suisse de négocier un agrément avec les défendeurs.
Nous avons contacté Ramen Sawmynaden, mais ce dernier affirme qu’il ne peut pas se prononcer sans avoir pris note de la nouvelle plainte. Au jeudi 23 septembre, il nous a confié qu’il n’avait toujours pas reçu le document. Pour sa part, Jenssy Sabapathee a affirmé qu’elle fait toujours partie du protocole d’accord, mais qu’elle comparaitra à titre de témoin. Quant à Foo Sun Way Foo-Kune, un autre homme d’affaires poursuivi dans cette affaire, affirme ne pas être au courant de cette nouvelle plainte. Les autres personnes concernées par ce cas d’escroquerie n’ont pas été joignables à l’heure où nous mettions sous presse.
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