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Érosion : plusieurs plages du pays défigurées

Horrible mais pour la bonne raison. Plusieurs plages sont défigurées par des travaux de protection côtière. Le sable fin a disparu de certaines plages… L’érosion a eu raison de ce joyau qui, durant des siècles, a fait notre fierté. Conséquemment, des rochers sont jetés sur nos côtes pour combattre le grignotage par les vagues. L’érosion diminue leur taille et, pour empêcher le recul des plages, des dispositifs moins esthétiques que le sable sont placés.

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Horrible mais pour la bonne cause. Plusieurs plages sont défigurées par des travaux de protection côtière. Le sable fin a disparu de certaines plages. Conséquemment, des gabions sont jetés sur nos côtes pour combattre leur dégradation par les vagues. L’érosion diminue sa taille et, pour empêcher le recul des plages, on a recours à des dispositifs moins esthétiques que le sable.

Plusieurs plages sont en chantier, alors que d’autres attendent l’arrivée des machines. Six sites ont obtenu leurs licences Environment Impact Assessment (EIA) dans le courant de cette semaine. Les sites concernés sont ; St-Martin (dans le Sud), Pointe-aux-Feuilles/Grand-Sable, Résidence La-Chaux, Providence, Mont-Choisy et Baie-du-Tombeau. Outre la protection côtière, les travaux visent aussi à y effectuer un lifting. Toutefois, il est dommage que l’attachée de presse du ministère de l’Environnement n’ait pas été en mesure de nous répondre pour nous donner plus de détails. Cependant, une visite de ces plages s’impose. Incursion dans ces zones qui, autrefois, figuraient sur les cartes postales.

Des sacs et des sacs

Toutefois, comment réaliser des travaux de grande envergure sans crier gare et en catimini lorsque le sable disparait rapidement ? C’est l’objectif du ministère et c’est inscrit noir sur blanc dans ses permis EIA.

À Rivière-des-Galets, impossible de placer une serviette et de se bronzer, oubliez les châteaux de sable, empilez plutôt des gabions. Impossible de mettre un pied après l’autre sans tomber sur une crevasse. À certains endroits, on ne marche que sur du béton brûlant.

Quelques bancs aménagés dans l’herbe permettent d’écouter les vagues qui viennent embrasser les murets, elles caressaient autrefois les galets.  Plus loin, un mur protège des maisons en feuilles de tôle, à l’allure provisoires mais qui ont vécu la transformation de cette côte. Elles n’auront plus les pieds dans l’eau.

Plus loin à Baie-du-Cap, les machines s’activent pour effectuer le lifting de la plage. Le chantier cache le sable et le bleu du lagon. Un des travailleurs nous informe qu’un tapis de rochers recouvrira cette plage dans le but d’éviter l’érosion. C’est à coups de pelles que le sable restant est étalé pour faire de la place aux rochers. De nouveaux barrages de pierres verront bientôt le jour sur cette partie de l’île. La plage défigurée attend sa couverture de basalte, les ouvriers soulignent, pourtant, que c’est pour son bien.

La plage historique du Morne n’échappe pas au « lifting ». Au bord de l’eau, il y a des sacs et des pelles. Ils protègent la plage mais ne sont guère pratiques pour figurer sur les cartes postales avec le majestueux Morne Brabant en arrière-plan. Plage paradisiaque ? Il fut un temps, vous diront les habitants du village.

On retrouve aussi ces sacs à La Preneuse. Bien qu’il faille prendre les escaliers pour avoir accès à la plage, d’énormes sacs y sont alignés afin d’empêcher l’érosion. La défiguration est frappante. Ce fut, jadis, une des plus belles plages du pays. Des enfants s’amusent à les utiliser comme tremplins pour se jeter à l’eau.

Bain-Bœuf et Grand-Baie n’y échappent pas. Érosion oblige, les plages sont recouvertes de sacs et de rochers. Face à ces installations, des touristes essaient de se frayer un chemin vers la mer au risque d’avoir leurs pieds coincés dans une crevasse.

Autrefois, ces plages étaient les plus belles du pays, aujourd’hui elles sont réduites à un amas de basaltes et de nylon.

Yan Hookoomsing : «Les rochers suffisent-ils à protéger les côtes ?»

Le porte-parole de Aret Kokin Nou Laplaz (AKNL) explique qu’il faut obligatoirement protéger les plages de l’érosion. Cependant, il se demande aussi si les rochers suffisent. « Le pays arrivera-t-il à protéger les plages de l’érosion, se pas ene badinaz ?» s’interroge-t-il. Par ailleurs, il souligne que la plage de La Preneuse recule. « Les rochers suffisent-ils pour la protection des côtes ? Il est devenu nécessaire de protéger nos côtes et d’éviter de construire des hôtels pieds dans l’eau », affirme-t-il.  Nous avons vainement appelé la cellule de communication du ministère de l’Environnement par téléphone et lui avons envoyé un courriel, mais aucune réponse nous est parvenue.

 

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