Entrepreneuse : Sharda Bunjun a fait de la boue un business

Sharda Bunjun La femme d’affaires commercialise des produits extraits de la Mer Morte.

Il y a vingt ans, Sharda Bunjun travaillait à plein temps comme responsable administrative dans une organisation parapublique. Mais le cycle quotidien au bureau lui pesait. Puis, un jour la porte de sa cage s’est ouverte et elle a pris son envol comme entrepreneur. Aujourd’hui, de la boue, elle extrait de la beauté…

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« Au fil du temps, j’ai commencé à réaliser que mon travail m’asphyxiait alors que personnellement, j’avais la conviction de pouvoir faire mieux, à entreprendre une activité encore plus productive, un travail plus challenging », raconte-t-elle.

C’est ainsi qu’au retour de son époux en déplacement professionnel en Israël, ce dernier lui fait découvrir une crème hydratante et nourrissante, fabriquée à partir de la boue de la Mer Morte. L’ayant essayée, elle découvre après quelques jours une revitalisation de sa peau. Cela a été le déclic. Elle a su alors dans quoi se lancer, car un tel baume et ses bienfaits étaient pratiquement inconnus à Maurice.

Avec l’aide de son époux, elle rédige une lettre à l’intention des producteurs pour exprimer le souhait d’être leur agent de distribution à Maurice et pour s’enquérir des démarches et autres formalités à cet effet.

Marketing et promotion

« À l’époque, Internet et le courriel étaient peu répandus et il m’a fallu attendre au moins six mois avant d’avoir leur réponse qui était d’ailleurs positive. Bien qu’elle ait pris le temps, cette première étape est pasée plutôt comme une lettre à la poste par rapport à ce qui m’attendait par la suite. La tâche n’a pas été facile, et nous avons vécu plein de désagréments que ce soit avec des institutions d’État ou des banques qui ne croyaient nullement dans notre projet», confie Sharda Bunjun.

Elle explique que contrairement à aujourd’hui où les entrepreneurs reçoivent plusieurs incitations pour démarrer leur business, tel n’était pas clairement le cas vingt ans de cela. En sus, le regard sur les femmes qui veulent se mettre à leur propre compte était lourd de préjugés.

«Heureusement que j’ai eu le soutien inaltérable des membres de la famille. Leur encouragement m’a beaucoup apporté, me permettant de faire face aux difficultés pour lancer mon affaire. Mais j’étais aussi animée par ce besoin de me mettre à mon compte, d’être mon propre patron et de réaliser ma vocation », déclare-t-elle.

Après avoir surmonté plusieurs obstacles, elle a alors commencé avec la commercialisation des produits Ahava, sous l’égide la branche régionale sud-africaine, à travers sa société Minerals and Natural Elements Co.

Elle lance les produits avec ses confrères sud-africains à l’hôtel El Monaco, à Quatre-Bornes. Dans un premier temps, le feedback était mitigé, avoue Sharda Bunjun. Comme pour toute nouveauté, la première réaction est quelque peu frileuse. Mais à force de marketing, de campagnes d’explications dans différents points de vente et d’une réputation grandissante de la marque à Maurice, le caractère mystique qui entourait la marque au départ a finalement fait place à ses caractéristiques tangibles et visibles sur la peau et le bien-être du consommateur.

Du kibboutz à l’international

Les fondateurs des produits de la Mer Morte, issus de kibboutz, ont observé, plus de trente ans de cela, que cette étendue d’eau attirait bon nombre de visiteurs qui ramassaient la boue et de l’eau dans de petits récipients pour ramener chez eux et s’en enduire le corps. Après des années d’observation, les fondateurs ont pris note de cet engouement pour les extraits de la Mer Morte et ont finalement commencé à les commercialiser.

«Les produits sont réalisés à partir de la boue, ayant une grande concentration de minéraux hydratants pour la peau. Elle est remplie d’une algue unique anti-âge et de plantes apaisantes pour la peau qui poussent dans les conditions les plus sèches du désert. C’est ainsi qu’ils ont construit des laboratoires où, chaque année, ils conçoivent des produits innovants pour tout le corps. Le mot Ahava veut dire Amour, entre la nature et la science et aussi l’amour qu’on porte au corps», explique-t-elle.

À Maurice, les produits sont disponibles dans des salons de coiffure et d’esthétique, au Jumbo de Phoenix et à celui de Riche-Terre et à Helvétia. Ils sont utilisés dans des spas et dans les locaux de la société Minerals and Natural Elements Co à Rose-Hill. Des offres promotionnelles sont prévues pour la Fête des mères. Les prix des produits sont à partir de Rs 350. Les produits sont détaillés sur la page Facebook de Minerals and Natural Elements Co. La société peut être contactée au 464 2316/ 5780 8262.

 

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