Épizootie - Grippe aviaire à La Réunion : les producteurs mauriciens rassurent

Depuis que plusieurs cas de grippe aviaire ont été enregistrés à l’île de la Réunion, les autorités mauriciennes sont sur le qui-vive. Quel serait l’impact sur l’industrie de la volaille si le virus atteignait le sol mauricien ? Éléments de réponse. 

Les autorités mauriciennes sont en alerte. Les services sanitaires réunionnais ont relevé plusieurs cas de grippe aviaire dans sa forme la plus contagieuse. La question se pose : y a-t-il un risque de contamination à Maurice ? Les producteurs se veulent rassurants.

Chez Avipro, l’un des principaux producteurs de volaille à Maurice, la biosécurité et la surveillance sont importantes pour la protection des élevages. Le Managing Director Thierry de Spéville souligne que les mesures de biosécurité mises en place sont strictes. « L’accès des visiteurs est limité et est soumis à l’autorisation de la direction. Une douche est obligatoire avant d’entrer sur tous les sites : uniformes, bottes et casquettes propres sont mis à leur disposition », explique-t-il. 

À l’entrée de chaque bâtiment, des facilités de lavage et de désinfection des mains, ainsi que des bassins pour désinfecter les bottes permettent de réduire les risques de contamination. « Nous avons aussi le soutien des vétérinaires sud-africains et français, deux pays lourdement affectés par la grippe aviaire. Ils nous partagent leurs expériences du terrain, les erreurs à ne pas commettre et les axes d’amélioration », dit-il.

La stricte surveillance est également le mot d’ordre à la ferme Mont Blanc dont la production mensuelle de volaille tourne autour de 18 000 à 20 000. Selon le propriétaire Ryad Bhatoo, depuis que La Réunion a enregistré les premiers cas de grippe aviaire, les mesures de sécurité ont été renforcées, non seulement dans la ferme mais aussi dans la région alentour. « Nous nous assurons qu’il n’y a aucune possibilité que les oiseaux sauvages ont accès à la ferme. » Ryad Bhatoo rassure que la volaille est élevée sous stricte supervision et est saine à la consommation. 

Garantie donnée également par Vanisha Putanah, directrice de Vani Farm. « L’élevage de la volaille est fait dans les meilleures conditions sanitaires. On assure les consommateurs qu’il n’y a aucun risque de contamination. » Par ailleurs, elle avance que depuis quelques semaines, le mouvement des employés dans la ferme est veillé au grain.

Les mesures à prendre en cas de contamination

Les producteurs travaillent en étroite collaboration avec la Division of Veterinary Services, qui a mis en place, depuis plusieurs années, un comité national sur la grippe aviaire. Ce comité se rencontre régulièrement pour travailler sur plusieurs sujets, tels que les procédures en cas d’apparition de la maladie, la surveillance, le contrôle et les restrictions d’importation. 

Selon les producteurs, en cas de contamination à Maurice, la réaction doit être rapide et plusieurs mesures établies par le comité doivent être automatiquement appliquées. Parmi celles-ci, l’isolement total de la zone, l’élimination de tous les animaux infectés, l’instauration de zones de restrictions de mouvements autour du site contaminé et une surveillance accrue dans un rayon plus large autour du site contaminé.

Actuellement, le contrôle des passagers en provenance de La Réunion a été renforcé avec la mise en place de pédiluves. Il y a également une surveillance des estuaires tels que celui de Terre-Rouge et les endroits où s’abritent les oiseaux migrateurs.