À La Caverne, sur la route menant à La Marie, se trouve un immeuble de plusieurs étages, l’un des bâtiments les plus modernes de la région. Derrière se cache l’histoire de Siddick Bissessur, un poissonnier qui, parti de rien, a su forger son destin par la force de son courage et de sa détermination.
Tout commence avec 10 livres de poissons que son frère lui a données pour vendre. Il a emprunté une bicyclette et fait le tour de Vacoas pour vendre ces poissons à la criée. Une expérience qui allait complètement changer le cours de sa vie. Aujourd’hui propriétaire d’un immeuble de trois étages, il n’a pas pour autant oublié ses débuts très modestes. À 65 ans, Siddick continue de vendre des poissons frais et autres fruits de mer au rez-de-chaussé de son immeuble. C’est là que nous l’avons rencontré, vendredi, où il nous a parlé du périple de sa vie.
Siddick incarne l’esprit même de l’entrepreneuriat. À 12 ans, il effectuait des petits boulots. « Je voulais gagner mon propre argent. Je rêvais déjà de me lancer à mon compte », dit-il.
Quelques années après son mariage, pour subvenir aux besoins de sa famille, il travaille dans une boulangerie avant de se lancer dans la vente de gâteaux dans une école primaire. « J’allais à Port-Louis pour acheter des biscuits et autres petits gâteaux que je vendais aux enfants », dit-il. Siddick a aussi vendu des goyaves de Chine. « Je trimais pour me faire un peu d’argent. Heureusement que j’avais le soutien de mon épouse », dit-il. Souvent, il se retrouvait sans argent lorsque la vente n’a pas été bonne.
Expérience concluante
Son salut va venir de son frère. « Un jour, alors que je faisais face à un manque d’argent, mon frère m’a donné cinq kilos de poissons pour que je les vende ». Il explique qu’à l’époque, sa bicyclette était en panne et il a dû emprunter une autre pour aller vendre ces poissons à la criée dans les quartiers de Vacoas. L’expérience a été concluante. Il décide de devenir marchand de poissons et emprunte Rs 200 à son frère pour lancer son business.
Pour la petite histoire, la vente de poissons n’était pas quelque chose de nouveau pour lui, car il est issu d’une famille... de marchands de poissons. Toutefois, il voulait gagner sa vie autrement mais finalement s’est vu contraint à emprunter lui aussi la même voie. Il avait alors 29 ans.
Siddick explique qu’au début, il déambulait sur sa bicyclette dans les rues de Vacoas pour vendre ses poissons à la criée. « C’était très fatigant. J’avais des douleurs quand je rentrais à la maison », avoue-t-il. Quelques années après, il achète une motocyclette pour travailler avant qu’un habitant de la région ne lui accorde la permission de vendre ses poissons sur son terrain tombant sur la route principale. Une aventure qui a duré 22 longues années. Finalement, avec ses économies et un emprunt bancaire pour construire son propre bâtiment, il y a installé sa poissonnerie, La Caverne Fish Shop. Sur son étal, on trouve des capitaines, des sacréchiens, des vieilles rouges, des dorades, des empereurs et des ourites, entre autres. Il peut compter sur son épouse qui travaille aussi dans la poissonnerie depuis des années.
Ce qui est frappant dans cette poissonnerie, c’est la propreté qui y règne. Aucune odeur de poisson et aucune mouche pour importuner les clients. Notre poissonnier explique que l’hygiène est le maître mot dans son business. Parmi ses nombreux clients, on trouve des notables de la ville. Il a aussi des commandes pour les mariages. Il explique que comme dans tout business, la qualité du service compte beaucoup. Siddick écaille toujours les poissons et les découpe gratuitement pour faciliter la vie de ses clients.
« Je m’assure toujours de proposer les meilleurs poissons à la clientèle », dit-il. Siddick dispose d’un véhicule spécialement conçu pour le transport des poissons frais. En outre, Siddick se rend à Rivière-Noire pour s’approvisionner en poissons.
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