Economie

Entrepreneuriat: penser autrement

Les Petites et moyennes entreprises (PME) sont considérées comme le moteur de développement. Dans cette optique, le ministère des Entreprises et des Coopératives cherche un consultant pour la préparation d’un 10-Year Master Plan pour les PME. Mais quels sont les obstacles et défis ? Après le lancement du ‘One-Stop-Shop’ à l’intention des Petites et moyennes entreprises, l’annonce de la future Maubank avec un guichet spécial pour les PME, les mesures budgétaires pour mieux encadrer les petites entreprises, voilà que le ministère concerné cherche un consultant pour préparer un plan directeur pour les prochains dix ans. La contribution des PME à Maurice est immense, en termes de création d’emplois principalement et ce secteur est appelé à se développer davantage. Avec de gros projets à l’horizon, notamment dans le secteur portuaire, l’immobilier, l’industrie marine et les énergies, c’est le moment pour nos PME de s’armer afin de saisir à temps les opportunités qui vont en découler.

Les objectifs du plan directeur

Le ‘Master Plan’ national revêt d’une importance capitale. Mais préparer un plan sur 10 ans n’est pas une mince affaire quand la technologie évolue constamment, les règles du jeu demeurent volatiles avec la globalisation et la compétition s’annonce plus féroce, surtout avec l’ouverture de notre économie aux entrepreneurs étrangers, mais aussi avec le renforcement du commerce international. Les objectifs du Master Plan sont de :
  • Revoir les priorités de même que les ‘policies’ existantes afin d’identifier les secteurs d’avenir pour les PME.
  • Évaluer les agences existantes qui soutiennent les PME.
  • Analyser les facteurs qui affectent la performance des PME et voir comment relever les défis.
  • Préparer une feuille de route pour le développement des PME à long terme.
  • Élaborer des plans d’actions par secteur d’activité.
  • Trouver un nouveau moyen d’évaluation de l’efficacité des programmes de financement existants.

Les défis

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[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"4887","attributes":{"class":"media-image alignright wp-image-7910","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"400","height":"500","alt":"PME"}}]]Améliorer la compétitivité

Les entrepreneurs mauriciens doivent faire face aux pays du tiers-monde où les matières premières et la main-d’œuvre sont bon marché. Avec la cherté des intrants, les entreprises doivent jouer sur la compétitivité, à travers l’innovation. L’accès à la technologie dernière cri demeure une nécessité.

Produits exportables

C’est un fait que bon nombre de nos produits locaux ne peuvent être facilement exportés, car ils ne sont pas dans les normes. Pour pouvoir capturer d’autres marchés, les produits doivent être rehaussés, en termes de qualité mais aussi en présentation.

Banque d’idées

Les entrepreneurs, de même que ceux qui veulent se lancer une nouvelle entreprise, ont besoin de nouvelles idées afin de créer de nouvelles activités. Le pays a besoin d’une banque d’idées de projets viables et réalisables. Des entrepreneurs ignorent souvent les opportunités existantes. Les concepteurs de projets, eux, sont souvent des gens qui ont d’excellentes idées, mais qui ne possèdent pas les qualités d’entrepreneur. Alors, dans ces cas, il faut mettre en place un mécanisme qui lie les deux catégories de personnes.

Le marketing

Les Petites et moyennes entreprises doivent plus que jamais se battre pour accéder aux marchés. La promotion des produits et services est primordiale et plusieurs méthodes et outils s’offrent aux entrepreneurs. Il faut un budget pour les médias et le web. Pour être à l’assaut des marchés d’exportations, les entrepreneurs doivent non seulement investir davantage, mais doivent aussi effectuer des recherches plus pointues. L’île Maurice a signé des accords commerciaux avec plusieurs pays et les entrepreneurs doivent pouvoir identifier des marchés appropriés. Des visites de prospections, la participation à des foires internationales et le recrutement du personnel de terrain sont autant des facteurs à considérer. D’autres atouts, comme la maîtrise des langues étrangères, sont aussi des avantages.  
   

Les partenariats

Alors que le pays s’ouvre davantage aux étrangers, il faut encourager le partenariat entre investisseurs étrangers et petites entreprises locales. Cela contribuera à un transfert de savoir-faire tout en donnant la possibilité à l’entreprise locale de bénéficier d’une ouverture au monde. Peut-être faut-il un nouveau ‘Scheme’ pour un tel partenariat, avec des mesures incitatives pour encourager les investisseurs étrangers à se tourner vers nos entrepreneurs locaux ? Actuellement, les entrepreneurs étrangers, mieux armés, viennent plutôt concurrencer nos Petites et moyennes entreprises.

