De janvier 2015 à début juillet 2017, quelques 4 561 petites et moyennes entreprises ont mis la clef sous le paillasson, causant la perte de milliers d’emplois. Qu’est ce qui explique la fermeture de ces PME ? Eléments de réponses.
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Le plus gros problème auquel les PME ont à faire face, c’est le manque de ressources financières les empêchant de grandir. C’est ce qu’affirme Amar Deerpalsing, président de la Fédération des PME. « Même si les banques sont nombreuses à offrir des prêts taillés sur mesure pour les entrepreneurs, les conditions attachées à ces loans sont très sévères », dit-il.
La présidente de Women In Networking (WIN), Anuradha Nunkoo, abonde dans le même sens. « Ce sont plutôt les grosses compagnies qui ont accès au financement alors que ce sont les PME qui en ont le plus besoin », dit-elle.
Absence de compétitivité et d’innovation
Selon Amar Deerpalsing, d’autres facteurs défavorables ont condamné ces petites et moyennes entreprises à déposer le bilan. Une fois lancées, nombre d’entre elles n’arrivent pas à faire face aux compétiteurs locaux ou encore aux produits importés. On remarquera aussi, dit Amar Deerpalsingh, que très souvent les manufactures existantes du pays ne sont pas en mesure d’entrer en compétition avec d’autres entreprises évoluant sur le même segment. C’est parce que ces compagnies bénéficient des avantages récemment annoncées dans le Budget, tels que l’exemption fiscale sur un certain nombre d’années et des prêts à des taux préférentiels, entre autres.
Pour Anuradha Nunkoo, c’est surtout l’absence d’innovation qui pousse les PME à la fermeture. « Malgré les formations offertes, les PME hésitent à apporter de la nouveauté dans la production. Ainsi, n’arrivent-elles pas à survivre », dit-elle.
Parmi les éléments défavorables qui minent les petites entreprises, il y a la location du bâtiment, les factures d’électricité et d’eau. Il y a aussi les frais de connexion à Internet, le transport, les salaires des employés, entre autres. Ce sont autant de dépenses qu’un entrepreneur doit prévoir à la fin du mois. Des frais qui ne cessent d’augmenter d’année en année, soulignent, Amar Deerpalsing et Anuradha Nunkoo, . « En couvrant ces frais, l’entreprise n’arrive pas à sortir la tête hors de l’eau, ce qui la conduit inexorablement à la fermeture au bout d’un certain temps», disent-ils.
Pour pouvoir opérer efficacement, une entreprise, doit pouvoir impérativement compter sur des ressources humaines efficientes. Or, selon nos interlocuteurs, il y a un manque sévère de main d’œuvre dans le secteur de la production. « Importer la main d’œuvre étrangère a non seulement un coût mais prend aussi du temps. Ainsi, les entrepreneurs finissent par céder au découragement», déplore le président de la fédération des PME.
Conditions économiques défavorables
Les aléas du marché mondial constituent souvent un obstacle difficile à franchir. Les représentants des PME sont d’avis que les conditions économiques à Maurice, de même que celles prévalant au niveau international, ne sont pas favorables. Les chiffres indiquent que la consommation de lait a baissé de 15 %. En clair, quand une personne a choisi de réduire sa consommation d’un produit de base, « cela signifie que le pire peut arriver ». « Acheter des produits de luxe n’est pas une priorité », dit Amar Deerpalsing.
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