Dans une lettre en date du 8 février 2023 adressée à la Commission de pourvoi en grâce, Sanjay Luchun, qui a été condamné initialement à la prison à vie pour trafic de drogue, demande à être libéré plus tôt. Cette correspondance demeure sans réponse, déplore son avocat.
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C’est en juin qu’il sera libéré. Mais Sanjay Luchun, qui a passé plus d’une vingtaine d’années à la prison de Beau-Bassin, soutient que c’est en mai qu’il devrait l’être. Il avance que les 31 jours qu’il a passés en cellule policière avant le début de son procès, n’auraient pas été pris en compte dans sa remise de peine. Raison pour laquelle, par le biais de son homme de loi, Me Pravesh Nuckcheddy, il a fait une demande de libération anticipée à la Commission de pourvoi en grâce dans une lettre en date du 8 février 2023.
Ce détenu « exemplaire » (voir encadré), aujourd’hui âgé de 51 ans, a été arrêté par la police en 1998 dans le cadre d’une enquête sur le trafic de drogue. À l’époque, il était marié et père de deux jeunes enfants, et avait environ 26 ans. Il a été condamné en 2001 à une peine à perpétuité pour trafic de drogue par la Cour suprême. Une décision confirmée en appel.
Toutefois, en 2016, sa peine de prison à vie a été commuée en 22 ans. Et en 2019, la Commission de pourvoi en grâce a décidé de déduire 1 009 jours de sa peine totale, correspondant au temps qu’il avait passé en détention provisoire avant son procès.
Dans la lettre adressée à la Commission de pourvoi en grâce, le prisonnier, par le biais de son avocat, soutient qu’il a montré un comportement exemplaire en diffusant des valeurs morales et en participant à des activités connexes pendant sa peine. Il souligne aussi que la période de 31 jours qu’il a passée en cellule de police n’a pas été prise en compte dans le calcul de la remise de peine à purger. Par conséquent, il propose que la Commission accorde une remise de peine pour ces 31 jours, afin de permettre sa libération anticipée.
La demande demeure sans réponse jusqu’ici. Ce que déplore Hemant, le frère de Sanjay Luchun. « Un jour de plus ou un jour de moins peut faire une grande différence dans la vie de mon frère en prison. La Commission de pourvoi en grâce aurait dû examiner sa demande », lance-t-il.
Il fait ressortir que d’autres détenus ont reçu une remise de peine pour plusieurs mois et années. « Mais mon frère a passé 31 jours en cellule de police avant son jugement, et cela n’a pas été déduit de sa peine », dénonce-t-il.
Détenu exemplaire
À la prison de Beau-Bassin, la direction du centre pénitentiaire et certains détenus considèrent que Sanjay Luchun est un détenu exemplaire et un guide spirituel pour les autres prisonniers. Depuis plusieurs années, il assure le service de prêtre dans la prison. Avant sa condamnation, il était travailleur social et avait également de solides connaissances en tant qu’homme religieux.
Me Pravesh Nuckcheddy : « Seule la Commission peut rectifier l’erreur »
Me Pravesh Nuckcheddy estime que, lorsqu’il y a des anomalies dans le calcul de la période de condamnation, le seul recours est de demander à la Commission de pourvoi en grâce de rectifier l’erreur. D’autant que cela va à l’encontre des droits de l’homme et de la Constitution.
« Chaque 12 mars, il y a une grâce présidentielle. C’est pourquoi nous avons écrit à la Commission de pourvoi en grâce en précisant que Sanjay Luchun est un détenu exemplaire et également un prêtre religieux officiel dans la prison. Nous avons simplement demandé à la Commission de retirer les 31 jours de sa condamnation », explique-t-il.
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