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Les obstacles

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Réduire les coûts

Les coûts d’opérations pèsent lourd dans la balance des Petites et moyennes entreprises. D’abord, il y a les permis et autres licences. Les autorités procèdent déjà à une rationalisation des permis, n’en abolissant pas moins de 70 permis. Dans le secteur touristique par exemple, c’est un unique permis qui remplacera plusieurs permis actuels. Mais dans d’autres cas, par exemple dans le secteur ICT/BPO, la patente municipale ne fait pas de distinction entre grosse entreprise employant des centaines de personnes et petites entreprises avec moins de 10 employés. Pour d’autres activités, le permis peut coûter jusqu’à Rs 20 000, ce qui affecte les petits entrepreneurs à faibles chiffres.

La formation

Un des obstacles majeurs affectant les Petites et moyennes entreprises est l’absence des compétences. Cela oblige les entrepreneurs à recruter de la main-d’œuvre étrangère. Dans certains cas, cela coûte cher de recruter des techniciens et autres professionnels étrangers, d’où la nécessité d’investir dans la formation.

Secteurs saturés

C’est un fait qu’il y a une surconcentration d’activités dans certains secteurs. Les succès des uns encouragent d’autres à entrer dans le secteur et à offrir les mêmes produits et services. Pour se démarquer, des entreprises doivent innover et offrir de la valeur ajoutée. Il faut faire des recherches, revoir la stratégie, apprendre des autres. Aujourd’hui, avec l’internet, les recherches sont à portée de main. Il est aussi important de s’abonner aux publications spécialisées pour savoir ce qui se passe dans son secteur d’activité.

Le financement

Le plus gros problème des Petites et moyennes entreprises demeure l’accès au financement. Bien que des plans de financement aient été introduits, comme le SME Finance Scheme, cela ne bénéficie pas à toutes les entreprises, car les prêts doivent être garantis. En attendant le fonds de Rs 10 milliards annoncé pour les PME, d’autres moyens doivent être exploités, notamment la levée de fonds à la Bourse pour les PME.
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Zohra Gunglee: « Créer une seule agence nationale »

 
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"4888","attributes":{"class":"media-image wp-image-7911","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"400","height":"500","alt":"Zohra Gunglee"}}]] Zohra Gunglee

Pour Zohra Gunglee, jeune économiste, il y a deux façons de voir les choses. « D’abord, il faut bien encadrer les petites entreprises afin de les aider à réussir. Mais attention, il faut aussi leur donner l’espace nécessaire afin qu’elles puissent éventuellement voler de leurs propres ailes, sinon nous risquons de créer des entreprises éternellement dépendantes. Ainsi, au lieu de les aider, on va les tuer à long terme quand les filets de protection disparaissent. On a vu cela avec notre sucre et notre textile. Il faut donc savoir ‘where to draw the line’. Cela dit, personnellement, je pense qu’il y a plusieurs institutions qui s’occupent du dossier de l’entreprenariat. Il faut éliminer la duplicité, afin d’optimiser les coûts et améliorer l’efficacité. Vaut mieux avoir une seule agence nationale qui s’occupe de tout pour les PME que d’avoir plusieurs institutions disparates qui opèrent indépendamment des autres. Dans le même souffle, il faut encore reformer le ‘Licensing’. Au lieu d’avoir une longue liste de différents permis, il vaut mieux catégoriser plusieurs activités sous un même thème et un même permis. Cela facilitera non seulement l’administration, mais aussi réduira les coûts. Je dirais aussi qu’il faut songer à donner un répit sur certains ‘Trade Fee’, disons pendant les deux premières années, cela bénéficiera énormément aux petites entreprises qui n’arrivent pas à réaliser un bon chiffre d’affaires au tout début. Concernant le financement, je pense que les PME, qui sont au nombre de dizaines de milliers, doivent sérieusement songer à créer des ‘Credit Unions’ et cotiser pour financer leur marketing commun, par exemple. Finalement, il faut encourager des échanges entre nos pays amis, par exemple, faire bénéficier à nos entrepreneurs des stages à court terme dans les entreprises à l’étranger, afin qu’ils se familiarisent avec les systèmes et techniques avancés », explique-t-elle.
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