People

Entrepreneuriat - La persévérance porte toujours ses fruits : Ved Ramlall ou l’art de la débrouillardise

Ved Ramlall Ved Ramlall veut se réorienter vers des produits biodégradables.

Toujours se réinventer. Tel est le maître-mot de Ved Ramlall, directeur de KRV Disposable Pak, compagnie spécialisée dans la fabrication des contenants alimentaires. Une philosophie de vie qui lui a réussi en affaire. Récit de son parcours.

Publicité

«Je n’ai jamais été salarié. J’ai toujours travaillé à mon compte.» Le ton est donné. Ved Ramlall, un habitant de Quatre-Bornes âgé de 41 ans, est un entrepreneur né. C’est dans les années 2000, soit après ses études au collège Eden à Rose-Hill, que Ved Ramlall fera ses premières armes dans le monde des affaires. À l’époque, il achète des sacs plastiques avec la compagnie Plaspak pour ensuite les livrer aux distributeurs. Une activité qui marche sereinement… jusqu’à 2003. En cause : un manque de sacs plastiques sur le marché.

« C’est là que l’idée m’est venue d’ouvrir ma propre usine de fabrication. J’en ai parlé à Mounesh Mareeachalee, le directeur de Plaspak, qui a favorablement accueilli l’idée », relate Ved Ramlall. Dès lors, Mounesh Mareeachalee le prend sous ses ailes. « Il est devenu mon mentor. Il m’a appris toutes les ficelles du métier», souligne l’entrepreneur qui est père de trois enfants, dont deux filles et un garçon.

Fort des conseils de Mounesh Mareeachalee, Ved Ramlall contracte un prêt bancaire de Rs 800 000 et se lance dans la fabrication des sacs en plastique. Royal Plast voit ainsi le jour le 24 décembre 2004 dans un bâtiment loué à Rose-Hill. « C’était très dur au début. La compétition était terrible. C’était quasiment mission impossible de lutter avec les grosses compagnies, mais j’ai tenu bon », raconte l’entrepreneur. Une persévérance qui portera au final ses fruits. L’entreprise, qui compte à l’époque deux employés, fabrique entre 10 000 et 15 000 sacs en plastique par jour. Ved Ramlall peut compter sur ses anciens clients pour acheter ses produits. « Et puis, Mounesh Mareeachalee était là à chaque difficulté. Il m’a aidé à traverser plusieurs étapes », souligne-t-il avec reconnaissance.

Diversification

À partir de 2006, l’entreprise connaît plusieurs changements. D’abord, l’usine change de lieux d’opération. « J’avais fait construire une usine à Quatre-Bornes. Nous avons alors plus besoin de louer le bâtiment à Rose-Hill », indique Ved Ramlall. Ensuite, l’entreprise opte pour un nouveau nom en 2017 et devient KRV Disposable Pak. Elle cesse parallèlement la production de sacs plastiques pour se consacrer à la fabrication de contenants alimentaires en polystyrène. «  Je savais que tôt ou tard le sac en plastique fera son temps. D’ailleurs, des restrictions commençaient à être imposées », souligne notre interlocuteur. La diversification devient, alors, le maître-mot de l’entrepreneur. Outre les contenants alimentaires, Ved Ramlall fabrique aussi des sacs poubelles ainsi que des sacs imprimés pour les Petites et Moyennes Entreprises. Aujourd’hui, l’entreprise, qui emploie une vingtaine de Mauriciens et sept Bangladeshis, produit quotidiennement 20 000 contenants, 25 000 sacs poubelles et 20 000 sacs imprimés.

Ved Ramlall ne compte pas, toutefois, s’arrêter en si bon chemin. « Nous comptons nous lancer dans la production de contenants biodégradables, qui sont plus écologiques. Nous pensons notamment à la canne à sucre. Nous sommes d’ailleurs en pourparlers avec des compagnies étrangères à cet effet », indique-t-il. Une réorientation qui leur permettra aussi de mitiger les effets de la taxe qui frappera les contenants non biodégradables, mesure budgétaire qui prendra effet au mois de mai. « Les contenants biodégradables sont trois à quatre fois plus cher que des contenants non biodégradables. Du coup, nous nous attendons à une baisse de 50 % de nos ventes car ce n’est pas tout le monde qui voudra en acheter. Mais, nous sommes confiants que nous pourrons nous ajuster au changement après un an », avance notre interlocuteur. KRV Disposable Pak envisage, par ailleurs, d’exporter ses produits à Madagascar à partir de l’année prochaine.

Aux jeunes qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat, Ved Ramlall leur conseille de foncer. « Il y a des créneaux qui demandent qu’à être exploités. Les perspectives sont là ! À eux de se lancer et de saisir les opportunités qui se présentent », conclut-il.


Un passionné de foot

En dehors de son entreprise, Ved Ramlall est avant tout un père de famille aimant. En effet, tous les dimanches chez les Ramlall, c’est la traditionnelle sortie en famille. L’entrepreneur est également un passionné du football. Ce féru de documentaire ne rate d’ailleurs jamais un match de son équipe préférée Liverpool.

Recrutement d’une quinzaine de personnes

Ved Ramlall envisage de recruter une quinzaine de personnes d’ici à la fin de l’année. « Nous comptons les former au métier et les spécialiser dans certains créneaux », indique-t-il. Il souligne au passage que le manque de main-d’œuvre locale est le « plus gros souci » qu’il rencontre en tant qu’entrepreneur. Les jeunes, avance-t-il, ne veulent pas travailler dans le secteur manufacturier. «Malgré l’introduction du salaire minimum et nos encouragements, les jeunes ne sont pas intéressés à faire carrière dans le secteur. Certains viennent, ne restent qu’un ou deux jours avant de disparaître », déplore-t-il. S’agissant de l’importation de la main-d’œuvre, Ved Ramlall souligne que les procédures sont longues et souvent contraignantes. « Il faudra trouver des solutions à ce niveau », recommande-t-il.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !