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Entrepreneuriat - Seenanan Naradmoonte : un entrepreneur toujours vert à 84 ans

Seenanan Naradmoonte

À 84 ans, Seenanan Naradmoonte continue à vendre des fleurs sur la route principale à Bonne-Terre, Vacoas. Une entreprise qu’il a lancée il y a près d’une quarantaine d’années et qui vit encore des beaux jours malgré certaines contraintes.

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Quand on l’a rencontré dimanche matin, Seenanan confectionnait des guirlandes de fleurs  : une commande pour une cérémonie religieuse. À l’aide d’une aiguille, il enfile alternativement une fleur de guinda et un bouton de rose. En quelques minutes seulement, il a fini une guirlande qu’il donne à son assistant qui la suspend avec précaution à un support. Un geste que va répéter le vieil homme jusqu’à compléter sa commande.

Derrière ce vieillard se cache l’histoire d’un orphelin qui n’a jamais voulu s’avouer vaincu devant «  la mauvaise destinée  ». Une force de caractère qui l’a aidé à se frayer un chemin à travers les dédales de la vie.

Seenanan n’a qu’un an quand son père meurt. Une mort qui va dramatiquement changer le cours de sa vie. Sa mère ne l’envoit pas à l’école. « Malheureusement, dans mon entourage, personne ne connaissait la valeur de l’éducation. C’est à l’âge de 9 ans qu’on m’a envoyé à l’école primaire. Mais c’était trop tard, mon âge était dépassé et, après quatre jours, on m’a renvoyé », dit-il, sur un ton de regret.

Mais pour réussir dans la vie, ne dit-on pas qu’on doit toujours surmonter les obstacles les plus difficiles? Le vieil homme avance qu’il a appris à lire par lui-même, à travers les livres. Il n’hésite pas à demander de l’aide à des personnes plus instruites. Ce qui fait qu’aujourd’hui, il peut lire l’anglais et n’hésite toujours pas à demander de l’aide s’il ne comprend pas des mots plus compliqués. « On apprend à tout âge  » dit-il. Seenanan comprend aussi le hindi.

Il a travaillé depuis son jeune âge « dans les champs de canne et j’ai aussi effectué des petits boulots pour gagner ma vie », dit-il. Pendant un temps, Seenanan opère un taxi marron, mais se ravise par la suite pour éviter des ennuis avec les autorités.

Avant de lancer sa petite entreprise florale, il vendait des fruits en gros. « J’achetais des arbres de litchis que je revendais aux encanteurs », dit-il. Ce travail était plus ou moins risqué, car il pouvait perdre ses investissements au passage des cyclones. Il réalisait aussi que des encanteurs achetaient ses fruits à bas prix pour les revendre nettement plus cher. D’où sa décision de se lancer dans une entreprise florale.

Près d’une quarantaine d’années plus tard, son entreprise se dresse toujours fièrement sur la route principale à Bonne-Terre. On y trouve plusieurs fleurs, dont des roses, chrysanthèmes, anthuriums et autres. Des fleurs importées qu’il achète d’un fournisseur. On y trouve des guirlandes pour la prière et des bouquets mortuaires.

Si son entreprise a pu jusqu’ici résister à la concurrence, bien que ses chiffres d’affaires ont connu une baisse importante comparé aux années précédentes, Seenanan explique que son plus gros soucis est le manque de main-d’œuvre. Ce qui explique qu’il ne produit plus des semences de fleurs malgré la demande. « J’ai Rs 3 000 de semences qui dorment faute de main-d’œuvre », dit-il. À son âge, il n’a plus de force pour faire ce travail.

Le vieil homme ne cesse de nous étonner. Il affirme qu’il se réveille à trois heures du matin tous les jours.

« Je suis toujours debout à 3 heures du matin. Que ce soit jour férié ou un dimanche », dit-il. Après avoir fait sa toilette, il fait sa prière avant de préparer son petit-déjeuner à 4 h 30. Il explique qu’il ne consomme que du pain brun et ne prend pas de sucre. À 6 heures du matin, il est sur son site de travail pour accueillir ses premier clients.

 

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